Sénatoriales en Eure-et-Loir : « Je souhaite que ma liste symbolise un trait d’union entre tous les territoires »

Daniel Guéret. DR

Fin Août, Daniel Guéret (DVD Chartres) s’est lancé dans la bataille des sénatoriales, avec la liste « Territoires d’Eure-et-Loir – L’union des villes et villages ». Soutenu par le président du département Claude Térouinard (DVD, Brou), l’ancien patron départemental des Républicains, se présente comme le trait d’union entre la ville et la campagne.

 

 

Vous menez une des huit listes en lice pour les sénatoriales du 27 septembre prochain. Derrière cette candidature, de nouvelles ambitions nationales ?

Daniel Guéret : C’est la première fois, et sans doute la dernière fois, que je me présente à une élection sénatoriale, à vrai dire à une élection nationale tout court. J’ai été sollicité pour être candidat. J’ai accepté de relever le défi. Cela fait 40 ans que j’habite l’Eure-et-Loir, que j’y vis, que j’y travaille. Ma candidature s’inscrit dans ce qui m’a été demandé.

Est-ce qu’on hésite ?

D.G. : Disons que j’ai été surpris. C’est une proposition qui m’a honoré, surtout en tête de liste. J’ai accepté de relever le défi considérant que mon expérience à la mairie, au conseil départemental, au conseil régional pouvait apporter un plus.

Avec le regain de l’épidémie, comment menez-vous votre campagne ?

D.G. : On ne peut malheureusement faire ce qu’on pourrait faire en temps normal. Là, on est obligé de regrouper un peu les choses, de diminuer le nombre de réunions, de limiter le nombre de participants, faire attention aux gestes barrières… Il a fallu communiquer différemment. Ainsi, on a fait un journal de campagne.

Pourquoi vous présenter comme le trait d’union entre la ville et la campagne ?

D.G. : Il y a des gens qui se sont fait une spécialité d’opposer les territoires les uns contre les autres, les ruraux contre les urbains. Dans le sud du département vous avez des territoires qui souffrent depuis quarante ans de profondes divisions. Cela contribue à les affaiblir. Moi, je fais rempart contre ça. Je souhaite que ma liste symbolise un trait d’union entre tous ces territoires d’Eure-et-Loir, d’où le nom que je lui ai donné. Et aussi pour faire comprendre à chacune et à chacun que le destin des territoires se décide pour une large part en Eure-et-Loir. C’est dire qu’il faut une écoute, une proximité permanente. Aussi, le sénateur pour moi est d’abord le candidat du département au sénat et non pas le représentant du sénat dans le département.

Quelles seront vos priorités si vous êtes élu ?

D.G. : La priorité c’est la proximité, l’écoute, l’échange. C’est défendre l’identité de l’Eure-et-Loir mais aussi faire avancer les dossiers comme celui de la concession autoroutière A154. Après j’essaierai de m’investir, j’espère plus particulièrement dans les questions relatives à l’aménagement du territoire au sénat. En tout cas ce que je veux c’est être un élu parmi les élus d’Eure-et-Loir, un élu qui reste les pieds en Eure-et-Loir, qui vit en Eure-et-Loir et qui est là en proximité tous les jours. Discuter avec les élus locaux en étant un facilitateur sera donc une de mes priorités. C’est la raison pour laquelle, j’ai annoncé que j’arrêterai mon mandat au département mais que je resterai conseiller municipal de Chartres pour rester confronté aux réalités.

 

« On voudrait que les sénatoriales soient un préambule à la bataille des départementales »

 

Huit listes sont en lice en Eure-et-Loir. Mais pensez-vous comme certains que derrière la bataille des sénatoriales se joue avant tout la future présidence du Conseil départemental ?

D.G. : J’ai vu comme vous les commentaires. Je souligne néanmoins que nous sommes dans la même situation qu’il y a six ans. Je ne fais que reprendre le flambeau de Gérard Cornu (DVD), ancien sénateur qui avait aussi conduit une liste. Après, il se trouve qu’il y a une interprétation. Parce que je suis soutenu par le président du conseil départemental, Claude Térouinard (DVD, Brou), qui a annoncé qu’il entendait être candidat à sa succession, on voudrait que cela soit un préambule à la bataille des départementales. Sauf que je pense qu’il n’y aura pas de bataille des départementales sachant qu’Albéric de Montgolfier (LR Terminiers) n’est pas du tout dans la course des prochaines départementales. Donc le problème ne se pose pas là. Après, nous sommes plusieurs candidats issus de la majorité. Quelles vont être les conséquences de tout ça au niveau du département pour les prochaines départementales en mars 2021, je ne sais pas mais pour le moment on est engagé dans la sénatoriale, dans un scénario identique à 2014. Donc pour moi, il n’y a rien de nouveau.

Avez-vous été surpris de ce soutien ?

D.G. : Effectivement, il aurait pu soutenir son successeur à l’Association des maires ruraux d’Eure-et-Loir. Mais Claude Térouinard à la différence de John Billard (maire du Favril), qui ne défend que les communes rurales, considère, et c’est probablement cela qu’il a décidé à me soutenir fin juillet, que pour un département marche il faut défendre les communes rurales et les communes urbaines. Vouloir, et c’est que je reproche un peu à John Billard, les opposer ne me semble pas correspondre à une réalité que les élus doivent porter. Après, John Billard est un homme qui a des convictions au niveau de la ruralité. C’est bien. Mais ce n’est pas parce que vous allez défendre l’indépendance des communes rurales que vous allez faire avancer le territoire. L’Eure-et-Loir qui est un tout, avec des territoires très différents, a trop souvent souffert dans le passé de divisions. Moi, je défends la complémentarité des territoires, le trait d’union.

Regrettez-vous néanmoins ces divisions au sein de la droite départementale ?

D.G. : Non je ne regrette pas. Car quand on regarde les six départements de la Région, le département où la droite est la plus forte c’est l’Eure-et-Loir. C’est vrai qu’on n’a pas toujours été d’accord entre nous, notamment au département. C’est arrivé mais depuis trois ans, depuis l’élection de Claude Térouinard, le budget du département a été voté à trois reprises à l’unanimité. Maintenant, et comme il y a six ans, il y a plusieurs listes émanant de différentes sensibilités. Est-ce que cela pourrait être différent ? Je vous dirai que c’est ce mode de scrutin de liste qui conduit à ce genre de choses.

Moins connu que d’autres candidats, votre manque de notoriété est-il un handicap ?

D.G. : Non. Et puis je ne suis pas vraiment un novice quand on est comme moi militant engagé depuis 40 ans dans la vie de l’Eure- et-Loir. Après si vous voulez me faire dire que je suis plutôt un sénateur gilet jaune à côté d’un sénateur sortant comme Albéric de Montgolfier qui a une notoriété nationale, indiscutablement. Moi, j’ai un parcours qui plaide pour moi. Pour moi ce n’est pas un problème. Albéric de Montgolfier n’est pas un adversaire mais un candidat. On est issus de la même famille de pensée politique. Je ne crois pas au fait du prince et nous ne sommes plus sous l’Ancien régime. Et en démocratie, celui qui est capé est celui qui est élu.

Propos recueillis par Z.C.

 

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