Déjà que l’ancien député et président du département de Loir-et-Cher, Nicolas Perruchot était sur la sellette voilà que la jeune classe politique fait aussi des siennes. Le procureur de Blois a annoncé ouvrir une enquête sur le supposé faux passe sanitaire du maire de Salbris, Alexandre Avril, présenté lors d’une réunion du syndicat mixte, à Lamotte-Beuvron.
Par Fabrice Simoes
Alexandre Avril et Nicolas Perruchot sont, de concert, sous les feux des projecteurs. DREntre les élections départementales qui se jouent plus encore dans les couloirs que dans les isoloirs, entre une majorité qui se couche à la Droite du lit et laisse un peu de place à la Gauche de son matelas, entre des gens qui s’aiment moi non plus, entre un ex-président départemental rattrapé par les Pandora papers, entre tout ça il devient très difficile de voir clair en politique en Loir-et-Cher. Si, en plus, les jeunots font des bêtises pendant que les plus grands s’écharpent, ça va pas durer longtemps l’affaire…
Sur ce coup-là, Magcentre aurait pu être parmi les premiers à publier un article mais, faut qu’on vous dise, on avait un peu peur que l’on croie à de l’acharnement contre le maire de Salbris, Alexandre Avril. Il a déjà eu plusieurs fois les honneurs de nos colonnes et pas toujours en bien. On aurait pu, aussi, donner une image plus positive du premier magistrat de la commune solognote. Mais, entre information et communication il existe une différence… Le Salbrisien est expert en cette dernière matière et, sur sa page dédiée, comme la Martine de Delahaye et Marlier, on peut suivre les aventures d’Alexandre à l’école, Alexandre fait les espaces verts, Alexandre arrête les gros camions qui passent en ville, Alexandre a plus de sous, etc.
Alexandre arrête les gros camions qui traversent sa ville. Photo ville de Salbris
Alexandre se met au vert. Photo ville de Salbris
Et pi voilà que l’édition du Loir-et-Cher de la Nouvelle République, en date du 2 octobre, le dernier numéro du Canard enchaîné et France Info ont relaté les dernières péripéties du petit jeune Solognot qui n’arrête pas de faire des bêtises. Après les festivités stoppées au cœur de l’été, après son couteau de boy-scout à la ceinture, après le port de la Vierge, après l’art urbain tombé sous les coups des bulldozers, voilà le temps du passe-passe sanitaire à problème.
Passe sanitaire ou passe à ton voisin
On vous explique. La semaine dernière, le maire de Salbris, Alexandre Avril était convoqué à une réunion du syndicat mixte du Pays de Grande Sologne. Sur place, les textes quant à la présentation d’un passe sanitaire devaient être appliqués. En l’occurrence, pour assister à la réunion, quoique « politique », la nécessité de présenter le sésame médical était de rigueur. Il paraît que c’est obligatoire quand la réunion est suivie d’un casse-croûte ou d’un pot… Donc, à l’entrée de la salle, on a demandé son passe à Alexandre, ainsi qu’aux deux adjoints salbrisiens qui l’accompagnaient. Là, le maire de Salbris, publiquement opposé au passe sanitaire – Le maire met fin au bel été salbrisien – s’est mis un peu colère, arguant, selon la Nouvelle République, de son bon droit d’élu. Il aurait alors laissé les deux autres élus salbrisens entrer – ils avaient le fameux passe – et pris du recul avant de revenir plus disposé à présenter le sésame administratif. Sur son téléphone, un passe… qui ne serait pas le sien. Même, toujours selon le journal local, ce passe serait celui d’une femme !
Contacté par le journal départemental, Alexandre Avril a d’abord nié avoir utilisé un faux, qu’il aurait finalement capté sur Google, « sur le coup de l’énervement », avant de donner une autre version. C’était simplement pour montrer son mécontentement que, démasqué, il n’aurait pas participé à la réunion. Et, pour excuse, il aurait prétexté un coup de moins bien de l’un de ses adjoints resté à Salbris. Attitude qu’il faut saluer envers un ami malade. Las, ce mercredi, la blague n’a pas été appréciée à sa juste valeur : le procureur de Blois a annoncé l’ouverture prochaine d’une enquête, confiée au groupement de gendarmerie.
Nous avons sollicité Alexandre Avril à ce sujet pour avoir sa version. Sa réponse s’est avérée peu éclairante puisqu’il nous a transmis le lien de l’article du jour de France 3. Du coup, on ne sait pas, on ne sait plus, à quel saint se vouer ou à quelle version on doit donner foi. On peut cependant retenir de cet article que le maire de Salbris déclare : « Ça se voit que je ne suis pas une femme ! », et qu’il reconnaît que son acte était « un peu idiot ». Faute avouée à moitié pardonnée, même de jeunesse… En droit, il n’est pas certain qu’en l’espèce l’auto-flagellation mette à l’abri de la justice.
Toujours est-il qu’il reste cependant une question que personne ne semble vouloir se poser : Alexandre Avril a-t-il un passe sanitaire ? Ce qui, au demeurant, serait assez logique. Cela participerait à la qualité de son engagement, non ?