[Mag Dossier] Le nucléaire, une énergie d’avenir ?

L’électricité nucléaire aura-t-elle encore une place dans le mix énergétique de demain ? C’est une question qui divise aujourd’hui la société française, entre ceux qui mettent en avant cette énergie décarbonée et les emplois qu’elle génère et ceux qui alertent sur les déchets et un risque d’accident nucléaire majeur. D’où la nécessité d’un examen approfondi des avantages et des inconvénients de l’atome, d’autant que notre région compte 4 centrales nucléaires.

Dampierre-en-Burly (Loiret) fait partie des centrales nucléaires dont la durée de vie devrait être prolongée ©Magcentre

Le débat sur l’atome est une vieille passion française et plus encore depuis les accidents majeurs de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011). Toutefois, comme le révèle un sondage Odoxa, réalisé pour le magazine Challenges en 2018, l’opinion s’est retournée puisque 53% Français sont désormais contre le nucléaire alors que 67% d’entre eux y étaient encore favorables en 2013. Un sondage qui révèle toutefois que les Français ne sont pas pressés de sortir du nucléaire et qu’ils préfèrent attendre la fin de vie des centrales. Enfin et c’est plus étonnant, 57% estiment que le coût de l’énergie nucléaire est deux fois moins important que le développement des énergies renouvelables.

Avec une capacité installée de près de 61,4 GW, le parc nucléaire français est le deuxième plus important parc au monde en puissance, derrière celui des États-Unis grâce à ses 18 centrales nucléaires regroupant 56 réacteurs en activité.

La région Centre Val de Loire compte elle 4 centrales nucléaires (Belleville, Chinon, Dampierre-en-Burly et Saint-Laurent-des-Eaux) soit 12 réacteurs en activité qui produisent à eux seuls 96% de l’électricité de notre région (chiffre 2017).

Cinq réacteurs graphite gaz sont à l’arrêt sur deux sites ( 3 à Chinon et 2 à Saint Laurent des Eaux), un centre national d’équipement de production d’électricité est basé à Tours et enfin une agence de maintenance thermique (AMT) est installée à Montargis.

En fait, on peut dire que la question du nucléaire tourne en France autour de huit grandes thématiques : l’indépendance énergétique, une énergie décarbonée, l’emploi, la sécurité, les déchets nucléaires, les centrales du futur, le nucléaire et le climat, le futur mix énergétique.

Une indépendance énergétique qui n’existe plus depuis 20 ans

Le choix du « tout nucléaire » en France s’est imposé après-guerre pour deux raisons : le manque de pétrole, charbon et gaz naturel dans notre sous-sol, et les chocs pétroliers des années 70 qui ont vu le prix du baril de l’or noir s’envoler.

L’objectif était alors de garantir à la France une indépendance pour sa fourniture d’électricité. Mais ce n’est plus le cas depuis 2001 avec la fermeture de la dernière mine française d’uranium. Depuis, notre pays doit importer la totalité de l’uranium utilisé dans les 58 réacteurs français. Un minerai qui provient principalement d’Australie, du Canada, du Kazakhstan et du Niger, d’où la création en 2001 de la multinationale Areva (rebaptisée depuis Orano). La répartition exacte des importations françaises n’est toutefois pas communiquée par EDF et Areva, qui fournissent des documents assez globaux sur leur origine. On repassera pour la transparence.

Les centrales nucléaires permettent aussi une production constante de l’électricité. C’est essentiel car c’est une source d’énergie non-stockable, contrairement au gaz naturel. Elle permet de palier l’intermittence des énergies renouvelables, plus propres mais moins constantes. Un faux problème toutefois selon Amory Lovins, spécialiste américain des énergies et partisan des économies d’énergie. En effet, il explique dans un article de la revue trimestrielle We demain de février 2021, intitulé Poursuivre le nucléaire est une folie que « le réseau électrique est construit pour gérer cette intermittence (…)et que même les centrales nucléaires sont fermées 10 à 12% du temps, les centrales en état de marche remplaçant les centrales arrêtées. »

Une énergie décarbonée mais non propre et… de plus en plus chère

L’électricité nucléaire est une énergie à part, puisqu’elle n’est ni renouvelable, ni fossile. Elle n’est pas renouvelable car elle dépend d’un combustible fissible, l’uranium, dont le minerai est extrait du sous-sol de la terre. C’est donc une ressource finie. Pour rappel, cette électricité est produite grâce à la chaleur dégagée par la fission d’atomes d’uranium au sein des réacteurs d’une centrale nucléaire. Ce n’est pas non plus une énergie fossile car elle ne nécessite pour sa production ni charbon, ni pétrole et ni gaz naturel. C’est une énergie dite décarbonée qui ne rejette pas de CO2 dans l’atmosphère, contrairement aux très polluantes centrales thermiques au charbon. Même si notre Région ne compte pas de centrales à charbon, il en reste 4 en France qui en principe doivent être fermées en 2022. Elles se situent à Cordemais (Loire-Atlantique), au Havre (Seine-Maritime), à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Avold (Moselle).

