Région: subvention à SOS Méditerranée, les humanistes, les solidaires et les autres

La Région Centre-Val de Loire vient de voter une subvention à l’association humanitaire SOS Méditerranée qui porte secours aux migrants. Cette subvention autorise la région Centre-Val de Loire à rejoindre la plateforme Collectivités solidaires, un acte d’humanité naturellement dénoncé par les élus du Rassemblement national.

Anthony Jean SOS MEDITERRANEE

Les élus de la majorité régionale du Centre-Val de Loire, ainsi qu’une partie de l’opposition UDC, viennent de voter une subvention de 50.000 euros à l’association SOS Méditerranée qui, depuis 2016, met en pratique le principe de solidarité en mer. Ainsi, depuis août 2019, ses équipes qui œuvrent à bord du navire Ocean Viking ont sauvé la vie de 3.188 migrants, femmes, hommes et enfants, au cours d’une quarantaine d’opérations. Auparavant, l’Aquarius, l’ancien navire affrété par SOS Méditerranée, avait permis de recueillir 29.523 personnes et avait vu 6 naissances à son bord.  
Mais de ces considérations humanitaires, le Rassemblement national du Centre-Val de Loire n’en a cure. Il vient d’annoncer, par la voix d’Aleksandar Nikolic, tête de liste aux Régionales et Michel Chassier, président du groupe à la Région, qu’il saisissait le préfet et portait « l’affaire » devant le tribunal administratif au motif que SOS Méditerranée participerait « à un véritable trafic d’êtres humains entre l’Afrique et l’Europe ». Une accusation diffamatoire qui renvoie directement vers la propagande de Génération identitaire, groupuscule d’extrême droite récemment dissous par le gouvernement. Mais surtout qui ne repose, comme toute fake news, sur aucun fait avéré.

“Des valeurs humanistes”

Dans sa réponse transmise aux médias, François Bonneau, le président socialiste de Région, rappelle que cette subvention a été votée « au nom de [ses] valeurs humanistes, au nom de ce qui fait la République, au nom de l’Histoire de notre pays qui a toujours été accueillant pour celles et ceux qui fuient la guerre et les persécutions ». Il poursuit en se disant « fier que le Centre-Val de Loire puisse agir contre la détresse de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants ».

Contacté par Magcentre, SOS Méditerranée rappelle les principes qui conduisent son action. « Nous mettons en avant un principe universel qui peut être défendu par tous, celui de l’inconditionnalité du sauvetage en mer. La notion d’assistance à personnes en danger concerne tout le monde », souligne une porte-parole de l’association. Ainsi, depuis son installation récente, la plateforme Collectivités solidaires fédère-t-elle de nombreux départements, communes, mais aussi trois régions, dont la Bretagne, l’Occitanie et, prochainement, la Région Centre-Val de Loire. « Cela va de la petite commune qui va nous aider de manière symbolique, jusqu’à la ville de Paris ou le département de Loire-Atlantique qui nous a versé 250.000 euros pour l’exercice 2020 », indique la porte-parole.

Pour rappel, une journée en mer coûte 14.000 euros. Depuis le début de l’année 2021, les équipes de SOS Méditerranée ont sauvé 912 vies.

Mourad Guichard

Commentaires

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  1. Les activités de l’association SOS Méditerranée consistent non pas à secourir des naufragés en pleine mer, mais à les embarquer, au plus près des côtes libyennes, en étroite liaison avec des passeurs qui font de ce trafic une activité lucrative.
    Ces pratiques reviennent à contourner le droit maritime dans la mesure où le plus souvent il n’y a pas naufrage, mais un rendez-vous près des côtes pris par téléphone avec les passeurs. D’autre part la Convention UNCLOS dite de Montego Bay (1982, article 98) prévoit de conduire les naufragés au port le plus proche. Pour des personnes embarquées au large des côtes libyennes, ce serait donc le port tunisien de Gabès, en aucun cas l’Europe.
    Il n’y a donc dans nos propos aucune diffamation et ce que vous qualifiez de propagande n’est rien d ‘autre que le constat des faits qui, comme disait comme chacun le sait sont têtus.

    • Monsieur Chassier.

      “Les faits sont têtus”.
      Mais de quels faits parlez-vous, Monsieur, hormis vos accusations totalement gratuites qui relèvent au mieux d’une parfaite méconnaissance des actions menées par SOS Méditerranée ?
      Ce fantasme d’une invasion du continent orchestrée par les passeurs et cette association humanitaire ne repose par nature sur aucun fait tangible, mais sert un discours politique bien ancré dans les milieux identitaires.
      Alimenter un discours politique par des faits imaginaires, c’est ce qu’on appelle de la propagande. Et ça c’est un fait. Et les faits sont têtus.
      Cordialement.
      M.Gd

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