Olivet : soirées magiques au Moulin de la vapeur

Le dixième festival Jazz au Moulin, à Olivet, propose des concerts rares et inhabituels. Gérard Bedu, le programmateur, a rassemblé des perles régionales pour des soirées originales. Solos, duos, trios avant de plus grandes formations pour la cloture.

Par Bernard Cassat

Anita Farmine. Photo Ludovic Letot

C’est Anita Farmine qui a ouvert, mercredi dernier, le dixième Jazz au Moulin à Olivet. Chanteuse d’origine iranienne, elle chante ses origines mais aussi son pays d’accueil. Avec une voix impressionnante de présence et de modulations, elle s’empare de poèmes pour les habiller de sa chaude interprétation. Très belle ouverture.

Jeudi soir, Louise et Michel ont donné leur premier concert « officiel ». Sacha Gillard aux clarinettes et Raphaël Gautier à la guitare se sont rencontrés dans le théatre occupé par les intermittents, l’an dernier. La qualité de ces deux musiciens donne des merveilles. Sacha a toujours, quelque soit la formation dans laquelle il joue, un son personnel, déroulant les mélodies dans une douceur moelleuse, surtout à la clarinette basse, absolument réjouissante même si elle est solennelle. Quant au jeune Raphaël, virtuose d’une précision de jeu impeccable, il est à lui tout seul une batterie, une basse et un mélodiste. Ils ont repris des thèmes standards, mais ont eu le temps d’écrire leurs propres morceaux pour commencer un répertoire, sous les auspices de Louise Michel qui les a inspirés. Très belle réussite !

Sacha Gillard et Raphaël Gautier. Photo Bernard Cassat

La colère de Colette dans la voix de Lila

Et Lila Tamazit Trio, qu’on retrouve toujours avec grand plaisir, a rempli la cave du Moulin avec son énergie poétique et revendicative. Le répertoire de Colette Magny, grande révoltée à la voix percutante et au verbe implacable, convient tout à fait à Lila qui y introduit une distance amoureuse et humoristique, mais sait en garder la puissance. Elle est entourée de deux musiciens polyvalents, Vincent Viala au piano, qui, on le sait, est un grand accompagnateur de chanteurs.euses mais aussi un soliste ou un jazz man (on l’entendra samedi soir avec un tabliste indien, Amrat Hussain). Et David Georgelet à la batterie, qui lui aussi a plusieurs cordes à son arc, avec le groupe Zurca dans la chanson, Akagera dans le jazz et ses incursions percussives du coté de l’Afrique. Trio de très grande qualité musicale, donc, dans un répertoire d’une grande puissance. Plaisir assuré.

De la voix aussi vendredi soir

Vendredi 22 octobre, une étrange chanteuse-violoncelliste a entamé la soirée. Mélanie Loisel chante en langue inventée ou en patois du Massif Central. Et elle module sa voix comme les chanteurs traditionnels savent le faire. Son jeu à l’instrument n’est pas qu’un accompagnement. Elle se sert de la tradition des chants populaires folks pour transmettre ses émotions. Etonnant !

Et puis le No Name Blues est monté sur scène. Pas tout à fait, puisque Manu Lorcat, accidenté, a été hospitalisé. La rencontre au sommet entre lui et Michel Noir n’a donc pas eu lieu. Et pourtant on y était, au sommet, avec le trio restant. Michel est de plus plus blues man en vieillissant, et ses deux musiciens, Philippe Autran aux guitares et Bruno Lesimple aux harmonicas, sont eux aussi de vieux routiers. Les paroles, souvent amusantes, racontent la vie de Michel Noir, Orléans, la nuit, les femmes, les chaussettes. Peu importe. Son blues, c’est le son de sa voix, le rythme et les riffs de guitares, les superbes accroches mélodiques du souffle dans les harmonicas. Un très grand moment de blues.

Philippe Autran, Michel Noir et Bruno Lesimple. Photo Bernard Cassat

Soirée de cloture samedi

Samedi 23 octobre, grande soirée de cloture, collaboration de la MJC du Moulin et de la salle l’Alliage. Un apéro-concert à 18h30 (buvette et restauration, entrée libre) sur les rythmes de l’Ultimate big-band, dirigé par un enseignant au conservatoire d’Olivet, Arthur Pierre. Un grande formation, donc, de petits et de grands qui revisitent les styles des grandes formations.

Puis toujours à l’Alliage, Milana, duo de Vincent Viala au piano et Amrat Hussain aux tablas, sera une belle découverte. Formé spécialement pour cette soirée, sur l’envie de Vincent et l’entremise de Gérard Bedu, les deux musiciens vont se rencontrer dans une découverte réciproque toujours magique en musique. Puis le grand orchestre The Pop Mashers, lui aussi spécialement rassemblé pour l’occasion, terminera la soirée. Avec de grands noms du jazz régional, comme David Hasak à la basse ou Nicolas Vicquenault aux claviers.

Une soirée qui résulte d’un grand travail d’organisation et de partenariats.

Commentaires

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  1. Merci de ce re-portage de moments d’une grande beauté humaine, ainsi celles et ceux qui n’ont pas pu y assister parce qu ‘ils n’avaient pas le passe droit discriminent ou les moyens de se payer deux fois un test attestant de leur potentielle innocuité auront quand même un peu ressenti du plaisir émanant de ces soirées.

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