La fermeture des universités et la pandémie affectent grandement la santé mentale des étudiants parfois précarisés et isolés. Le 18 janvier, François Bonneau s‘est rendu au restaurant universitaire de Blois puis à l’INSA pour prendre le pouls de la génération COVID-19.
Le personnel du Restaurant universitaire de Blois prépare des repas chauds depuis le 2e confinement. ©Jean-Luc Vezon
Accueilli, ce 18 janvier, par Franck Bouzeau, directeur de l’antenne blésoise du CROUS et son adjoint Brieu Dubreil, François Bonneau président de région Centre-val de Loire, veut être attentif : « La crise qui se prolonge m’amène à aller au devant des étudiants pour connaître précisément la réalité de la situation. La région a déjà pris un certain nombre de mesures fortes comme les cartes alimentaires de 50 euros, (1), la gratuité des transports sur le réseau REMI ou une plateforme pour trouver des jobs de remplacement (Jobaviz) ou des stages… Nous envisageons d’approfondir ces dispositifs de solidarité en fonction des besoins. »
Début février, une session de l’assemblée régionale devrait prendre de nouvelles mesures pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur les étudiants et notamment pour aider les plus fragiles psychologiquement ou ceux qui se sont démobilisés avec les cours à distance. « Un certain nombre d’étudiants devront sans doute se réorienter. Nous les aiderons », assure François Bonneau.
400 étudiants fréquentent habituellement le restaurant universitaire de Blois. ©Jean-Luc Vezon
Au restaurant universitaire de Blois, en compagnie d’Anne Besnier, vice-présidente déléguée en charge de l’enseignement supérieur, de l’innovation et de la recherche, François Bonneau a pu échanger avec des étudiants. Issus de l’IUT, de l’antenne universitaire ou de l’INSA, ils sont près de 200 à y prendre leur repas du midi et parfois du soir. Un repas chaud qu’ils consomment chez eux. À l’issue, le président s’est rendu à I’INSA pour un échange plus approfondi avec les étudiants de l’École nationale supérieure de la nature et du paysage.
« Nous avons 30 % de demandes d’aides supplémentaires. Il faut veiller à ce que les jeunes ne s’isolent pas dans leur logement. C’est le cas dans les résidences du CROUS grâce au dispositif de l’étudiant-référent qui fait l’interface mais dans le parc privé, nous devons rester vigilants en identifiant les difficultés grâce aux associations, syndicats étudiants, collectivités et aux établissements. Le réseau doit être en alerte des détresses », développe de son côté Anne Besnier, en précisant que plus de 300 000 euros d’aides alimentaires avaient été versés aux étudiants en situation précaire par la collectivité.
François Bonneau, président de région, interroge un étudiant ingénieur de l’INSA CVL sur ses conditions de vie pendant le confinement©Jean-Luc Vezon
Brieu Dubreil confirme pour sa part les difficultés financières mais se veut rassurant sur la santé mentale : « Nos quatre étudiants référents sur les sites d’hébergement suivent les 429 résidents de près. Personne n’est isolé. Nous aidons également les étudiants ne pouvant plus exercer leur emploi à cause des fermetures administratives ».
Ce lundi, le président visitait aussi le service de santé universitaire et le CROUS de Tours et rencontrait des étudiants en licence de la faculté des Sciences de Grandmont qui bénéficient de travaux pratiques (les seuls autorisés). Il a ponctué cette journée de terrain et d’écoute par une visite d’une résidence universitaire d’Orléans et une visioconférence avec des étudiants.
Jean-Luc Vezon
(1) À Blois, ils sont rémunérés 2 heures par jour et 5 jours par semaine par le CROUS.