Connais-tu “Tu connais la nouvelle”?

Lancé il y a plus de vingt ans par le Théâtre Clin d’œil de Saint-Jean-de-Braye (Loiret) et l’envie de s’ouvrir à la littérature de son directeur Gérard Audax, « Tu Connais la Nouvelle ? » est un concours de nouvelles ouvert à toute personne âgée de plus de 16 ans. Ce concours, avec un nouveau thème chaque année est devenu une institution incontournable, il attire des passionnés du monde entier et donne lieu à un événement littéraire qui clôture le concours chaque année : la Nuit de la Nouvelle.

Le thème de cette année est  « Murmures », les auteurs ont jusqu’au 8 janvier 2021 pour  envoyer leur texte. Les résultats seront proclamés lors de la Nuit de la Nouvelle, le 21 mai 2021, puis mis en ligne sur ce site Internet.

Mais aujourd’hui, “Tu connais la Nouvelle” déploie ses ailes dans de multiples activités autour de la littérature, aussi bien avec les collégiens et lycéens qu’avec des “Bars à textes”, des lectures publiques, des rencontres avec des auteurs, des événements… Au point qu’une nouvelle structure s’est créée, TECNO, soutenue par des auteurs et amis de grande qualité, associant “Tu connais la nouvelle” et le Théâtre Clin d’Oeil, dans un projet littéraire tous azimuts. Gérard Audax, directeur du Théâtre Clin d’œil de Saint-Jean-de-Braye (Loiret) nous en dit plus.

Après la soirée de lancement du recueil 2020 de “Tu connais la nouvelle” au Conseil Régional, quelles sont les nouvelles ?

Gérard Audax : Le thème du recueil cette année était “Et soudain l’orage éclata”, c’est un clin d’œil à Jean Louis Derenne [décédé en juillet 2019] qui faisait parti du conseil d’administration de “Tu connais la nouvelle” et c’est lui qui nous avait proposé ce thème-là. Tous les élèves et apprentis ont travaillé sur ce sujet et on a différents comités de lecture qui se réunissent avec un jury final qui octroie les trois meilleurs nouvelles des lycées des CFA et des collèges. On intervient dans trois lycées et dans trois CFA chaque année en binôme, il y a une autrice ou un auteur avec une comédienne ou un comédien, on part de l’oralité en littérature.

Avec quels objectifs ?

G.A. : Les sensibiliser à la lecture et à l’écriture ! C’est pour ça que l’on va dans les établissements avec des auteurs, parce qu’assez souvent les auteurs sont étudiés à titre posthume. C’est donc intéressant d’avoir un auteur en chair et en os et souvent les élèves et apprentis quand il voit un auteur arriver il se disent “ce n’est pas pour nous” alors que non, l’imaginaire n’est pas réservé aux intellos ! Heureusement que l’on a tous un imaginaire et que lorsque l’on regarde un nuage, on se dit : “Tiens, ça ressemble à une tête de chien…” Les auteurs qui interviennent dans les établissements arrivent à créer un contrat de confiance entre les comédiens et les jeunes adultes et l’on découvre des textes vraiment très touchant. Et quel plaisir pour eux, le but n’est pas bien sûr d’être édité, le but c’est que ces jeunes se disent que la littérature ne fait pas partie d’une autre galaxie mais bien de leur quotidien.

Quelle est votre méthode ?

G.A. : Chaque auteur a sa technique. À la première rencontre, on s’aperçoit souvent que les élèves ne sont pas des lecteurs, c’est pour cela qu’avec l’auteur il y a un comédien ou une comédienne qui d’abord fait une lecture théâtralisée. Donc ils voient le texte ils l’entendent avant de découvrir l’auteur. L’auteur arrive avec l’aide des professeurs à créer une confiance et les élèves confient alors leur imaginaire, souvent à l’aide de l’ordinateur, et travaillent leur imaginaire avec l’auteur. C’est un beau travail sur la poésie que l’on a tous et toutes en chacun de nous.

Et le résultat ?

G.A. : Il y a de très belles choses, Robin Renucci a une belle formule, il dit “nous sommes des “rémouleurs””,  on est là pour aiguiser leur fantaisie, leur curiosité, leur imaginaire. On n’a bien sûr pas pu le faire cette année mais tout cela se ponctue habituellement par la Journée de la Nouvelle. Cette année, ça s’est fait au conseil régional pour les lycées et les CFA et au conseil départemental pour les collèges. Mais normalement tout cela est regroupé sur la même journée, on organise même une manif à Saint-Jean-de-Braye une vraie manif avec les flics devant et les flics derrière où les jeunes revendiquent leur droit à l’écriture avec des slogans. On apporte aussi du ludique dans la littérature, dans l’écriture.

Vous touchez aussi d’autres publics ?

G.A. : “Tu connais la nouvelle” intervient aussi dans des centres pénitentiaires. On fait aussi des découvertes de la littérature étrangère ; l’année dernière c’était sur la littérature algérienne et l’univers de Camus. Cette année ce sera la littérature indienne. Nous avons  aussi des rencontres que l’on appelle des “bars à textes”,  le dernier, c’était avec Jean Marie Blas de Roblès. Pour toutes ces actions, la région nous aide beaucoup dans toute cette aventure littéraire par l’intermédiaire de Ciclic. C’est un ensemble en partenariat avec la région la ville de Saint-Jean-de-Braye et le département. L’année prochaine, on aura Valentine Goby qui vient d’écrire un roman qui s’intitule “Murène” sur le corps empêché, sur le handicap. Avec les collégiens et le département on a aussi le prix Boccace  qui est le prix national de recueil de nouvelles. C’est très vaste.

Vous avez un nouveau projet de festival ?

G.A. : On a un nouveau projet Litt’oral entre littérature et oralité. On voudrait regrouper dans un festival la journée de la nouvelle avec tous les jeunes , la nuit de la nouvelle avec des lectures théâtralisées et avec d’autres surprises que l’on voudrait regrouper. Tout ça est mené par une structure que nous avons monté qui s’appelle TECNO associant “Tu Connais la Nouvelle” et Clin d’œil. Dans cette structure, il y a des comédiens : Robin Renucci Christian Schiaretti du TNP, GIlles Costas du Masque et la Plume et des auteurs comme Daniel Pennac Didier Daeninckx. On prépare ce festival pour l’année prochaine si le corona nous laisse vie. 

“Tu connais la nouvelle” est unique en France ! Il existe ailleurs des ateliers d’écriture, des structures qui “dramatise” des nouvelles mais une structure qui fait à la fois, atelier d’écriture, rencontre d’auteur découverte de la littérature étrangère, nouvelles théâtralisée édition d’un recueil prix national de la nouvelle il n’y en a qu’une !

Propos recueillis par Gérard Poitou

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