À Saint-Jean-de-Braye, un coût de calcaire à 5,8 millions d’euros

Pour ménager les appareils électroménagers, chauffe-eaux, adoucisseurs et la peau de ses habitants, la commune de Saint-Jean-de-Braye et la métropole d’Orléans (Loiret) ont financé la construction d’une usine de décarbonatation pour fournir une eau allégée en calcaire. Au 1er janvier, la facture augmentera de 0,20 €HT/m3.

Par Estelle Boutheloup

L’usine de décarbonatation a été présentée à la presse le 15 décembre 2021 par Vanessa Slimani, maire de Saint-Jean-de-Braye (à gauche), et Clémentine Cailleteau-Crucy, conseillère métropolitaine déléguée d’Orléans Métropole en charge de l’eau potable. Photo EB

Fini l’électroménager qui vieillit avant l’heure, la collection de produits anti-tartre, la surconsommation d’énergie et la peau sèche ! Depuis le 15 décembre, il y a comme un or bleu qui coule au robinet de 90% des Abraysiens : une eau adoucie en calcaire, présent naturellement dans l’eau potable, grâce à la construction d’une nouvelle station de décarbonatation. Une installation qui intervient après une série d’études et de concertations menées entre élus, associations et habitants las de tous ces désagréments. « Ce projet est étudié depuis deux mandats par la commune, avant le transfert de la compétence à la Métropole, rappelle Vanessa Slimani, Maire de Saint-Jean-de-Braye. Une bataille pour le maintenir. »

Il faut dire que les 5,8 millions d’euros (4,9 millions d’euros de construction et 900 000 euros de frais de traitement de l’eau) financés par Saint-Jean-de-Braye et Orléans Métropole, ne faisaient pas l’unanimité auprès de certains élus métropolitains. Pourtant, en prévision, quand la gestion privée de l’eau est passée en régie municipale, le choix de ne pas baisser les factures des Abraysiens a été acté, permettant ainsi de capitaliser 2 millions d’euros transférés à la Métropole lorsque celle-ci a pris la compétence de l’eau.

Un traitement de 300m3/h

Implantée près du château d’eau de Fosse Bélaude, l’installation fait appel à la décarbonatation par osmose inverse basse pression. Ce procédé consiste à presser l’eau à travers une membrane semi-perméable qui ne laisse passer que les molécules d’eau tout en retenant la majorité des autres éléments. Ceci afin de réduire la teneur en calcaire dans les eaux distribuées sans pour autant en dénaturer les vertus. Cette nouvelle station traitera 300 m3 par heure avec une capacité d’évolution jusqu’à 400 m3 par heure. Quant au niveau de dureté (taux de calcaire dans l’eau), il a été fixé à 20°F contre une moyenne de 34°F dans les eaux brutes (l’eau douce est inférieur à 15°F et extrêmement dure à pus de 40°F) pour des raisons de santé et de confort. À savoir maintenir l’équilibre minéral pour que l’eau du robinet soit idéale pour la boisson et prévenir tout risque de corrosion dans les installations intérieures ; et apporter une amélioration perceptible pour les habitants.

Un réseau informatique permet de surveiller les installations. Photo EB

Une hausse de la facture acceptée par les habitants

À partir du 1er janvier 2022, l’exploitation de ce traitement complémentaire entraînera « une hausse de 0,20 €HT/m3 du prix de l’eau, soit une augmentation de 25,32 € TTC/an pour une facture-type sur 120 m3 (consommation moyenne d’un foyer), pour payer le surcoût de fonctionnement estimé entre 270 000 et 300 000 euros », explique Clémentine Cailleteau-Crucy, Conseillère métropolitaine déléguée d’Orléans Métropole en charge de l’eau potable. « Une augmentation parfaitement acceptée par les habitants qui avaient une attente forte », renchérit Vanessa Slimani. Des habitants qui pourront au printemps visiter l’usine de traitement à l’occasion de portes ouvertes.

En attendant, pour toute question, un espace FAQ est accessible sur www.saintjeandebraye.fr/wp-content/uploads/2021/12/FAQ-Usine-de-decarbonatation.pdf. Quant à ceux qui souhaitent connaître la qualité de leur eau au robinet, ils peuvent se connecter au site de l’ARS (Agence régionale de Santé) https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/qualite-de-leau-potable-en-2020. Des données que complètera le rapport annuel 2020 sur le prix et la qualité du service (RPQS) publique eau potable de la Métropole d’Orléans également consultable sur www.orleans-metropole.fr/fileadmin/orleans/MEDIA/document/environnement/eau_potable/RAPPORT_EAU_POTABLE_2020.pdf.

Lire aussi : Quelle gestion de l’eau publique de la Métropole d’Orléans en 2024 ?

Photo de Une Estelle Boutheloup / Visite de la nouvelle usine de décarbonatation de Saint-Jean-de-Braye par Fabien Ferré, chef de projet eau potable à Orléans Métropole.

Commentaires

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  1. Je trouve le choix de la décarbonatation judicieux compte tenu du taux de calcaire dans l’eau potable. Qu’en est-il des autres communes?

    Par ailleurs, puisque c’est d’actualité, j’espère vivement que les élus de la Métropole feront le choix de la REGIE PUBLIQUE pour gérer le service et non la concession au privé.

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