Alex Lutz, champion à Roland-Garros, Blois et Orléans… «5ème Set» : un magnifique vrai hommage au tennis

Baptiser le héros de son film «5ème set» du prénom et du nom de l’un des inventeurs du cinéma, pour sa sortie en plein déconfinement, alors que rumeurs et lumières s’éteignent sur Roland-Garros, pourrait relever de gags bien volontaires.

Alex Lutz cl RO

Pourtant, il semblerait que Quentin Reynaud, réalisateur de ce film qui sera projeté sur les écrans de France, dès ce mercredi 16 juin, n’a pas voulu jouer les provocateurs ! Mais, tous les signes sont là. La reprise des soirées dans les salles obscures avec le couvre-feu poussé à 23 heures, le retour du public après 8 mois environ de privations, le tennis, un sport de plein air que l’on peut pratiquer de moins 7 à plus de 77 ans. Deux acteurs jeunes et souriants. Une grande actrice qui les chapeaute. Un homme. Deux femmes. Chabadabada…

Alex Lutz, alias Thomas Édison, 37 ans, et 20 ans, environ, après sa demi-finale perdue dans le temple du tennis de Roland-Garros, veut renouer avec la victoire, avant les 40 coups de l’horloge de sa vie. Entraînements poussés, soins avec ou sans kinés, régimes, le tout sous l’œil attentif, enamouré, complice, mais un peu désabusé de son épouse, Ana Girardot, une ancienne des circuits qui veut y croire, sans trop espérer…, que ce dernier défi face au temps, aux records, à la jeunesse soit un si bonne idée que ça.

Avec près d’un million et demi de licenciés en France, le film qui retransmet bien, sur grand écran (une revanche sur le petit… ?,) l’univers de ce sport peut atteindre des records de fréquentation et pourrait servir de support pédagogique dans toutes les écoles de formation de France et du Monde. Quentin Reynaud, qui a pratiqué à un haut niveau, cette discipline très difficile, dure et formatrice, tant d’un corps que d’un esprit, a su placer sa caméra aux meilleurs endroits pour des cadrages aussi puissant que les balles frappant les cordes des raquettes, avec ou sans les cris des joueurs et les réactions du public.

Retrouver, enfin, le public

«Je voulais que tout soit parfait et, surtout, crédible à 100%, et même plus. Et on devait respecter ce cadre si prestigieux et s’en servir pour produire du presque vrai. On n’avait pas envie d’y faire n’importe quoi. Ce lieu lui-même est un acteur professionnel, avec un cadre majestueux. Respect.»

Il souligne la chance que lui et l’équipe ont eue et appréciée de tourner là, ce qui ne s’était jamais fait, à Roland-Garros, sur une durée assez longue avec les encouragements des permanents qui s’y trouvaient et d’un public de figurants ravis d’en être.

Alex Lutz, sportif assez accompli, mais pas en tennis, reconnaît qu’il a un peu pratiqué jeune, mais que ce tournage lui a permis d’acquérir plusieurs paliers au sein desquels il se sentait, au fur et à mesure des leçons avec des coaches et entraîneurs, assez à l’aise. «Ce ne fut pas toujours facile comme quand, gestes qui paraissent plus que simples comme ça, il faut arriver à tenir trois balles de tennis dans une seule main. Un cauchemar!».
Le Loirétain, venu en voisin pour l’avant-première aux Lobis, à Blois, en compagnie d’Ana, Quentin et Pauline Bonnefond (Apollo Films), se souvenait, parfaitement, de son passage pour «Guy» (une autre production d’Apollo films-CGR), ici même, en 2018.

Le trio, décontracté, mais un peu, même très, tendu, se montrait, enfin, heureux de retrouver un public en chair et en os, même si Alex avait accepté quelques rendez-vous en théâtre et Ana avait joué un peu à Aix-en-Provence, pendant les confinements.

«Cela nous fait plaisir de venir échanger avec un public qui, comme nous, a été privé de loisirs…Ça paraît bizarre et rassurant à la fois. Comme dans un rêve. Les liens vont vite se renouer avec les spectateurs, aussi impatients, que nous, de (re)vivre. La reprise sera flamboyante. L’Art et Essai a encore de belles années devant lui et on appréciera, encore plus, de suivre un film en salle, de le partager, d’entrer dans l’écran. Tout ce que l’on ne peut faire face à un écran plat, même gigantesque, dans une pièce exiguë de la maison».

Ana Girardot cl RO

Ana Girardot a précisé la puissance de son rôle «effacé» de femme de champion, «une carrière qu’elle n’aura jamais car, avec lui, elle a fait le choix de concevoir et d’élever un enfant, en abandonnant les circuits».

Connaissant bien son caractère, elle ne pouvait que l’encourager à aller jusqu’au bout de son rêve même si, puisqu’elle en savait la dureté, elle était sûre que la revanche tant espérée n’arriverait pas.

Elle entoure, un peu, son époux comme le fait sa belle-mère (Kristin Scott Thomas rayonnante comme toujours…), en étant consciente que ce dernier défi, même insurmontable, aura permis à Thomas de se prouver à lui-même, et aux autres que rien n’est fini, même à la veille de l’arrivée des 40 ans dans la vie d’un homme, certes, mais encore plus dans celle d’un sportif…Ce défi qu’il se lance à lui-même, certes, mais aussi face aux deux femmes de sa vie va devenir un véritable chemin de croix avec de gros plans forts sur ses mains ensanglantées et meurtries, tout au long de ses entraînements et matches sélectifs jusqu’à la chute…finale! Mais, pour nous, la scène la plus «cassante» restera celle où Thomas, bien installé dans une limousine de service, assurant les transports vers les hôtels, est obligé d’en descendre à la suite d’un match gagné car «elle est uniquement réservée aux tennismen classés»…No comment!

Un débat dans la salle à l’issue de la première projection (une seule autre avait lieu aux Carmes à Orléans) a permis un échange oral, et non de balles, entre un public composé de nombreux tennismen et tenniswomen et «Thomas», accompagné de ses coaches Ana et Quentin. Le couvre-feu de 19 heures a clos les échanges et personne n’a pu jouer de nuit…, comme ce fut le cas après ces deux seules avant-premières nationales, pour l’une des demi-finales hommes de Roland-Garros, à Paris cette fois.

Richard ODE

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