Covid-19 : la campagne vaccinale en région

En région Centre-Val de Loire, tout au nord de lEure-et-Loir, l’usine de flaconnage Delpharm du site de Saint-Rémy-sur-Avre déborde d’activité. C’est elle qui met en flacons le vaccin Pfizer-BioNTech. La vaccination est enfin sur ses rails. Après quelques flottements, la stratégie vaccinale française est désormais bien définie. De manière générale, la doctrine choisie est de protéger d’une part ceux qui encourent une forme grave de la Covid-19, risquant de submerger les services de réanimation, et d’autre part de préserver les soignants particulièrement exposés. Cette stratégie devrait soulager la pression hospitalière. Quelles pourraient être les entraves à sa réussite ?

Hopital Porte Madeleine Orléans

Les difficultés à l’allumage

Malgré les difficultés à l’allumage, la première phase de la campagne de vaccination a réellement commencée. Elle concerne les pensionnaires âgés et les handicapés résidant en établissements ainsi que les personnels et les professionnels de santé de plus de 50 ans, ayant des facteurs de risque. Une fois que toutes ces personnes seront vaccinées et si les livraisons de vaccins suivent, à partir du 18 janvier, les personnes de plus de 75 ans et vivant à domicile pourront également se faire vacciner. Cette première étape sera suivie de deux autres phases . D’abord les personnes âgées de 65 à 74 ans, et enfin, le restant de la population susceptibles d’être infectées. Dans tous les cas la vaccination est gratuite et facultative.

Les plus anciens d’entre nous et le personnel médical à risque sont donc prioritaires. N’étant pas obligatoires, les vaccinations sont précédées d’une consultation médicale afin d’obtenir un consentement éclairé et de vérifier de l’absence de contre-indications.

D’abord les EHPAD

Avec le Comirnaty° de chez Pfizer-BioNTech, premier vaccin autorisé en France, il était logique que les établissements d’accueil des personnes âgées soient servis d’abord. Sa conservation à -70°C impose une logistique de distribution spéciale. Seules les pharmacies des grands centres hospitaliers sont équipées de congélateurs adaptés. Le millier d’établissements d’hospitalisation pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) est réparti sur tout le territoire français. Ces caractéristiques entraînent une organisation ardue afin de livrer les vaccins nécessaires pour chaque établissement. Connaître le nombre exact de personne à vacciner exige que l’information soit faite en amont. Obtenir un consentement véritablement éclairé, n’est pas simple chez un ancien parfois perdu dans ses pensées ou n’ayant plus trop le désir de vivre. Linformation préalable est souvent laborieuse lorsque la vaccination n’est pas obligatoire et qu’il existe de la méfiance. Les renseignements doivent être honnêtes, complets et compréhensibles. Le médecin doit expliquer les avantages et les inconvénients de la vaccination et de son refus, s’enquérir des risques et bénéfices les plus importants que le patient est prêt à accepter. Il faut lui demander s’il souhaite être aidé dans son choix et par qui. La personne de confiance est parfois difficile à contacter et des conflits intra-familiaux peuvent compliquer considérablement les choses…

Toutes ces raisons expliquent en partie la lenteur relative du début de la campagne vaccinale française. L’arrivée de vaccins ayant un maniement plus aisé, possible en cabinet médical et en officine, accélérera cette vaccination de masse…

Et le rappel

Le Sars-Cov-2 mute. On ne sait pas encore si les vaccins seront tous efficaces sur les variants les plus agressifs. Pour augmenter le nombre de personnes vaccinées, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a autorisé jusqu’à 6 semaines de délai pour faire l’injection de rappel du vaccin Comirnaty°, au lieu de 3 préconisées par le laboratoire . L’immunité sera-telle suffisante pour éviter d’éventuelles Covid-19 pendant une plus grande période séparant les deux injections ?

Il existe une autre sérieuse et fâcheuse incertitude. Les études faites pour le vaccin Comirnaty° de chez Pfizer BioNTech et pour le vaccin du Sars-CoV-2 ARNm-1273 de chez Moderna n’ont pas été conçues pour évaluer l’efficacité du vaccin chez les personnes âgées de 75 ans ou plus. Même si une protection paraît vraisemblable, on ne sait pas si les patients âgés, pourtant prioritaires à la vaccination, seront authentiquement protégés…

La vaccination reste le seul traitement actuel des formes graves de Covid-19, mais elle napporte pas lassurance dune fin prochaine de la pandémie. La Docteur Soumya Swaminathan, responsable scientifique de l’OMS, a d’ailleurs averti le 11 janvier dernier que les vaccins ne permettront pas d’atteindre une immunité collective  en 2021. Les mesures de protection s’imposent toujours…

Dr Jean-Paul Briand

Pour plus d’informations https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/ou-se-faire-vacciner-en-region-centre-val-de-loire

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