Par ailleurs, depuis les années 90, 21 des 58 réacteurs nucléaires français (dont ceux de Dampierre-en-Burly, Saint-Laurent-des-Eaux et Chinon) utilisent 30% de MOx. Un combustible composé de 7% de plutonium issu du retraitement des combustibles irradiés et de 93% d’uranium appauvri, prévu au départ pour alimenter le réacteur Superphénix arrêté définitivement en 1997. Le plutonium qui est fabriqué par l’homme est toutefois hautement toxique. Comme l’expliquait en 2011 au magazine Le Point Bernard Laponche, ancien ingénieur au CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique) « un combustible MOx avant utilisation est un million de fois plus radioactif qu’un combustible à l’uranium ». Et puis n’oublions pas que le plutonium peut aussi servir à fabriquer la bombe atomique. 

Les sécheresses quasi annuelles de la Loire sont un problème pour les centrales nucléaires et les poissons qui y vivent ©Magcentre

Le nucléaire a aussi un impact sur une autre ressource, l’eau avec les réserves de sécurité pour refroidir les réacteurs en cas de surchauffe ou tout simplement quand un réacteur doit être mis à l’arrêt pour assurer sa maintenance. Avec pour conséquence que l’eau prélevée dans les cours d’eau est plus chaude une fois rejetée mais elle ne doit pas dépasser 25°C. Toutefois, comme l’explique l’hebdomadaire 1 du 31 mars 2021 consacré au climat : « Dans un contexte de sécheresse et d’étiage estival, cette pratique menace les peuplements de poissons migrateurs (truites ou saumons) fragilisés au delà de 20°C ». La  vallée de la Loire est ainsi très exposée à la surchauffe avec ses 20 réacteurs. 

Le prix est aussi un élément important à prendre en compte. Ainsi le tarif de l’électricité a flambé en dix ans en France selon une étude de l’Insee de 2017. Et le confinement du printemps 2020 a eu aussi un impact puisque comme le rapportait le journal Les Échos du 19 février 2021 : «  Le confinement du printemps a en effet entraîné un décalage du programme de maintenance des centrales nucléaires françaises et réduit largement leur disponibilité pour produire au moment où la consommation est la plus forte, c’est-à-dire en hiver. » Il est en outre inexact d’affirmer que l’électricité nucléaire est moins chère que celle produite par les énergies renouvelables. Ainsi, comme le rapporte le trimestriel We demain de février 2021 « l’électricité solaire au Portugal coûte entre 1 et 2 centimes le KWH contre 13 à 14 centimes pour le nouveau nucléaire français. »

Une énergie décarbonée certes mais ni verte ni propre puisqu’elle pose également les épineuses questions des déchets nucléaires et d’un possible accident majeur.

Les déchets nucléaires

Les centrales nucléaires produisent des déchets très radioactifs, qui resteront dangereux pendant des dizaines de milliers d’années. Ainsi, le plutonium (voir plus haut) ne perd l’essentiel de sa radioactivité (99 %) qu’au bout de 117 000 ans ! Selon Orano groupe (ex-Areva), la France recycle 96% de ses déchets nucléaires, les 4 % de déchets ultimes non recyclables et très toxiques, soit 120m3, sont stockés dans l’usine de la Hague (avec un coût d’un milliard d’euros par an). Le projet Cigéo à Bure devrait permettre d’ici 2100  d’enfouir profondément sous terre ces déchets ultimes. Un projet évalué à 25 milliards mais ce serait beaucoup plus à terme selon ses détracteurs. Par ailleurs, selon Greenpeace, le volume des déchets radioactifs serait sous-évalué en France.

Dans un rapport publié fin 2019  À quel prix ? Les coûts cachés des déchets nucléaires, l’ONG évalue « à 360.000 tonnes le volume de rebuts qui, fin 2017, échappaient aux plans de gestion des déchets nucléaires. Leur traitement entraînerait un surcoût de 18 milliards d’euros dont 15 milliards devraient être supportés par EDF, déjà en grande difficulté financière. » Sans oublier que l’usine de la Hague arrivera à saturation en 2030, autant dire demain, d’où le projet de Bure mais pas seulement.

Ainsi EDF voulait installer une piscine pouvant accueillir des déchets nucléaires dans la centrale de Belleville (Cher). Un projet toutefois annulé en 2020 après l’annonce officielle le 30 juin de François Bonneau, président socialiste de notre Région. Le collectif Piscine Nucléaire Stop rassemblant 15 associations avait saisi en février 2020 la Ministre de la Transition Écologique et le président de l’ASN contre ce projet situé en zone inondable et jugé  « contestable, inopportun économiquement et dangereux pour la population ». Un projet qui devrait être toutefois relocalisé près de la Hague.

La sécurité

La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), l’une des plus anciennes de notre parc nucléaire ©Magcentre

 

 

Un accident nucléaire majeur est possible, même en France ! Le 18 janvier 2017, Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) annonçait même : « Concernant les installations nucléaires, il y a un an, le contexte était préoccupant à moyen terme. Si je devais résumer ma pensée aujourd’hui, je dirais que le contexte est préoccupant. J’enlève ‘à moyen terme’. » L’ASN réfléchit à la question depuis 2005 (donc avant Fukushima) avec la création d’un site post-accident-nucleaire.fr sur lequel on trouve depuis 2020 un guide pratique pour les habitants d’un territoire contaminé par un accident nucléaire (sic). Fini donc le temps on l’on minimisait la possibilité d’un accident majeur nucléaire en France.

