Orléans: la Litanie des Cimes ou l’appel de la musique

Concert reporté, le groupe La Litanie des cimes est venu samedi après midi dans le hall de la Scène nationale, pour la première fois en public depuis longtemps. Le confinement leur a permis de finir un cd qu’ils ont présenté en jouant leur musique inspirée et originale. Un très beau voyage dans les folklores du monde, et en forêt, les oreilles tournées vers le ciel…

Dans le hall du théatre, samedi après midi. Photo BC

Une complainte sortant du fond des tripes de Bruno Ducret, pleine de nostalgie, d’authenticité et de cette présence de l’âme qu’il y a dans le blues, pourrait faire croire que l’on écoute un groupe de folk qui adapte des archives improbables. Mais le violoniste cesse de gratter les cordes pour reprendre l’archet, la clarinettiste introduit sa basse dans le flux et on est déjà ailleurs, dans une ambiance très contemporaine de musique inventive et improvisée. Qui reste pourtant du folklore, dans les répétitions par exemple, ces fioritures rapides au violon reprises sans cesse, ou ces phrases cadencées sorties d’une bourrée ou d’un fest-noz. Car tout au long du concert, le magnifique travail de La litanie des cimes joue avec brio des constantes de la musique populaire traditionnelle. Quelle qu’elle soit. On entendra le violon d’un violoneux, l’émouvante clarinette basse de beaucoup de mélopées de l’est, le violoncelle rythmé qui transmet l’énergie des danses paysannes.

Un souffle original

Et leur culture ne s’arrête pas là. Ils arrivent à faire un clin d’œil hommage à Steve Reich, roi de la rigueur, sous forme de free jazz, ils transforment le violon de Mozart en instrument peuhl, et c’est prenant comme une musique sans attache. Parce qu’au delà de leur culture qu’ils vont chercher dans tous les pays et tous les genres, ils jouent une musique qui est la leur. Chacun explore son instrument, violon gratté, violoncelle joué en basse, mais aussi archet pour l’un comme pour l’autre. Clarinette à peine soufflée, jeu des clés qui rythment, mais aussi mélodie profonde ou foisonnement de notes qui éclatent dans le free. On peut les écouter sans raccrocher cette expression à quoi que soit d’autre. Sinon une respiration moderne, un souffle original qui sent la foret par sa fraîcheur, la diversité de ses arbres et les jeux de lumières et d’ombres dans les feuillages.

Très belle heure passée avec eux samedi après midi. Le public n’est pas, n’est plus tout à fait au rendez-vous, et on a l’impression que les événements culturels ne reprendront vraiment qu’en septembre. Pourtant il y a de nombreuses dates à ne pas manquer début juillet, notamment le samedi 17, à 15h, le dernier samedi avec le groupe Rouge, un trio programmé au départ dans l’hiver.

Bernard Cassat

 La Litanie des Cimes

PhotoBC

Violon, violon ténor, objets, compositions Clément Janinet
Clarinettes Elodie Pasquier
Violoncelle Bruno Ducret

Lauréat Jazz Migration #6

 

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Scène Nationale d’Orléans

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