Aide aux commerçants : la promesse de Serge Grouard en cale sèche

Quatrième mandat pour Serge Grouard

David contre Goliath : le maire d’Orléans vient d’engager un bras de fer avec l’État via le préfet du Loiret afin de modifier des textes réglementant les aides directes aux commerces victimes de la crise sanitaire. En clair il demande la modification d’un décret ministériel du 20 juin modifié le 14 août qui empêche les aides directes aux entreprises de la ville. Le texte stipule que les fonds municipaux doivent être versés directement à un « fonds national de solidarité » co-géré localement par le conseil régional. Ces fonds seront ensuite « fléchés » vers Orléans et pourront abonder les finances des commerçants. Par ailleurs, ces commerçants peuvent aussi bénéficier du fonds d’aide de la Métropole aux petites entreprises, qui a été transformé en fonds d’aide post-Covid” pourvu de 400 000 euros (dont la moitié apportés par le Département ).

Promesse électorale

Mais manifestement cela ne suffit pas à Serge Grouard qui entend avoir les mains libres. Il est vrai que ces aides locales étaient une des mesures phares de son « plan d’urgence » et de son programme électoral avec une subvention de deux fois 1000 euros pour la période de l’été. Cette aide a même été actée par le conseil municipal du 17 juillet avant d’être retoquée par les services de l’État. C’est pourquoi le maire vient d’adresser une lettre au préfet du Loiret pour lui demander la possibilité d’aider directement les commerçants. « Il est essentiel, déclare M. Grouard en réponse à des écrits du préfet, (…) que la ville d’Orléans soit « autorisée » à aider ses commerçants ». Une demande qui ne doit pas être « brouillée, affaiblie, par des succédanés de solutions qui, en réalité, ne solutionnent rien (…) et qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme des solutions alternatives puisqu’elles ne permettent pas, tout simplement, à une commune d’apporter une aide financière directe à ses commerçants et artisans. La seule solution passe par une décision très simple à prendre. Trop simple ? ».

Grouard fait du bruit en attendant 2022 !

Il demande donc « simplement » la modification du décret ministériel qui « suffirait à débloquer une situation absurde à laquelle sont confrontées toutes les communes (…). Comment comprendre, et accepter, qu’en tant que Ville d’Orléans, et alors que nous ne demandons pas le moindre centime d’euro à l’État, nous soyons empêchés de venir en aide à nos commerçants qui en ont tant besoin ? »  Alors conclut Serge Grouard, en s’adressant au préfet « vous souhaitez nous aider, parfait, nous vous en remercions, alors faites entendre ce message de simple bon sens au niveau du gouvernement pour que l’on sorte enfin de ce carcan réglementaire inepte ».

Serge Grouard fait donc du bruit avec une réglementation qui touche toutes les collectivités, la plupart (peut-être pas Orléans…) sachant que les aides directes aux entreprises sont interdites et relèvent de la compétence de la région. Il savait donc que sa délibération votée le 17 juillet « ne rentrait pas dans les clous » de l’arrêté publié le 20 août. Il l’a pourtant fait voter ce qui lui permet aujourd’hui de se poser en victime et en défenseur intransigeant des commerçants à qui on a vendu du rêve avec une promesse qu’on savait ne pas pouvoir satisfaire. Mais tout est permis en campagne électorale. Car il semble aujourd’hui probable que M. Grouard se prépare pour les législatives de 2022.

J-J.T.

Commentaires

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  1. Serge, Serge, Serge, que tu me donnes de tourments…
    Il est égal à lui-même : toujours victime des autres, qui l’empêchent d’exprimer tout son bon sens. Cette faculté innée devrait au contraire justifier qu’on lève à son égard toutes ces bêtises de règles de droit, qui l’entravent et au final desservent Orléans. Fillon était comme ça aussi. Pas très fan du droit.

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