Aujourd’hui, il faut y ajouter le risque terroriste comme le reconnaissait en 2018 le rapport d’une Commission parlementaire : « Les installations nucléaires françaises semblent souffrir d’une faille originelle à laquelle il sera difficile de remédier : elles n’ont pas été conçues pour résister à une agression de type terroriste. »

Greenpeace en a plusieurs fois fourni la preuve en s’introduisant facilement dans des centrales ou en les faisant survoler par un drone comme ce fut le cas en 2014 à Dampierre-en-Burly et à Saint-Laurent-des-Eaux.

Des mises en garde sérieuse qui n’empêchent nullement les pouvoirs publics d’envisager le prolongement de dix ans de la durée de vie de 32 réacteurs de 10 centrales avec le feu vert de l’ASN (Autorité de sureté nucléaire). Dans notre région, la prolongation des réacteurs concerne 3 centrales sur 4 : Chinon, Dampierre-en-Burly et Saint-Laurent-des-Eaux.

Ce programme dit de « Grand carénage » a été établi en 2016 avec une facture salée de 100 milliards d’euros de mise en sécurité des réacteurs avec un agenda serré de travaux jusqu’en 2024, à raison de la mise aux normes de 4 à 5 réacteurs par an.

A lire aussi : Des lanceurs d’alerte du nucléaire se regroupent à Orléans

12 000 emplois liés au nucléaire dans notre région

Selon une étude de PWC pour Areva datant de mai 2011, le secteur du nucléaire en France représente 125 000 emplois directs, c’est à dire autant que l’aéronautique, et 410 000 emplois en tout, soit 2% de l’emploi total en France.

Dans notre région, le secteur du nucléaire emploie 12 000 personnes : 6200 emplois directs et 2300 emplois indirects chez les fournisseurs et les sous-traitants. Sans oublier les 3300 emplois supplémentaires générés par la consommation des salariés et de leurs familles occupant les emplois directs et indirects. Quelques fournisseurs du secteur industriel concentrent l’essentiel des emplois indirects et dépendent fortement des commandes d’EDF. On les trouve principalement en Indre-et-Loire, à proximité de la centrale de Chinon et dans la métropole de Tours, et dans le Loiret près de la centrale de Dampierre-en-Burly et dans la métropole d’Orléans.

En 2011, Henri Proglio, alors PDG d’EDF affirmait, alarmiste, qu’une sortie du nucléaire « pourrait supprimer un million d’emplois en France, dont 400 000 emplois directs. ».

C’est oublier un peu vite que les énergies renouvelables sont elles aussi créatrices d’emploi. Ainsi, il est intéressant de constater que We demain donne le même chiffre, puisque la revue titrait et annonçait en novembre 2020 : 1 million d’emplois verts créés par la transition écologique. Selon les calculs l’OFCE ( Observatoire français des conjonctures économiques) la transition écologique créera 340 000 en 2035 et 900 000 en 2050. C’est aussi l’année retenue comme une possible sortie du nucléaire.

A lire aussi : Le nucléaire richesse pour l’économie régionale

Le mix énergétique de demain

Le choix du tout nucléaire des années 70 a pour conséquence que l’atome occupe une part écrasante dans la production française d’électricité (70,6 % en 2019). Même si cette part doit baisser à 50% d’ici 2035, (2025 à l’origine mais repoussée à 2035 en 2018 par le Premier ministre Édouard Philippe), elle sera encore la première source de production d’électricité française. Cependant, le réseau RTE et l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estiment que la France pourrait se passer techniquement de l’électricité nucléaire en 2050 au profit des énergies renouvelables mais au prix  de chantiers techniques longs et coûteux.

Ce n’est pas l’avis de Greenpeace France. Dans son scénario pour la Transition énergétique publié en 2013, l’ONG montre que la transition énergétique vers une France libérée de sa dépendance aux énergies fossiles et fissiles, est non seulement techniquement possible, mais plus rentable économiquement, comparée à la trajectoire actuelle. Un document qui préconise la sortie du nucléaire dès 2031.

Il ne faut toutefois pas confondre électricité et énergie. En effet, Le mix électrique est différent du mix énergétique puisque ce deuxième est la répartition des différentes sources d’énergies primaires : énergies fossiles, énergies renouvelables ou énergie nucléaire qui sont utilisées afin de répondre aux besoins énergétiques d’une zone géographique.

 

Nucléaire et climat

Henri Proglio, ex-patron d’EDF, avait aussi affirmé en 2011 aux médias qu’une réduction de la part du nucléaire dans la production de l’électricité entraînerait une hausse de 25% des émissions de gaz à effet de serre en France. Lui emboîtant le pas, Ségolène Royal alors ministre de l’environnement estimait en 2015 dans sa loi de transition écologique qu’il fallait construire de nouvelles centrales.

Par ailleurs, le très sérieux rapport annuel du GIEC estimait en 2018 que « dans la plupart des scénarios permettant de maintenir le réchauffement à moins de 1,5°C, la part du nucléaire augmente. » 

Mais selon l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status Report (WNISR), « le nucléaire est trop cher et trop lent pour sauver le climat », comme l’a expliqué à l’OBS en décembre 2019 Mycle Schneider, le coordinateur de cet épais rapport annuel.

