Le Cher peut basculer en juin
Redevenue de droite en 2015, la majorité départementale pourrait basculer à Gauche en juin prochain, sur un fond d’arbitrage plus ou moins voulu par l’extrême droite et les abstentionnistes. Même si les binômes ne seront officialisés que le 10 mai, chacun a déjà pris ses marques pour démarrer la campagne en terre berrichonne.
Le conseil départemental devrait être largement renouvelé en juin prochain. Photo Fabrice Simoes
Promis, juré, dès lundi la liste officielle des candidats pour les prochaines élections départementales sera en libre accès. Pour l’heure, le tirage au sort attribuant les places sur les panneaux électoraux est à la signature préfectorale. Les candidats avaient jusqu’à mercredi 5 mai pour se déclarer, normalement on devrait compter 55 binômes en lice au mois de juin !
Qui va, au début de l’été prochain, s’asseoir dans le fauteuil occupé par Michel Autissier (LR) ces six dernières années ? L’ancien élu albinien a décidé de ne pas de représenter à la fonction, même pas en temps que simple conseiller départemental. La place est libre et, dans l’affaire, il n’est pas impossible que, pour la première fois, une femme devienne la patronne du département du Cher.
Michel Autissier (LR) avait été facilement élu à la présidence du conseil départemental en 2015. Photo Fabrice Simoes
Comme pour les Francs et les Euros, désormais la côte d’un département à 35 cantons passée à 19 est bien établie. De même le système de binôme est maintenant parfaitement inscrit dans les esprits, tant dans ceux des électeurs que de ceux des candidats eux-mêmes. Ce n’était pas forcément gagné au départ…
Dans l’état actuel des choses, dès le 1er tour, dans le département berrichon on se dirige vers une élection où l’électorat devrait un peu moins se disperser que lors de la dernière donne. Ainsi on trouvera moins de candidats d’Extrême droite. Le RN ne présentera des candidats que sur 14 cantons au lieu de 16 pour le FN en 2015. On devrait aussi voir moins de dilution des votes de la gauche classique avec une bannière commune PS-PC-LEF-Génération.S intitulée Le Cher en commun.
Voilà six ans les diverses scissions avaient fait pencher le département à Droite après deux présidences socialistes. Dans la majorité de l’époque, chacun, ou presque, avait pour l’occasion fait cavalier seul. Et puis on retrouve également un espèce de front commun contre le RN avec, par exemple, un canton, celui de Dun-sur-Auron, où les représentants de l’actuelle majorité, à composantes du Centre et de la Droite, seront les seuls face aux adhérents du parti extrémiste. Le président du groupe des élus socialistes et apparentés, Hugo Lefelle, lui-même candidat à Trouy avec Zehira Ben Amhed, a ainsi expliqué au journal local, Le Berry Républicain, que « les acteurs locaux sur le canton de Dun ont fait le choix de ne pas se présenter car le risque Rassemblement National est très élevé. Ils ont considéré Que le plus important était de ne pas affaiblir le camp républicain face à l’extrême droite. » Il semble en être de même sur le canton solognot d’Aubigny-sur-Nère.
Continuité des municipales pour Le Cher en commun ?
La liste présentée par la gauche du Cher espère poursuivre sur la lancée des dernières élections municipales, avec les succès de Yann Galut (PS) à Bourges et Nicolas Sansu (PC) à Vierzon, pour renouer avec une majorité départementale. Elle s’appuiera d’ailleurs directement sur le maire de la préfecture du Cher Bourges mais également sur la présidente de Bourges Plus, Irène Félix (DVG) pour capitaliser sur leurs nouveaux statuts. Sur des territoires plus ruraux les candidatures du binôme du PCF Jean-Pierre Charles-Delphine Pietu, les deux ont été ré-élus ou élus dans leurs communes respectives, entrent dans la même logique.
Du côté de la majorité départementale, Véronique Fénoll, actuelle première vice-présidente en charge de la promotion du territoire et de la solidarité internationale, en duo avec Jacques Fleury, fait figure de chef de file depuis que Michel Autissier a décidé de se retirer de la politique départementale. Sophie Bertrand, avec Christian Gattefin, tout comme le nouveau maire de Saint-Amand-Montrond, Emmanuel Riotte, associé à Clarisse Duluc, autres figures de proue de la majorité sortante, auront droit à une triangulaire où le RN fera figure d’arbitre, ou plus si affinité avec les électeurs de la ville de Charles VII, Mehun-sur-Yèvre et ceux du Boischaud. Les écologistes d’EELV auront un rôle identique sur trois cantons : Vierzon 1, Trouy et Chârost.
Enfin, alors qu’il avait été lâché en pleine nature par sa direction lors des municipales de l’an passé, Bruno Bourdin, avec Fabienne Moindrot, sera présent sous l’étiquette RN sur ses terres vierzonnaises. Preuve qu’il est plus facile de trouver un binôme que 34 co-listiers, même dans la deuxième ville du Cher.
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Fabrice Simoes