Bourges, la culture debout…

Dans l’attente de l’annonce officielle du maintien du Printemps de Bourges 2021, prévu du 4 au 9 mai, les élus Berrichons, dans leur ensemble, se sont rassemblés sous une même bannière pour demander la réouverture des lieux culturels. Sur les marches de la vieille maison de la culture, devant Soleil bleu la fresque de Kaldea, on n’était pas loin d’entendre le You’ll never walk alone liverpoolien… Sport et culture mêlés, des choses non essentielles paraît-il.

Des élus de la Droite Véronique Fénoll , à Jacques Fleury, en passant par ceux de la Gauche, Yann Galut, Yannick Bedin ou Agnès Sinsoulier-Bigot, les politiques ont fait front ensemble. Photo Fabrice Simoes

Un vielleux tourne sa roue sur les marches de la maison de la Culture de Bourges, l’ancienne, l’originelle, celle inaugurée par Malraux, Un « médiévaliste » Franco-Belge, ses chiens et ses bottes de sept lieues façon Lalanne, arpentent le pavé berrichon près de Séraucourt. Un violon, une clarinette, deux trombones et un saxo,  une guitare et les musiciens qui vont avec, assurent l’entrée en matière d’un après-midi qui se veut festif sous le soleil printanier berruyer.

Comme des symboles d’un spectacle vivant qui veut continuer à exister, ils étaient là pour le rassemblement « Bourges, la culture debout… », initié par le maire de Bourges, Yann Galut, et son conseil municipal.

Un vielleux tourne sa roue sur les marches de la maison de la Culture de Bourges. Photo Fabrice Simoes

L’initiative était aussi une façon de marquer le territoire pour l’élu local à la suite de la fin de non-recevoir ministériel pour que Bourges devienne une expérience grandeur nature d’ouverture de salles de spectacles et de lieux culturels. Un rassemblement devant une Maison de la culture, fermée depuis des lustres où s’expose la dernière fresque de Kaldéa pour le mur de Bourges et le collectif urb’annale. Un rassemblement sans défilé, sans déambulation si chère aux spectacles de rues, avec les gestes sanitaires et dans le respect des règles en vigueur.

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Si les artisans de l’amusement public, les baladins, les saltimbanques et autres intermittents non essentiels étaient bien présents, ils n’étaient pas les seuls. Les élus de tous bords étaient là aussi, hormis les gars de la Marine. Les adeptes de Gershwin ont définitivement abandonné l’idée de mixer la chevauchée des Walkyries avec du Kusturica, musique tellement métisse.

Sur les marches de l’ancienne Maison de la culture, avec en arrière plan __Soleil bleu__ la fresque de Kaldea. Photo Fabrice Simoes

Les récentes déclarations de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, sur LCI expliquant que seraient mises en place des expérimentations à l’occasion de concerts, en mars et avril, à Marseille et Paris, n’ont pas complètement rassuré la filière du spectacle vivant. Un peu, même si sa déclaration était globalement frileuse. « Je suis très optimiste pour les festivals assis (…). Pour les spectacles debout, c’est plus compliqué, c’est pour cela que je mène des expérimentations et ces expérimentations sont destinées à bien tester ce qui se passe », a-t-elle déclaré sur la chaîne d’information de la TNT. L’objectif de trouver un modèle permettant la réouverture des lieux de spectacle, avec des spectateurs assis dans un premier temps, est donc une avancée.

Le masque était de rigueur, quant à la distanciation… Photo Fabrice Simoes

Certes on peut penser que les spectacles concernés devraient donner des résultats plus probants dans les Bouches du Rhône qu’en Île de France. On pourra toujours évoquer un problème de public lié aux artistes choisis : IAM d’une part et Indochine de l’autre. Disons que certains sont moins statiques que d’autres. D’ailleurs, sous le Dôme marseillais, le test va jusqu’à permettre de se lever et danser près de sa chaise ou de son fauteuil on est encore loin de faire des pogos… A Barcelone, en décembre dernier, le festival Primavera, avait fait une expérience sur un concert à 500 spectateurs, debout, à l’intérieur, avec un test antigénique à l’entrée, port du masque obligatoire avec possibilité de l’enlever pour sifflet une canette, sans vraiment de distanciation… Depuis les semaines sont passées et le virus n’a semble-t-il infecté personne parmi les testeurs !

Le Printemps de Bourges aura-t-il lieu ?

Cette approche ministérielle vaut parfaitement pour le Printemps de Bourges (PdB). Un Printemps qui est prévu 4 au 9 mai prochain et dont la présentation officielle était initialement programmée le 9 février dernier. Un Printemps qui se demande s’il entre dans la case « festival d’été » alors que la ministre a assuré que « l’hypothèse d’un été sans festival est exclue… mais il y a festival et festival ! »

Un violon, une clarinette, deux trombones et un saxo, une guitare et les musiciens qui vont avec. Photo Fabrice Simoes

C’est, un peu, pour booster les décisionnaires des ministères que le maire de la capitale du Berry a souligné que « les grandes surfaces ou les lieux de culte permettent d’accueillir des centaines de personnes, il serait impossible de tenir des spectacles ou de laisser les musées libres d’accès. Les solutions techniques existent, d’autres pays européens, aussi impactés que nous, ont fait le choix de laisser l’accès à la Culture ». Roselyne Bachelot aurait d’ores et déjà appelé Yann Galut pour lui assurer qu’elle ferait tout pour que les festivals se tiennent « notamment le Printemps au début duquel doivent se tenir les États généraux de la Culture ».

Pour avancer sur le sujet, Boris Vedel, le directeur du PdB, avait pris des décisions dès la fin de l’année dernière – un format modulable pour le Printemps de Bourges 2021, 12/12/2020. Une anticipation aux récentes propositions de tester les spectacles avec une jauge à 5 000 personnes. La fin des concerts sous le W éliminait d’emblée l’éventualité d’une telle capacité.

Tout reste en suspens, dans l’attente des décisions ministérielles. Les spécialistes des bruits de couloirs sont formels : ce n’est pas forcément Roselyne Bachelot qui jouera la dernière sur l’échiquier ministériel…

Fabrice Simoes

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