Les nouvelles générations de réacteurs.

Trop lent, trop long, trop cher c’est le principal reproche fait au projet ITER qui utiliserait non plus la fission mais la fusion nucléaire.  Un réacteur expérimental est en cours de construction au centre d’études de Cadarache (Bouches-du-Rhône) mais il ne sera pas terminé pas avant 2030. Il faudra ensuite le tester dans un autre réacteur industriel à fusion test baptisé « Demo ». Mais pas avant 2040 ! Ce qui fait dire à François Lévêque, professeur au centre d’économie industrielle de Mines ParisTech dans Les Échos en 2019 que « le nucléaire est UNE solution, mais pas LA solution ».

Autre technologie plus avancée : l’EPR, réacteur pressurisé européen dit réacteur de 3ème génération conçu et développé dans les années 90 avec l’objectif d’améliorer la sûreté de fonctionnement et la rentabilité économique des centrales nucléaires. Actuellement deux EPR sont en service en Chine et quatre autres sont en construction : un en Finlande à Olkiluoto, un en France à Flamanville et deux au Royaume-Uni (Hinkley Point). 

Mais le chantier français démarré en 2006 n’est toujours pas terminé  à cause d’une série de problèmes qui lui a fait prendre du retard mais surtout fait flamber la facture ! Celle-ci est en effet passée de 3 milliards au départ à 12,4 millards en 2019 ! Autant d’argent en moins pour le développement des énergies renouvelables. Toutefois EDF veut encore y croire puisque l’électricien français a présenté début février 2021 son projet de construction de 6 EPR nouvelle génération, dits EPR 2. En revanche, le gouvernement a précisé qu’il ne donnera pas son feu vert avant la mise en service de l’EPR de Flamanville, soit dans deux ans, si tout va bien.

Comme on le voit ce débat est loin d’être tranché. Reste à savoir maintenant les décisions politiques qui seront prises dans les années à venir et si les Français auront leur mot à dire.

Sophie Deschamps

Commentaires

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  1. Très bien cet article qui a le mérite de poser des questions que soulève le nucléaire, qui ainsi ouvre le débat.
    L’EPR de Flamanville selon une étude de la cour des comptes de juillet 2020 à un coût estimatif de 19,1 milliard et un prix du 110-120 € le Mgw/heure ( à partir des données EDF) nous sommes très loin des derniers prix du Mgw/h issu du solaire, de 11 euro au Portugal dix fois moins;
    “Tchernobyl par la preuve, vivre avec le désastre et après” de Kate Brown historienne américaine plus de dix ans de recherches en Russie, Ukraine Biélorussie, vient de sortir et sa lecture est bouleversante sur ce qu’ont vécu et vivent encore des centaines de milliers de personne. Fourchette basse des décès, 35000 à 150000 personnes.
    En matière de déchets il n’y a pas besoin d’aller loin, plus de 10000 tonnes de graphite sont entreposés à Saint Laurent en attendant qu’on sache les retraiter ( combien de m3?).
    80000 m3 de haute et moyenne activité sont prévus pour cigeo à Bure soit 3% des déchets qui contiennent 99% de la radioactivité, 280 kms de galeries prévues.
    EDF va produire au large de Dunkerque de l’énergie éolienne à 44 € le Mgw/h. L’éolien maritime produit peu de co2 ,12 g dit-on en moyenne et nous n’avons pas encore une seule éolienne en mer de rattachée au réseau. L’Europe en possède plus de 4000 en mer.
    Le solaire a considérablement baissé ses coût de production et ses émissions de co2 qui tournerait à présent entre 10 et 20 g de co2. Le nucléaire serait crédité de 12 gco2 par Kw pourquoi poursuivons-nous cette folie nucléaire.
    N’oublions pas que le parc a été volontairement surdimensionné au départ de 12 à 13 réacteurs pour que le nucléaire soit irréversible en France, et que les réacteurs français ont été arrêté plus de trois mois en moyenne chacun en 2019, alors l’intermitence existe aussi dans le nucléaire.
    Pour finir je cite Jancovici défenseur du nucléaire, ” Par contre, si vous vous en servez moins ( les centrales) , elle rapporte moins donc vous avez moins d’argent pour l’entretenir. Donc, le grand paradoxe, c’est que le développement du solaire et de l’éolien augmente le risque nucléaire et non pas le baisse. » curieux argument.

  2. Merci pour cet article bien documenté qui fait le tour des questions que pose le nucléaire. Un bémol: si le nucléaire est faiblement carboné, il n’est PAS décarboné comme le prétendent ses défenseurs.
    Localement: les travaux de “grand carénage” commencent à Dampierre (mise en service en 1980). A préciser: s’ils permettent de changer un certains nombre d’equipements, les cuves des 4 réacteurs qui abritent la réaction de fission et les enceintes de confinement qui protègent l’environnement en cas de problème…ne peuvent – elles – pas être changées. Par ailleurs, des élus autour de Belleville s’agitent pour accueillir 2 EPR sur le site… sans avoir consulté leur population à ce sujet!

