Élections départementales d’Eure et Loir : l’affiche se précise

Encore un peu de patience avant de connaître la liste exacte de tous les candidats aux élections départementales, qui se tiendront les 20 et 27 juins prochains. La préfecture d’Eure et Loir a en effet fixé au 5 mai, midi, la date limite de dépôt des candidatures. Et si on assiste encore à quelques calages, la feuille de route des prétendants dans les quinze cantons semble assez similaire tant la question des transports comme la rénovation de la RD 955 Est Ouest en deux fois deux voies gratuites et autre projet autoroutier de l’A154 entre Allaines-Mervilliers et Nonancourt ou encore celles de l’habitat, du social, de l’environnement restent toujours au cœur des préoccupations. Surtout en ces temps de crise sanitaire. N’oublions pas en effet que l’action sociale et la solidarité constituent 48 % du budget de l’assemblée départementale.

En marche de bataille

Si à 24 heure de la date limite, tous les prétendants, titulaires et suppléants, n’ont pas encore officialisé leur binôme sur la ligne de départ, les états majors, eux s’affichent déjà en marche de bataille avec des stratégies bien précises. A l’image d’une grande partie de la gauche qui se rassemblera dès le premier tour sous la bannière « Tous ensemble à gauche ». Et «  dans le respect, précisait début avril le patron du PS eurélien, Stéphane Cordier, des identités de chacun et avec l’appui de citoyens engagés, de syndicalistes, de militants et d’associatifs ». « Nous devons faire de nos différences une richesse. Et aller au-delà de nos différences », poursuit le Chartrain, dont l’objectif avec le PCF, Génération S et la Gauche républicaine et socialiste est « de mettre fin à l’hégémonie de la droite ultralibérale départementale ». Un vœu pieu pour ses adversaires qui soulignent le poids de la droite dans le département. Sur les 15 cantons, lors du dernier scrutin en 2015, un seul est resté dans l’escarcelle de la gauche avec la victoire du binôme de Marie-Pierre Lemaître-Lezin et Xavier Roux (DVG) à Lucé, face au Front national, aujourd’hui renommé Rassemblement national.

Jeu ouvert

Certes, mais à la veille de cette nouvelle bataille, on souligne dans les rangs de la gauche plurielle que les jeux sont loin d’être faits. Sans rêver l’impossible, et au regard des derniers mouvements et autres alliances, on veut croire à un autre épilogue. Comme sur le canton de Châteaudun qui se distingue par une alternance politique entre droite et gauche depuis plusieurs décennies. Aussi pour le maire de Châteaudun, Fabien Verdier (DVG), qui part pour cette nouvelle aventure avec Karine Chartier, une psycho-praticienne de 52 ans, impossible de se défiler. « On doit faire entendre la voix de Châteaudun » martèle le président du Grand Châteaudun. Et tant pis si ses relations de bon voisinage avec Joël Billard (LR), maire de Bonneval et président départemental de l’Association des maires de France, qui repart lui avec Alice Baudet sous les couleurs «  Territoire d’Eure et Loir, majorité départementale » en prennent un coup !

Premières frondes

Envie également de revanche sur le Canton de Chartres 1, remporté avec 261 voix d’avance en 2015 par le duo Karine Dorange (LR) et Daniel Guéret ( DVD), démissionnaire après son élection au sénat en septembre. Le scrutin sur ce canton s’annonce en effet disputé avec une multitude de listes. Il devrait y avoir un binôme LRM emmené par Gaël Garreau et un autre mené par Stéphane Cordier. Quand à l’avocate Sandra Renda (ex EELV), qui se lance dans la campagne avec Gérard Leray sous les couleurs d’«Eure et Loir écologie », elle espère bien cette fois-ci concrétiser l’essai, après sa défaite de 2015. Il faudra également surveiller le canton de Chartres 2 où l’avenir des sortants, les chartrains Franck Masselus et Elisabeth Fromont , peut s’assombrir. Non en raison d’une division fratricide mais d’une politique fiscale fortement contestée par les maires ruraux. L’adoption controversée par Chartres Métropole d’une taxe additionnelle de 7,5 % sur le bâti ne cesse de nourrir les mécontentements. Et du coté de Chartres 3, on s’interroge sur l’avenir politique du sortant Rémi Martial, maire de Lèves. Sa mise en examen pour « agression sexuelle et harcèlement», en ces temps de #MeToo aura-t-elle un impact ? Pourra-t-il garder la présidence du groupe « Territoire d’Eure-et-Loir, majorité présidentielle », acquise après le départ de Daniel Guéret pour le Palais du Luxembourg. ?

Continuité à 84 ans

Dans le fief du député LR de Dreux, Olivier Marleix, on ne devrait pas avoir de grand changement à Anet. Même si le responsable local du Rassemblement national, Aleksandar Nikolic, au regard des résultats de 2015, ne cache pas ses ambitions pour son binôme Alexandre Le Gall et Sébastien Bellet. Aussi, le duo sortant de la majorité départementale, Évelyne Lefebvre et Francis Pecquenard, qui sont annoncés sur la ligne de départ, devrait pouvoir garder son fauteuil. Tout comme le doyen et président de l’assemblée départementale, Claude Térouinard qui à 84 ans brigue un nouveau mandat de conseiller départemental de Brou. Pas vraiment une surprise pour ce diplômé de Sciences-Po, entré au département en 1999, qui fait encore l’unanimité dans une famille politique souvent fracturée. Car si parfois son mauvais caractère lui joue des tours, ce défenseur de la ruralité et des nouvelles technologies a su en effet s’imposer. Au point semble-t-il de vouloir devenir indétrônable.

ZC

 

Chères élections

A quelques heures de la date limite de dépôt des candidatures pour les départementales, qui se tiendront les 20 et 27 juin prochains, on assiste ici et là à nombre de conciliabules. Problèmes de susceptibilité, à la veille d’annoncer les heureux « élus » ? Pas seulement car à l’enjeu politique s’ajoute une difficulté matérielle pour ne pas dire sanitaire. Avec l’épidémie, les directives du ministère de l’Intérieur compliquent quelque peu l’organisation du scrutin, qui se tient en même temps que les Régionales. Pas question , semble-t-il d’organiser des bureaux de vote mixtes pour cette double échéance électorale. Pour l’enjeu des scrutins, sachant que ces collectivités territoriales n’ont pas les mêmes compétences, les bureaux de votes devront être séparés, départementales d’un côté, régionales de l’autre.

Des règles qui nécessitent une organisation électorale particulière. « C’est simple,. Il faut tout multiplier par deux », lâche un élu eurélien. « Et à la difficulté de pousser les murs et de trouver plus de monde pour tenir les bureaux et les tables de dépouillement va s’ajouter la question du financement des nouveaux isoloirs et autres urnes ». «Acheter ce type de matériel est loin d’être une opération blanche pour un petit village de 300 habitants », ajoute cet autre agent territorial, conscient de l’impact financier sur certains budgets municipaux. Aussi plusieurs voix s’élèvent déjà pour demander une aide financière.

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  1. Génération S ne soutient pas les candidats PS/PC mais ceux d’Eure-et-Loir Ecologie (également soutenu par EELV, Génération écologie et au cas par cas par LFI)

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