Le bail de François Bonneau renouvelé jusqu’en 2028

Le président du conseil régional retrouve pour la dernière fois le siège de président du conseil régional qu’il occupe depuis 2007. Un nouvel exécutif représentatif de la majorité de gauche unie victorieuse des urnes dimanche dernier a également été mis en place. Les premières mesures de la nouvelle assemblée vont se décliner à l’automne avec l’organisation d’états généraux de la jeunesse puis de l’économie et de l’emploi.

Il n’a pas manqué une voix hier à François Bonneau au conseil régional du Centre pour le troisième tour des élections régionales. Les 77 conseillers élus dont une très grande partie de nouveaux, notamment les 42 issus de la majorité rose-vert-rouge, devaient en effet élire leur président mais aussi tout l’exécutif régional avec 14 vice-présidents et 10 membres de la commission permanente.

Nicolas Forissier et Marc Fesneau, défaits le 27 juin dernier, ont choisi en bonne logique de ne pas contester le siège présidentiel à François Bonneau qui a donc facilement été réélu, face à Aleksandar Nikolic du Rassemblement National. Dés son élection saluée par une ovation François Bonneau a rappelé ses grands objectifs notamment ceux d’une «démocratie exemplaire». Comme preuve symbolique de cette ouverture il propose la présidence de la commission des finances au groupe LR, proposition que Nicolas Forissier accepte à l’inverse du tempétueux Guillaume Peltier qui l’avait refusée lors de la précédente mandature.

« Changer de dimension » !

François Bonneau a alors égrené différentes mesures à mettre en œuvre rapidement : aide à la relocalisation des entreprises, marche vers un « objectif de 0 chômeur », fourniture de 100% de produits locaux dont 50% de bio dans la restauration des lycéens, gratuité des transports REMI pour les jeunes de 18 à 25 ans, création de 300 postes de médecins salariés, soutien au dispositif associatif Cap’Asso, etc.

Mais c’est d’abord dans le domaine environnemental que le président Bonneau veut embarquer l’assemblée régionale : « Il faut, dit-il, accélérer et changer de dimension ». C’est vrai dans le domaine de l’agroécologie, de la production biologique, de la lutte contre le réchauffement climatique, de la protection de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau. Comme preuve de ces engagements l’écologiste Charles Fournier obtient la 2e vice-présidence en charge notamment du climat, des transformations écologiques et sociales. De même Témanuata Girard, nommée 14e vice-présidente en charge de l’agriculture. Une nomination forte pour cette « paysanne » engagée dans le bio et le syndicalisme via la Confédération Paysanne.

Dernier mandat pour François Bonneau

La vie démocratique dans l’assemblée sera animée par six groupes politiques, trois dans l’opposition (Nicolas Forissier, Aleksandar Nikolic et Marc Fesneau) et trois dans la majorité (PS et alliés, écologistes, communistes). Chaque groupe a alors affirmé son ambition d’être « vigilant, combatif et constructif ». Nicolas Forissier voyant en François Bonneau un « homme pragmatique, pondéré, mû par des considérations d’intérêt général ». Mais l’intervention la plus chaleureuse est venue de Jean-Patrick Gille qui voit dans cette « belle élection » une dimension personnelle de François Bonneau animé par « la passion de la région ».

La campagne électorale est désormais terminée, place au travail pour sept ans. Le mandat des conseillers régionaux de six ans a en effet été prolongé jusqu’en 2028 afin de ne pas se télescoper avec la présidentielle et les législatives de 2027. François Bonneau a devant lui un long septennat avant de se retirer définitivement en 2028 à l’âge de 75 ans.

Jean-Jacques TALPIN