Pourquoi fait-on des blagues le 1er avril ?

C’est une tradition fortement ancrée en France. Le premier avril nous faisons des blagues, des canulars, et bien sûr les journalistes en profitent pour publier des infox farfelues et  incongrues, pour rire. Mais on ignore la plupart du temps l’origine de cette sympathique tradition, d’autant qu’elle est incertaine. MagCentre est donc parti à la pêche aux infos.

synchiropus splendidus

Adultes, nous adorons nous creuser chaque année la tête pour trouver un “poisson d’avril ” original, tandis que les enfants nous accrochent des petits poissons en papier dans le dos que nous trimballons parfois toute la journée avant de nous en rendre compte. Les plus curieux se questionnent quant à eux, sur l’origine de cette tradition. Le plus amusant est qu’en fait on ignore précisément d’où elle vient.

Plusieurs hypothèses autour du 1er avril et de ses poissons

L’hypothèse la plus sérieuse (mais pas forcément la plus probable) remonte au 16ème siècle, en 1564 lorsque le roi Charles IX décide par l’édit du Roussillon du 9 août de changer la date du premier jour de l’année en la transférant du 1er avril au 1er janvier. Une décision difficile à digérer pour certains qui du coup continuent à s’offrir leurs étrennes du nouvel an le 1er avril. Mais ceux qui ont accepté le changement de date ne tardent pas à se moquer de ces “réfractaires” en leur offrant de faux présents. Mais tout ça n’est peut-être qu’une légende inventée au fil du temps puisqu’aucun écrit n’atteste d’un début d’année ayant jamais commencé un premier avril !

Le mystère reste donc entier tout comme celui des « poissons d’avril  ». Certains historiens expliquent que le mois d’avril était le moment le plus fructueux pour les pêcheurs de maquereaux et donc la période où l’on avait le plus de chance de se voir offrir du poisson. Impossible selon d’autres personnes puisque la pêche était interdite en avril, cette période correspondant à la reproduction des poissons. 

Une troisième version suggère que le 1er avril remonte en fait à l’Antiquité. En effet cette date tombait 12 jours après l’équinoxe de printemps. Une thèse appuyée par le fait qu’une journée était effectivement dédiée au Dieu du rire dans l’ancienne Grèce. Un jour consacré  aux farces, aux fous et à l’inversion des rôles comme pendant le Carnaval. Une tradition reprise par les romains avec la déesse Aphrodite.

Ou bien encore,  cette coutume remonterait au Moyen-Âge où des batailles de poissons non comestibles étaient organisées, pour rire, à la fin des marchés le 1er avril afin de fêter l’arrivée des beaux jours et du renouveau de la Vie.

Enfin, une cinquième hypothèse explique que notre fameux poisson, qui décidément nous glisse entre les mains a peut-être à voir avec le dernier jour du carême, période durant laquelle les Chrétiens doivent s’abstenir de manger de la viande et lui préférer …le poisson. Bref, à vous de vous laisser séduire par  la version qui vous plaît le plus !

Lire aussi : 1er avril, une bien belle pêche dans les filets de Mag Centre

Un poisson d’avril international

Mais le plus étonnant dans l’histoire c’est que notre “poisson d’avril” suit les cours d’eau du monde entier puisqu’il est fêté un peu partout avec parfois quelques variantes. Ainsi, dans les pays anglophones, on célèbre l’April Fool’s Day (Jour de la duperie). En Écosse, la coutume est de partir à “la chasse à l’imbécile”(sic) tandis qu’en Angleterre il est d’usage de redoubler de créativité et d’humour, le canular le plus célèbre étant resté celui de l’hilarant reportage de la BBC en 1957 sur “l’arbre à spaghetti”.

En Russie, le 1er avril, on célèbre le “jour des fous”. Au Portugal, c’est le “jour des mensonges”. En Allemagne, on fête l’Aprilscherz, traditionnel “jour de blagues” . Aux Pays-Bas, on ne mange que du poisson frit le 1er avril tout en déposant de faux poissons le plus souvent en plastique devant la fenêtre de ses voisins.

En Espagne et dans les pays sud-américains, on commémore le 28 décembre le “Jour des saints innocents”. Un évènement qui retraçait à l’origine le massacre des enfants de moins de deux ans à Bethléem. Mais au fil du temps cette fête qui est  dépourvue de connotation religieuse est devenue leur 1er avril en se transformant en  jour de fête humoristique .

Enfin, l’Australie fait “bande à part” puisqu’au pays des marsupiaux, les enfants accrochent le 1er avril non pas des poissons mais des kangourous en papier dans le dos de leurs parents, amis et voisins.

Bien sûr, quelques canulars se sont glissés dans cet article. Les avez-vous pris dans vos filets ? Réponse à suivre.

Sophie Deschamps

 

 

 

 

 

 

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