La révolution de velours de l’intercommunalité

Signé le 18 octobre dernier entre l’Etat, Agglopolys et la région Centre-Val de Loire, le premier Contrat de relance et de transition écologique (CRTE) du Loir-et-Cher marque une nouvelle forme de contractualisation plus transversale et territorialisée. Vingt millions d’euros sont affectés par l’Etat.

Par Jean-Luc Vezon

Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, François Pesneau, préfet de Loir-et-Cher et Charles Fournier lors de la signature du CRTE dans les salons de la préfecture. Photo Jean-Luc Vezon

A la suite du déploiement du Plan de relance et de la contractualisation Etat-région, le gouvernement a souhaité que chaque territoire soit accompagné pour décliner un projet de relance et de transition écologique à court, moyen et long terme. Objectif : mieux utiliser les deniers dans une vision stratégique. 

« Le déploiement des CRTE répond à une nouvelle approche transversale des relations entre les collectivités locales et l’Etat qui permettra de faire converger leurs objectifs et de coordonner leurs outils notamment financiers avec deux enjeux : l’adaptation de l’action publique aux spécificités locales et la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise », a expliqué le préfet François Pesneau en préambule à la signature.

Concrètement le CRTE regroupera l’ensemble des contrats signés entre l’Etat et les 43 communes d’Agglopolys : Action cœur de Ville, Petites villes de demain, contrat de transition écologique, France Services ou les contrats de ville et intègrera les fonds versés aux communes dans le cadre de la DETR et la DCIL. Il prendra aussi en compte les actions du Contrat régional de solidarité territorial (CRST), nombreuses dans le domaine de la transition écologique.     

En Loir-et-Cher, 5 CRTE seront signés avec Agglopolys, le Pays de Sologne, les communautés de communes Val de Cher-Controis/Romorantinais-Monestois, le Pays de Vendôme et les communautés de Beauce-Val de Loire-Grand Chambord. Cosignataire, la région n’a pas été suivie par le département en désaccord politique sur le choix ou le non choix de certains projets comme la seconde sortie sur l’A10.    

Appui sur le projet de territoire

Pour construite ce CRTE, « gage de simplification et d’efficacité des procédures », l’Etat et Agglopolys se sont appuyés sur la Cité jardin du XXIe siècle, le projet de territoire (2015-25) construit par l’agglomération à la suite d’un diagnostic.

« Je salue la méthode, cette signature intervient à un moment charnière, il marque ce que j’appelle la révolution de velours de l’intercommunalité comme le fut la mise en place de la TPU à la suite de La loi Chevènement en 1999 », s’est félicité Christophe Degruelle, président d’Agglopolys en saluant la visibilité des dotations et la cohérence des actions.  

Pour Charles Fournier, vice-président de la région délégué au climat, aux transformations écologiques et sociales des politiques publiques, à la transition énergétique, il faudra néanmoins « trouver la bonne articulation avec le Contrat régional de solidarité territoriale (CRST) et travailler en commun pour faire les meilleurs choix ».

Soutenu par le département, le développement de Blois Aéro Services suscite l’hostilité des Verts. Photo Jean-Luc Vezon

L’ensemble des 245 projets repérés dans le document pourront faire l’objet d’un cofinancement de l’Etat, la région, d’Agglopolys mais aussi d’autres partenaires comme l’Union européenne (FEDER), différentes agences (ANCT, Anah, Ademe, Agence de l’eau, Agence nationale du sport…). Les sommes investies annuellement par l’Etat (20 millions d’euros environ) représentent de 20 à 35 % des projets et génèrent un investissement total de 70 à 80 millions d’euros.

Seuls les plus structurants et correspondants aux priorités partagées par l’Etat, Agglopolys et la région seront toutefois financés. Citons par exemple la passerelle sur la Loire, les pistes cyclables, le tiers-lieu d’innovation numérique INSA-CCI41-Agglopolys, Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD), la création d’éco-quartiers, la réduction des îlots de ou l’isolation des bâtiments. Le CRTE n’est toutefois pas figé et pourra intégrer chaque année de nouveaux projets portés par les communes ou Agglopolys.   

Aérodrome de Blois-Le Breuil : Charles Fournier apporte son soutien

Le 11 octobre dernier, l’attribution par Agglopolys d’une subvention de 40.000 euros à l’entreprise Aéro Services basée sur le site de l’aérodrome de Blois-le Breuil a déclenché un vote contre des écologistes et l’abstention du maire de Blois. Un premier coup d’épée dans le traditionnel consensus régnant au sens de l’agglomération blésoise. 

« Porté par Nicolas Orgelet, vice-président EELV en charge de l’écologie et de la biodiversité  et nos élus, ce débat est utile sur le fond. Il faut s’interroger sur l’efficacité de l’argent public. Cette subvention va à l’encontre d’une vision durable de l’avenir »*, nous a expliqué Charles Fournier vice-président délégué au Climat, aux transformations écologiques et sociales des politiques publiques, à la transition énergétique, à l’économie sociale et solidaire et à la vie associative en marge de la signature du CRTE. 

Au-delà, le vice-président de la région s’interroge sur le nombre d’aéroports présents en région CVL ». « La situation du climat est cataclysmique comme le montre les rapports du GIEC. Nous n’avons plus de temps à perdre. Il faut réduire nos émissions de carbone. Je ne suis pas contre le maintien d’une activité maintenance à Châteauroux mais chaque département ne peut avoir son aérodrome » a développé l’élu.

En novembre prochain, ce dernier se rendra d’ailleurs à la COP 26 de Glasgow sur les changements climatiques en train. Il y présentera la première COP régionale, « référence en matière d’action publique et de mobilisation des acteurs ».     

Rappelons que l’entreprise Blois Aéro Services, qui vient d’être reprise par le groupe Turgis & Gaillard société spécialisée dans la maintenance d’avions d’affaires et militaires a pour projet de construire un nouveau bâtiment de 900 m² pour implanter un centre de développement d’avions. D’un montant de 1,2 million d’euros, l’investissement devrait créer une trentaine d’emplois à l’horizon 2024 (l’entreprise compte actuellement une quinzaine de salariés). Le permis de construire pour ce troisième hangar destiné à la maintenance d’avions militaires vient d’être déposé.

*La délibération a été adoptée par 48 voix pour, 10 contre, et 19 abstentions

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