  3. Le nucléaire est une industrie mondialisée, mais marginale et et sans avenir au niveau mondial, tous les experts de l’énergie et les faits font consensus en ce sens. L’agence internationale de l’énergie estimes qu’en 2021, les renouvelables vont alimenter plus de la moitié de la croissance globale de la production d’électricité, qui connait actuellement une croissance record (+4,5% en 2021) liée à la numérisation accélérée de nombreuses activités. Au niveau mondial, le nucléaire fournit moins de 2% de la production d’électricité et n’est pas compétitif, c’est dérisoire, ses seuls développements notables actuels sont en Chine et en Russie, la Chine étant par ailleurs champion du monde dans le développement des renouvelables, mais aussi la relance du charbon, malheureusement…
    Partout dans le monde, l’intermittence des renouvelables se gère, non pas avec le nucléaire (couteux, polluant, même pas décarboné du tout si on tient compte des émissions depuis l’extraction minière de l’Uranium, dangereux et immaitrisable à tous points de vue…) mais avec les centrales gaz à turbine cycle combiné, dont le rendement énergétique est plus du double de celui des centrales nucléaires, qui sont beaucoup moins dangereuses, et émettent beaucoup moins de CO2 que CO2 que celles au charbon, et enfin, ne coûtent pas cher à coté des sommes astronomiques des EPR.
    Les solutions raisonnables aux défis de la transition énergétique existent, le monde entier les applique, il suffit de regarder hors de l’hexagone, et arrêter de croire que la France a une destinée manifeste vers le tout nucléaire, ce n’est pas vrai.

  4. Merci pour cet article très fouillé sur cette thématique particulièrement importante en Centre Val de Loire, trop souvent ignorée, alors que c’est un des premiers secteurs industriels de la région en terme d’emploi. Le site de Chinon est par exemple le premier employeur industriel d’Indre et Loire et le 2eme du Centre Val de Loire.

    Cependant j’ai pu relever plusieurs inexactitudes que vous ne manquerez probablement pas de modifier, comme vous l’indiquez dans votre ligne éditoriale.

    Je vais tenter ci-dessous d’argumenter à titre personnel celles pour lesquelles j’ai des éléments.

    • « 53% Français sont désormais contre le nucléaire ».

    Certes, on peut faire dire beaucoup de chose aux sondages. Cependant certains de vos confrères s’appuyant sur un sondage de 2021 et non de 2018, en tirent des conclusions très différentes : «59 % des Français se déclarent favorables au nucléaire. Un basculement de l’opinion, lié à la priorité donnée à la lutte contre les émissions de CO2, sur lequel l’exécutif n’a pas voulu parier » https://www.challenges.fr/energie-et-environnement/edito-pourquoi-les-francais-redeviennent-pro-nucleaires_754860 ou https://www.lepoint.fr/economie/les-francais-soutiennent-de-plus-en-plus-le-nucleaire-10-03-2021-2417244_28.php

    Dans tous les cas, la question n’est pas aussi simpliste que cela. Demandez aux Allemands s’ils sont pour ou contre le charbon. Quand on ne veut pas de nucléaire, on développe massivement des éoliennes …et des centrales charbons, voire au gaz, dans tous les cas très carbonées. Mais je n’ai jamais vu de question comme préférez-vous une électricité décarbonée à base de nucléaire ou une électricité très carbonée à base de charbon ?
    Comme vous le mettez en évidence dans votre article le sujet est complexe et ne peut pas se contenter de questions simplistes.

    • « 12 réacteurs en activité qui produisent à eux seuls 96% de l’électricité de notre région ».

    C’est exact mais peut prêter à confusion. Il s’agit de 96% de l’électricité produite par la région. C’est plus de 4 fois l’électricité consommée par la région. Donc la région centre est déjà une région à énergie positive décarbonée .

    • Electricité nucléaire « permet de palier l’intermittence des énergies renouvelables, plus propres ».

    Il faudrait préciser ce que vous entendez par « propre » car à plusieurs reprises vous mettez en avant la « propreté » des ENR.
    Si rejeter du CO2 n’est pas propre, alors l’électricité nucléaire est la plus propre avec 6g de C02/KWh, (11 pour l’éolien et 48 pour le solaire, https://www.senat.fr/questions/base/2019/qSEQ190209117.html).
    Si l’on parle en terre artificialisée (et donc d’impact biodiversité) l’énergie la plus concentrée est celle qui a le moins d’impact… Pour produire la même quantité d’énergie il faudra au moins 200 fois plus d’espace avec le PV qu’avec le nucléaire.
    Sur l’utilisation des ressources (métaux, béton,…) c’est aussi l’énergie la plus concentrée qui l’emporte.
    Reste donc les déchets nucléaires, qui sont probablement aujourd’hui ceux qui sont les mieux gérer au monde. Cependant ce sont des déchets qui doivent être gérer sur du très long terme et on peut comprendre que cela puisse susciter des interrogations légitimes.

    • Electricité nucléaire «permet de palier l’intermittence des énergies renouvelables, plus propres mais moins constantes. Un faux problème toutefois selon Amory Lovins,…. le réseau électrique est construit pour gérer cette intermittence (…)et que même les centrales nucléaires sont fermées 10 à 12% du temps, les centrales en état de marche remplaçant les centrales arrêtées ».

