Une poésie de l’encre s’expose à Orléans

Jusqu’au 3 juillet, dix artistes de l’association Sagunja, maîtres dans l’art de la peinture coréenne, exposent leurs œuvres à la Maison des Associations à Orléans. L’occasion de découvrir une technique rarement représentée en France, dont l’inspiration repose sur l’harmonie entre l’homme et la nature.

Renée Rabany présidente de Sagunja et maître en peinture coréenne.©EB

Aux murs, une succession de djokjas, ces rouleaux de tissus verticaux traditionnels asiatiques. Ici, prunus et magnolias en fleurs. Là, montagnes et cours d’eau… Des instants de nature figés sur du papier de riz dans des ambiances immersives, presque vivantes. « C’est une vraie poésie de l’encre », décrit Renée Rabany, présidente de Sagunja, association spécialisée dans la pratique de la peinture coréenne fondée en 2004 par une artiste coréenne installée à Orléans Choé Joo Young. « Une peinture qui traduit l’harmonie entre l’homme et la nature, à travers quatre plantes nobles – le prunus, l’orchidée, le chrysanthème, et le bambou –, symboles des quatre saisons et du cycle de la vie », poursuit la présidente, passée maître dans cet art en 2014.

Une technique très élaborée

Une peinture méconnue aussi et dont la technique est à découvrir à la Maison des Associations d’Orléans jusqu’au 3 juillet, à travers les œuvres de dix artistes de Sagunja. « La peinture coréenne trouve son origine très lointaine dans la peinture chinoise qui s’est développée d’abord au Japon puis en Corée. Et sous une simplicité apparente, se cache une technique très élaborée ». Associant pureté, simplicité, sagesse et raffinement, la peinture coréenne s’inscrit dans l’héritage culturel coréen. Pratiquée avec trois outils (encre, pierre à encre et pinceau en poil de chèvre), cette peinture est exécutée sur du papier de riz à partir de trois traits de base issus du Taoïsme : un trait horizontal (la terre), un rond (le ciel) et un trait vertical (l’homme debout, entre le ciel et la terre). « On peint debout, explique Renée Rabany. L’expression de la peinture vient du mouvement du corps dans l’instant, le pinceau prolongeant notre corps, notre souffle, notre âme… On passe notre temps à aller de l’encre au pinceau pour jouer sur les tonalités de noir et de gris, donner de la profondeur, de la perspective ».

Les fleurs unissent l’homme à la nature. Ici “Magnolia” de Chantal Chambre. ©EB

S’initier à travers des stages-découvertes

Déclinés en orchidées, chrysanthèmes, cerisiers, bambous mais aussi lotus, magnolias, pins, roseaux, ces peintures, très épurées et loin de l’aquarelle malgré les apparences, nous plongent dans des ambiances de jardin et de paysage colorées et paisibles qui mettent nos sens et nos émotions en éveil. Chacune de ces peintures a été envoyée à un maroufleur en Corée qui les a encollées selon la méthode traditionnelle. Pour accompagner l’œuvre, un texte ou un poème est calligraphié en coréen : « L’écho intérieur de l’artiste au moment où il crée », souligne Renée Rabany qui ne manquera pas d’initier sur place le visiteur un peu curieux au maniement du pinceau. Et si vous souhaitez pousser votre curiosité un peu plus loin, des stages découvertes seront proposés dès la rentrée par l’association qui a à cœur de transmettre cet art relativement méconnu.

Lire aussi : Au “Fil du temps” l’art de la tapisserie au château de Châteaudun

Estelle Boutheloup

Photo de Une ©EB

Informations et inscriptions : 06 82 49 94 68 – bureau.sagunja@gmail.com https://sagunja-orleans.blogspot.fr/

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