Un Fantôme, un samedi musical au Théâtre d’Orléans

Dernier des quatre lauréats du dispositif Migrations, une aide à la diffusion, que la Scène nationale a programmés tout au long de l’année, mais dont certains ont été reportés. Fantôme, formation étonnante qui propose de la musique répétitive, a donc donné le dernier concert sous la forme des Samedis, dans le hall du théâtre à 15h. Le soleil et les manifestations en ont fait un concert un peu fantôme, et pourtant la musique était belle…

Fin 2017, quatre musiciens se réunissent à l’initiative du pianiste Alexandre de Closel dans un café de Ménilmontant pour improviser ensemble en s’inspirant de la musique répétitive américaine. Fantôme est né ce jour-là. Un drôle de groupe, puisqu’il rassemble des saxos et des clarinettes, un vibraphone et un piano. Dans la musique répétitive, aucun besoin de batterie ou de basse, le rythme est donné par tous les instruments. Et des alliances de claviers et de soufflants peut faire merveille. Ici le ton est donné, dès le début, par des vibreurs sur les lames du vibraphone, qui lancent la machine développée par le piano. Les deux « claviers » vont dérouler un axe haché, un jeu serré de notes variant très lentement, très exigeant pour les interprètes. Et les deux soufflants vont leur répondre par des sons continus, le saxo ténor et la clarinette basse se répondant aussi l’un à l’autre.

“Fantôme” dans le hall du théâtre, samedi après-midi. Photo BC

Cette répartition en couples des musiciens va structurer tout le concert, même si les rôles continu/discontinu changent parfois. Et les soufflants changent aussi d’instruments. Les morceaux s’enchaînent, les variations comme l’intensité montent ou descendent. Les données de base de cette musique envoûtante sont respectées. Et effectivement, comme les fantômes, elle semble insaisissable ; dès que l’on croit la capter, elle est déjà ailleurs. Et c’est toute sa force.

Lauréats de Jazz Migration # 6 (sixième année), donc sélectionnés parmi la quinzaine de candidatures nationales, ces quatre musiciens à la culture musicale évidente sont les compositeurs des morceaux proposés. Composés mais réinventés à chaque fois qu’ils sont joués, vécus en tous cas par les interprètes qui possèdent à fond cette musique. Elle est rattachée au jazz parce que l’improvisation y est constante, même si elle est très cadrée. Et Fantôme l’a parfaitement démontré, dans une prestation exigeante et très réussie.

Bernard Cassat

Fantôme

Morgane Carnet – Saxophones ténor et baryton, clarinette
Jean Brice Godet – Clarinettes
Luca Ventimiglia – Vibraphone
Alexandre du Closel – Piano

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