    Oui, quand une centrale est arrêtée, les autres reprennent le relai. Si vous avez 100% d’électricité intermittente, il faut soit consommer quand elle est disponible (rarement la nuit pour le solaire…) soit utiliser d’autres moyens de production. EDF a montré qu’aujourd’hui un mix avec 50% d’ENR et 50% de moyens pilotables était possible (techniquement, financièrement, socialement). Je ne vois donc pas où la problématique de l’intermittence serait miraculeusement gérée par le réseau…

    • « Les sécheresses quasi annuelles de la Loire sont un problème pour les centrales nucléaires et les poissons qui y vivent » – légende de l’illustration du pont Royal à Orléans.

    Il y a dans tous les cours d’eau en France naturellement moins d’eau l’été en effet…Cependant à l’étiage la Loire n’a plus un fonctionnement « naturel » depuis la construction des barrages de Naussac et Villerest, conçus justement pour éviter les étiages sévères. Je vous invite à rencontrer l’établissement public Loire en charge de la gestion de ces barrages en lien avec le Préfet de bassin pour vous faire expliquer le fonctionnement de ces ouvrages en été.

    Si à chaque été sec ou à chaque étiage précoce le nucléaire a droit à quelques articles « sensation », malheureusement après ces périodes, la presse se fait rarement écho du fait que NON, l’étiage n’a pas posé de problème pour les centrales !

    Si la situation était particulièrement tendue sur l’axe Loire, le Préfet pourrait décider de limiter certains usages. Dans ces usages il y a la production d’électricité. Mais une mise à l’arrêt d’une installation ne veut pas dire problème de sécurité ! Aujourd’hui, dès qu’il y a beaucoup de vent en europe, pour éviter un effondrement du réseau électrique, il faut mettre à l’arrêt des installations. C’est ce que l’on fait tout au long de l’année dans une centrale nucléaire pour pallier à l’intermittence des ENR.

    Pour les poissons, je ne connais pas les éléments qui vous amènent à cette conclusion. Sur l’axe Loire, la question qui pourrait se poser est plutôt quel est l’impact du soutien d’étiage sur la faune piscicole ? Là encore la réponse n’est pas triviale, même si en première approche on pourrait affirmer que plus il y a d’eau, mieux c’est pour les poissons et donc que le soutien d’étiage est positif pour la biodiversité. Mais je pourrai donner d’autres contre exemples.

    • « Le nucléaire a aussi un impact sur une autre ressource, l’eau avec les réserves de sécurité pour refroidir les réacteurs en cas de surchauffe ou tout simplement quand un réacteur doit être mis à l’arrêt pour assurer sa maintenance ».

    Quand un réacteur est mis à l’arrêt pour sa maintenance, il ne consomme plus d’eau. C’est lorsqu’il est en production qu’il consomme de l’eau. L’EP Loire a fait réaliser une étude très complète sur l’étiage de 2019. Je vous invite à la consulter le rapport et en particulier la page 52 : https://www.eptb-loire.fr/wp-content/uploads/2021/03/EP-Loire_Etiage2019_Rapport_final.pdf

    • « Avec pour conséquence que l’eau prélevée dans les cours d’eau est plus chaude une fois rejetée mais elle ne doit pas dépasser 25°C. »

    90% de la chaleur émise par les centrales nucléaires du bord de Loire est rejetée dans l’atmosphère via les tours de refroidissement. Les 10% restants partent au fleuve via l’eau de refroidissement. Sur la Loire un site n’a pas le droit de réchauffer le fleuve de plus de 1°C en moyenne journalière. Naturellement, la température de l’eau de la Loire en été a une très forte variabilité, entre le jour et la nuit (3 à 4°C voire plus). C’est aussi peu connu mais la température de la Loire en été dépasse très largement les 28°C, voire les 30°. La valeur maximale atteinte en 2019 à l’aval de Tours est de plus de 33°C. La valeur de 25°C ne concerne que le site de Civaux sur la Vienne.

    • Dans un contexte de sécheresse et d’étiage estival, cette pratique menace les peuplements de poissons migrateurs (truites ou saumons) fragilisés au-delà de 20°C ». La vallée de la Loire est ainsi très exposée à la surchauffe avec ses 20 réacteurs.

    Vous parlez là de température pour un ruisseau à truite fario sauvage, ce qui n’est pas du tout le cas d’un fleuve comme la Loire moyenne. Comme indiqué ci-avant la température de la Loire moyenne dépasse en été les 28°C naturellement. La population piscicole est donc adaptée à ces régimes de température.
    Il n’y a donc pas de « surchauffe » de la Loire du fait des 4 sites de production. D’ailleurs plusieurs publications scientifiques montrent, sur la base de longues séries de données, l’absence d’effets amont/aval des rejets sur la biodiversité aquatiques.

