Mikhaïl Bouzine:”L’Oiseau rebelle”, un récital aux mille sortilèges

Dans le cadre de la tournée régionale organisée par Orléans Concours International, le pianiste Mikhail Bouzine, Premier Prix Blanche Selva de la quatorzième édition a donné ce mercredi, salle de l’Institut d’Orléans, un récital à la virtuosité et à la sensibilité tendues. Le pianiste russe y offrit, sans pause entre les œuvres, entre autres celles de Christophe Bertrand, de Jean-Sébastien Bach ou de de Schoenberg, un ensorcelant vol au cœur du répertoire.  Voici une saisissante “immersion sonore” à laquelle avait invité le public Isabella Vasilotta, directrice artistique du Concours International de piano d’Orléans. 

Par Jean-Dominique Burtin

Mikhaïl Bouzine à l’Institut. Photo : Patrick Nachbaur.

Intarissable et saisissante pensée musicale 

Ce mercredi soir, sur la scène de la salle de l’Institut où il a donné lors de la journée une master class publique en direction des élèves du conservatoire, Mikhaïl Bouzine dont l’opus “L’Oiseau Rebelle”, enregistré au Théâtre d’Orléans en 2021 vient d’être et publié sur le Label B Records, donne un récital où se lient sans interruption, évoquant une intarissable pensée musicale, des pièces de caractère et d’époques différentes. Tout débute avec un zeste de théâtralité par le “Haïku” de Christophe Bertrand, pièce aux arabesques incisives et cristallines. Alors qu’il laisse s’envoler vers le sol la partition, Mikhaïl Bouzine enchaîne sur la “Sonata nach Reinken ” de Jean-Sébastien Bach. A cette dernière se lie sans interruption ” La Boehmer” de Carl Philipp Emmanuel Bach qui finira par épouser les récifs du “Klavierstück op 11” d’Arnold Schönberg.

Avec Mikhaïl Bouzine, voici un tourbillon orchestral, une fugue irrésistible, une subtilité affûtée, une mise en abîme du clavier et de ses timbres à travers le temps.  C’est brillant, rimbaldien, aérien, lumineux et émouvant. Très belle, douce et fourmillante de climats est cette “Sonata in F minor”, de Iosif Genishta qui se déroule de belle manière avant que ne se dépose le baiser d’un “Nocturne” de Chopin soulevant applaudissements, rappels et ferventes ovations.