Cuivre solaire et clameur de chœur à Orléans

Merveilleux programme. Ce samedi s’est ouvert, sur des lames océanes de chœur, mouvant comme émouvant, le concert de Noël de l’Orchestre symphonique d’Orléans en l’église Saint-Pierre du Martroi.  Dès les premières minutes, l’interprétation d’une pièce brève de Johann Christoph Bach (*) nous permet, en effet, d’écouter le chœur symphonique du conservatoire qui, alors seul en scène, sous la battue d’Elisabeth Renault, conjugue inspiration et heureuse respiration. 
 
Par Jean-Dominique Burtin
 


Elisabeth Renault dirige chœur et orchestre. Cl : JDB

Heureuse et sensible ronde de cordes

Pour quelque quatre cent auditeurs suit un délicieux Magnificat, de Buxtehude, délicat embrasement pour cinq solistes de haut vol, dont Isabelle Rouard et Andréa Kakal , un chœur rayonnant, un ensemble orchestral, dont le premier violon est Pauline Dhuisme, subtilement bondissant. 
 
Splendide est encore le Credo, de Vivaldi, pièce donnée avec flamme et célérité, une douce amplitude de l’abandon, une tension contenue, des voix tels des halos, et toujours cet ostinato sans faille de la violoncelliste Yska Benzakoun . Une artiste dont on retrouve la rondeur et la plénitude de son au service du Concerto grosso pour la nuit de Noël, de Corelli, une œuvre vibrante, d’une belle profondeur, pièce où l’émotion le dispute à l’intensité dramatique. Voici une polyphonie de cordes, un dialogue que cisèle Pauline Dhuisme avec un céleste coup d’archet réunissant l’ensemble autour d’une même âme musicale.

Cimes musicales, sublimes et miroitantes

A la hauteur des espérances des mélomanes est ensuite l’interprétation souveraine, par le trompettiste Vincent Mitterrand, du Concerto pour trompette, de Telemann. Une œuvre aux cimes sublimes et miroitantes. Ici, le trompettiste forge la lumière du son, darde sans faille les rais d’une virtuosité solaire. Fusion du détaché et du legato, flamme pure effilée de la mélodie emportent et saisissent jusqu’au frisson. 
 

Vincent Mitterrand, trompettiste souverain. Cl : JDB

 
En clôture de concert est donné le Hallelujah, extrait du Messie, de Haendel. Chœur et orchestre en livrent une somptueuse interprétation en compagnie de Vincent Mitterrand, de la percussionniste Céline Blondeau, et de l’organiste Florence Blatier au jeu si remarquablement empli de nuances. Voici une éblouissante clameur émouvante allant crescendo, un élan, la célébration d’une joie intérieure qui n’en finit pas d’exulter dans le partage. Cette communion soulève l’enthousiasme du public qui rappelle les musiciens et réclame l’interprétation de cette si belle œuvre en bis. Elle lui sera offerte avec une joie évidente et une générosité qui force la reconnaissance.
 
(*) Herr, nun lässest du deinen Diener in Friede fahren.
 
Nouveau concert : dimanche 19 décembre, à 16 heures, église Saint-Pierre-du-Martroi, Orléans. A guichets fermés.
 
 
 

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