    • « Il est en outre inexact d’affirmer que l’électricité nucléaire est moins chère que celle produite par les énergies renouvelables… « l’électricité solaire au Portugal coûte entre 1 et 2 centimes le KWH contre 13 à 14 centimes pour le nouveau nucléaire français. »

    Vous comparez ici les couts du solaire dans un pays très ensoleillé, avec la fourchette très haute de l’EPR en tête de série.
    Pour info le prix de vente régulé de l’électricité nucléaire imposé à EDF est de 4,2cts/KWH. Le dernier appel d’offre de la CRE a retenu des projets proposant un prix de KWH solaire à 5cts/KWH. Pour comparer des choses comparables, il faudrait ajouter à ce cout du solaire, le cout de gestion de l’intermittence (donc les moyens mis en œuvre pour produire lorsqu’il n’y a plus de soleil) aujourd’hui assuré en France par le nucléaire, ou en Allemagne par le charbon.

    • Une énergie décarbonée certes mais ni verte ni propre puisqu’elle pose également les épineuses questions des déchets nucléaires et d’un possible accident majeur.

    La problématique déchet a été évoqué plus haut. La probabilité d’un accident majeur ne sera jamais nulle, même si nous avons en France plus de 2000 année/réacteur d’expérience sans incident majeur. Mais personnellement je suis moins inquiet d’habiter à proximité d’une centrale nucléaire, que d’avoir un accident de voiture lors d’un grand trajet, ou d’attraper une maladie liée à la pollution de l’air …

    • «Greenpeace en a plusieurs fois fourni la preuve en s’introduisant facilement dans des centrales ou en les faisant survoler par un drone comme ce fut le cas en 2014 à Dampierre-en-Burly et à Saint-Laurent-des-Eaux. »

    Si s’introduire dans une centrale est pénétrer illégalement au-delà de l’entrée du site dans la zone non nucléaire, sans se faire tirer dessus par les gendarmes spécialisés dans la protection de sites, alors oui il y a eu intrusion. Mais je me réjouis du sang-froid de nos gendarmes qui arrive à réagir avec discernement. Par contre, le jour où un activiste sera pris cible en tant que réelle alerte terroriste, comment réagiront ces mêmes associations ?
    Je vous invite à venir visiter une installation pour vous faire une idée sur les modalités d’accès…

    • Le mix énergétique de demain

    Dans cette partie j’ai bien compris que vous souhaitiez présenter un ensemble d’avis contradictoires. Je reste cependant toujours très interrogatif lorsque l’on met en regard un rapport basé sur des données et publications scientifiques issues d’experts reconnus dans le domaine considéré, avec des analyses émises par des groupes ou associations militantes, ici anti-nucléaire civil.

    Vous citez très justement la conclusion du dernier rapport de RTE et AIE sur la faisabilité d’une cible 100% ENR pour la production d’électricité. Possible oui, « mais au prix de chantiers techniques longs et coûteux », sans parler de l’acceptabilité sociétale des mesures d’économie d’énergie associées.

    Vous citez ensuite l’avis de Greenpeace dont on sait qu’elle reste encore viscéralement anti électricité nucléaire, en faisant le lien avec le scénario proposé il y a 8 ans par cette association. Vous indiquez qu’elle montre qu’un scénario sans nucléaire et sans énergie fossile est « techniquement possible ». Mais en général quand on précise « techniquement » possible, ça veut dire qu’il y a un « mais ». Et là, il faut aller voir le détail du plan. Malheureusement, vous pourrez constater que le lien n’est plus actif sur la page indiquée. Je vous laisse découvrir quel modèle de société est associé à ce scénario ainsi que les couts associés. Là il y aurait de quoi alimenter un réel débat de société.

    Vous citez de même « le très sérieux rapport annuel du GIEC » qui souligne le besoin d’augmenter la part de l’électricité nucléaire dans la plupart des scénarios permettant de contenir le réchauffement climatique. Ensuite vous le mettez en regard du World Nuclear Industry Status Report qui semble tout aussi sérieux. Mais vous oubliez de préciser que le World Nuclear Industry Status Report est un rapport annuel sur l’industrie nucléaire produit par Mycle Schneider, membre fondateur de WISE-Paris, qui est la branche française du groupe antinucléaire WISE, qu’il a dirigé de 1983 à 2003…

    Je ne suis pas un béat du nucléaire, et je m’exprime ici volontairement en mon nom propre. Mais le sujet est suffisamment sérieux, complexe et avec d’énorme conséquences sociétales pour que l’on prenne le temps de comprendre, d’écarter les approximations, de faire la part des choses entre les faits et les sentiments, pour ensuite faire un choix démocratique le plus éclairé possible.
    Sachant que la solution miracle n’existe pas, que toute énergie a des avantages ET des inconvénients, à nous de trouver la « moins pire » des solutions en fonction de choix de société que nous souhaitons pour nous et les générations futures.

