Suite au Grand Prix de la Création d’Orléans décerné en novembre 2006, L’Animatram d’Anne-Lise King a vu le jour du 16 septembre au 4 novembre 2008 avenue de Paris, face à la gare d’Orléans. Fondé sur les mêmes propriétés que celles d’un zootrope, il permettait aux passagers du tramway se rendant à Fleury-les Aubrais de contempler, sur plusieurs mètres et pendant quelques secondes, les évolutions d’un danseur de hip hop. A noter que ce projet avait été plébiscité par un jury présidé par Charlélie Couture et composé de professionnels de la culture, de représentants de la ville et de journalistes. A l’origine, l’installation devait se trouver le long de la ligne de tram, en direction de La Source, à hauteur du Parc des expositions et du Zénith.
Nez dans le guidon et dans le panier de commissions
Dans la cité orléanaise où la bicyclette est en vogue, Anne-Lise King, artiste plasticienne diplômée de l’IAV d’Orléans qui vit et travaille aujourd’hui à Marseille, avait aussi créé un charmant et ludique “Vélociné”. Anne-Lise King à propos de ce deux-roues qui ne devait être, au départ, qu’un dispositif de démonstration pour expliquer le fonctionnement de l’Animatram: “Inspiré de l’univers farfelu des Triplettes de Belleville, de celui de Tati et des tout premiers objets cinématographiques, le vélociné optique fonctionne uniquement sur des procédés mécaniques et optiques. Dans le jargon technique, il s’agit d’un zootrope linéaire : une bobine percée de fente à intervalles réguliers est enroulée autour des roues du vélo et défile dans le boîtier du guidon. Ce dispositif permet au cycliste projectionniste de comprendre le mécanisme de la décomposition du mouvement”.
Créé quant à lui par Marion Estavoyer, autre artiste de Marseille, le surprenant Véloglyphe fut quant à lui présenté en 2015 dans la galerie de la Scène nationale d’Orléans à l’occasion de “Cabinet de curiosité des langues de France”, exposition conçue par Labomedia. Ce dispositif graphique permettait d’imprimer sur l’asphalte des messages et des signes de son passage grâce à des matrices de caractères. Ces dernières étaient fixées au pneu et “encrées” de peinture au fil des tours de la roue avant. Comme quoi, avec ces deux projets, preuve est faite que la petite reine sait souvent emprunter les jolies pistes cyclables de l’imagination.
Jean-Dominique Burtin
En savoir plus: www.annelise.org et https://langues.labomedia.org