Conseil municipal : Non, Orléans ne veut pas la mort de la Métropole…

Bilan de la délinquance, cercle des Ambassadeurs pour les JO 2024, soutien aux intermittents, fêtes johanniques en modèle réduit, plateforme de parrainage pour les étudiants en difficultés : l’ordre du jour du conseil municipal de jeudi était dense et varié. Mais le véritable débat sur la Métropole n’a pas eu lieu

Conseil municipal d’Orléans. Photo JLB

Dans nos colonnes, l’ancien avocat Patrick Communal tirait récemment un signal d’alarme sur une délibération examinée jeudi soir et pouvant « remettre totalement en question l’architecture légale des transferts de compétences » des communes vers l’agglomération. Après avoir approuvé récemment lors d’une séance de la Métropole un « pacte de gouvernance » entre l’instance communautaire et les communes, Orléans souhaite en effet atténuer ce pacte avec des amendements.

En clair Serge Grouard qui a signé un contrat avec Christophe Chaillou (PS) pour battre Matthieu Schlésinger (ex-LR) souhaite que les communes récupèrent des compétences qui ont été transférées à la Métropole. Orléans veut-elle donc vider la Métropole de sa substance et Serge Grouard récupérer le pouvoir qu’il a concédé à Christophe Chaillou ? Cette question aurait pu déboucher sur un véritable débat notamment appelé de ses vœux par Jean-Philippe Grand et Emmanuel Duplessy (membre de Génération.s) pour qui « accorder un droit de véto aux communes remet en cause le concept même de Métropole » et montre la « volonté de reprendre la main ».

Alors que pour Serge Grouard il s’agit simplement de « clarifier les relations entre les communes et la Métropole et entre Orléans et la Métropole » car « la Métropole agit en appui et dans le respect des communes ».

Écriture inclusive : un « charabia » et un « combat ridicule ! »

Pourtant de débat de fond il n’y en eu point, siphonné par une opposition sur l’écriture inclusive que la ville d’Orléans veut curieusement bannir des textes de la Métropole et notamment du pacte de gouvernance. Après que Serge Grouard se soit fait plaisir en lisant un texte caricatural d’écriture inclusive, les élus ont pu se défouler avec une véritable opposition gauche (+LRem) droite. Baptiste Chapuis (PS) « regrette » ainsi cette suppression qui « rappelle la nostalgie du masculin-féminin » et qui reprend les « mêmes arguments que développait la droite contre la parité ». Ghislaine Kounowski a beau relier cette écriture inclusive « au combat quotidien des femmes » rien n’y fait ! Car Serge Grouard est arc-bouté sur cette question. « C’est un débat ridicule explique-t-il avec une écriture qui esquinte la langue française, un charabia qui aboutira à une transformation profonde et incompréhensible de la langue française » alors que Florent Montillot évoque un « drame » quand les « enfants dyslexiques ne pourront plus suivre cette langue ».

Délinquance : ça baisse !

Malgré tout après le vote de la majorité qui s’est réconfortée -femmes comprises- autour de ce débat, Orléans proposera bien à la Métropole de supprimer cette écriture. La majorité s’est aussi sentie plus forte avec le bilan de la délinquance qui affiche des indicateurs en baisse. Mais attention précise Serge Grouard « c’est fragile, tout peut s’inverser, c’est un combat de tous les jours car si on se relâche la machine de la délinquance se remet en route ».

C’est aussi ce que pense l’opposition unie, Baptiste Chapuis et Ghislaine Kounowski qui évoque les difficultés à la Source, les regroupements d’ados, l’économie souterraine. Avec ce combat sur les « deux pieds que sont la prévention et la répression », Orléans peut aussi afficher de belles réussites. Ainsi avec le concours de la Philharmonie de Paris, du Conservatoire et de l’Orchestre d’Orléans, un orchestre de jeunes issus des quartiers difficiles de la ville va être constitué avec des récitals prévus à Paris !

« Je soutiens les intermittents ! »

Une bonne introduction permettant à Serge Grouard de rappeler son attachement à la culture et aux intermittents qu’il est allé encourager au Théâtre occupé. « Ils sont, explique-t-il, la cheville ouvrière de la culture française, sans eux pas de spectacles. » Il ne trouve d’ailleurs « aucun inconvénient à l’occupation du théâtre ». Pour concrétiser son soutien Serge Grouard a proposé au ministère de la Culture d’organiser à la Scène Nationale un spectacle validé par les médecins de l’hôpital et répondant à tous les critères de la sécurité sanitaire.

Après ce concert en blouses blanches pourquoi ne pas mettre en réanimation aussi les fêtes johanniques qui devraient se tenir mais en format réduit ? Pas de souci non plus avec les jeux Olympiques de 2024 pour lesquels Orléans veut s’engager dès maintenant en créant un « cercle des ambassadeurs » avec des athlètes reconnus comme Florian Rousseau ou Laurent Sciarra entre autres mais aussi avec les parrains Florian Rousseau et Nelson Montfort. Un projet qui rencontre l’unanimité comme la création de « ôpe » une plateforme de parrainage d’étudiants en difficultés et qui est d’ores et déjà ouverte à toutes les bonnes volontés.

Lire aussi : Loiret, la délinquance poursuit sa chute

Jean-Jacques Talpin

Commentaires

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  1. Serge Grouard avait mis habilement en place une diversion en inscrivant l’écriture inclusive dans la liste de ses amendements. En dehors d’Emmanuel Duplessy qui avait parfaitement analysé la portée de ce projet de délibération, la gauche semble être tombée dans le piège tendu. Reste à savoir si c’est par manque de lucidité ou par calcul parce qu’elle refuse par avance l’affrontement sur la question de fond. Ce sont les débats du conseil métropolitain qui nous éclaireront, et la réponse apportera aussi un peu de lumière sur les enjeux de l’élection régionale.

  2. La question qu’on peut se poser, en termes simples, c’est “C’EST QUI LE CHEF ???”
    Pourquoi Mr Grouard a-t-il fait la courte échelle à son pire ennemi…[seulement politique, bien entendu] depuis 20 ans pour le faire élire à la Métropôle, si c’est pour ne pas en accepter les règles… A moins que “plus prosaïquement” Grouard dise en raccourci à Chaillou “Sans moi tu ne serais pas président, alors tu la fermes, j’fais c’que je veux!””…
    Chacun en pensera…ce qu’il en veut …!

  3. Les débats au Conseil Municipal sont vains et stériles. C’est au niveau de la Métropole que les problèmes doivent être traités pour la gestion de l’agglomération. Qu’on en finisse avec ce mille-feuille administratif coûteux, qui ne favorise que les élus mais ne fait pas avancer les questions.

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