    • Mycle Schneider
      Sur le nucléaire, il y aurait donc une classe de sachant et de l’autre de vulgaires opposants?
      Sur l’Allemagne je joins tout simplement un article de Bernard Laponche ( ingénieur de l’École polytechnique de Paris (1957), docteur ès sciences (physique des réacteurs nucléaires) et docteur en économie de l’énergie (prospective énergétique), qui brise les “vérités” qui circulent sur l’Allemagne
      https://journaldelenergie.com/nucleaire/contre-verites-allemagne-sortie-nucleaire/
      Le GIEC n’a pas non plus écrit qu’il fallait augmenter les capacités nucléaire, mais je ne citerai pas le texte original,
      nous ne sommes pas d’accord, c’est tout
      Bonne journée

  5. Bonjour
    bien fait le tour de la question, mais un argument primaire toujours méconnu : à savoir que le gouvernement favorise le chauffage électrique , nouvelle règlementation depuis janvier 21. or si on sait que le seul usage spécifique de l’électricité , c’est l’éclairage, le chauffage électrique est une conversion supplémentaire :électricité- chaleur, avec beaucoup de perte en rendement. Autre argument qu’on a oublié en cour de route: sachant que le fonctionnement de la centrale elle-même fait 3conversions chaleur- eau1, chaleur eau1-chaleur eau2, chaleur eau2- électricité par turbine, et que 20% d’énergie sont perdue à chaque conversion, plus les pertes électriques le long des fils….ça fait un sacré tas d’énergie et d’euros fichus en l’air
    dont le climat justement n’a pas besoin, d’une part et dont les hôpitaux pourraient bien disposer d’autre part , en ces temps de crise sanitaire .
    ça fait quand même cher, très cher le kw/h , en +, on ne le paye pas encore à son vrai coût de production. Imaginez !!!

  6. Merci, Sophie Deschamps, pour cette synthèse argumentée, et Merci aux différents contributeurs.
    Je voudrais juste rappeler que la sortie du nucléaire, dans notre région et ailleurs, a déjà fait l’objet de nombreuses réflexions et propositions. Pour celles et ceux que cela intéresse, le scénario “100% d’énergies renouvelables en 2050 en région Centre val de Loire” établi en 2017 par l’institut Négawatt, avec Virage Energie Centre val de Loire, Wise Paris, Solagro et Benoit Thevard consultant, est toujours disponible sur le site du conseil régional :
    http://energies-centre.regioncentre.fr
    /home/prospective/scenario-100-renouvelable-2050.html
    Ce scénario, entre autres, a servi de base à l’élaboration du SRADDET ( Schéma Régional d’Aménagement et de Developpement Durable des Territoires) .
    Concernant le nucléaire, un enjeu majeur de la crédibilité de ce scénario est celui du devenir des emplois de la filière nucléaire, reconvertis durablement dans la transition énergétique (conseils pour la rénovation performante de l’habitat et des activités industrielles et artisanales, conseil aux collectivités territoriales, ingénierie du développement des énergies renouvelables et de l’adaptation des réseaux, démantèlement des sites nucléaires …). Cette reconversion stabilise durablement l’emploi des secteurs de l’énergie et de la transition énergétique, quand la solution de prolongation des réacteurs et construction de 2 EPR amène à des pics d’emplois correspondant aux chantiers, suivis d’une baisse assez brutale à la fin des chantiers…
    Mais voici que le CESER a signé récemment avec EDF R&D (Recherche et Développement) “une convention de partenariat pour la réalisation sur un an d’une démarche de prospective énergétique régionale visant à identifier plusieurs scenarii permettant de couvrir l’ensemble des besoins énergétiques du territoire régional de manière décarbonée à l’échéance 2050”.
    Alors, entre “100% d’énergies renouvelables en 2050” (c’est à dire, entre autres, plus de nucléaire) et “ensemble des besoins énergétiques couverts de manière décarbonée” ( c’est à dire, sans doute avec le maintien voire le renouvellement du parc nucléaire…) Il y a encore bien des questions à se poser, et à poser aux conseillers régionaux, aux membres du CESER, et aux candidats aux prochaines échéances électorales !

    Philippe VERDIER
    administrateur de l’association Virage Energie Centre Val de Loire

  7. L’enfouissement des déchets nucléaires à haute activité 500 mètres sous terre à BURE est CRIMINEL
    Souvenez-vous de Tchernobyl du 26 avril 2-1986
    La construction d’un sarcophage, payé par l’Europe, était justifiée pour éviter les fuites radioactives sur toute l’Europe. Ce confinement temporaire afin d’isoler les réacteurs encore en fusion, devrait durer 100 ans. Il faudra construire un deuxième sarcophage pour sécuriser la zone neutralisée (30km à la ronde). Ceci implique que l’on prévoit des fuites s’immiscer dans le béton du sarcophage au bout d’un siècle.
    Revenons-en au projet CIGEO à BURE : qu’en sera t’il des déchets ultimes, enfouis 500 mètres sous terre ? Un site qui sera cadenassé, sans possibilité d’accès. 25 Milliards seront enfouis dans ce projet démentiel.
    Ceux qui ont le courage de s’attaquer à ce projet CIGEO sont poursuivis en justice le 1 juin, comme des criminels. Qui sont les criminels dans cette gestion des déchets ? Ceux qui fomentent un projet d’une telle monstruosité ? Ou ceux qui ont la lucidité de remettre en cause ce péril, entaché d’une totale irresponsabilité.
    Le pire, c’est que la Gouvernement actuel s’obstine dans le nucléaire en continuant à produire des déchets. Comme si les exemples de Tchernobyl et Fukushima ne sont pas suffisants pour en tirer la leçon, ancré sur des bases scientifiques

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