La Covid 19 nous met sur le sable

« Toute seule sur cette plage,
Pauvre petite fille riche,
Toute seule, oh, si seule
Pauvre petite fille riche »

chantait il y a bientôt 70 ans, l’inoxydable Claude François.
Si la virulence de la pandémie persiste, la petite fille des années 60, même vaccinée dans sa maison de retraite de haut standing, risque de ne pas pouvoir réchauffer ses vieilles articulations sur sa plage préférée…

L’amour du sable en Val de Loire

Cet amour des Français pour le sable a débuté avec la loi du 20 juin 1936, instaurant les congés payés. Pour ceux qui ne partent pas, de nombreuses villes aménagent des ersatz de stations balnéaires. Le label « Pavillon Bleu » (https://www.pavillonbleu.org/teragir/le-pavillon-bleu.html), qui garantit une eau de qualité pour se baigner et des plages propres pour s’y reposer en toute tranquillité, a ainsi agréé, en 2020, quatre lieux en région Centre-Val de Loire : la baignade des Bretonnières à Joué-les-Tours en Indre-et-Loire, la base de loisirs de Villiers-sur-Loir dans le Loir-et-Cher, la plage de Chambon à Eguzon-Chantôme dans l’Indre et celle de Châlette-sur-Loing dans le Loiret. Ces zones de baignades ne seront pas autorisées si les mesures de distanciations sociales ont toujours cours à cause du Sars-Cov 2. La transhumance estivale des Français, vers les littoraux atlantiques ou méditerranéens, risque d’être également interdite durant l’été 2021.

Des solutions de remplacement à l’étude.

Le Conseil régional Centre Val de Loire pense avoir trouvé LA solution.
A partir de juin 2021, si les plages restent interdites, chaque foyer du Centre Val de Loire, qui en ferait la demande, pourrait obtenir gratuitement quelques mètres cubes de sable ligérien. Chacun aurait ainsi la paradisiaque possibilité de se construire, dans son jardin, sa petite station balnéaire personnelle ou aménager son balcon en plage édénique de sable fin.

Un déceptif* grain de sable pourrait faire échouer ce projet novateur. En effet, les discussions achoppent sur la provenance du sable et sa livraison. Les protecteurs du fleuve royal refusent qu’il soit retiré du lit de la Loire. Un accord pourrait être néanmoins trouvé. Les écologistes accepteraient que le sable soit d’origine ligérienne à la condition que les livraisons ne soient pas productrices de gaz à effet de serre. On se dirige donc vers des distributions en chars à bœufs ou avec des remorques tirées par des chevaux et, pour les petites quantités de sable, par des portages en brouettes. Un prêt de brouettes est même envisagé afin d’arracher le vote de tous les élus verts. Dans la foulée des appels d’offre pour des brouettes, toutes en bois, devraient être rapidement lancés…

Si ce projet se met en place, malgré la Covid 19, à la fin de la période estivale nous allons pouvoir fredonner sans tristesse, comme Bardot :

« Sur la plage abandonnée
Coquillages et crustacés

Déplorent la perte de l’été
Qui depuis s’en est allé »

Aristide

*Se dit d’une marque ou d’une publicité propre à tromper le consommateur. (Académie Française)

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