
Maya Intha Annouay, pianiste de sept ans et neuf mois.
Unique et captivant. Pas moins de dix-sept jeunes pianistes, lauréats du cinquième Concours Brin de Herbe d’Orléans qui s’est déroulé du 16 au 21 avril, se sont produits samedi, salle de l’ Institut, à l’occasion du concert final de cette belle épreuve à couleur de festival de musique contemporaine.
La belle clairvoyance d’un jury
Peu avant, sur les coups de midi, à l’occasion d’une réception à l’Hôtel Groslot, un jury prestigieux, de jeunes virtuoses et bien entendu Françoise Thinat, fondatrice et cheville ouvrière, présidente d’Orléans Concours International, sont chaleureusement remerciés par
Serge Grouard, député maire d’Orléans.

Laure Chole.
Force est de reconnaître, ce samedi,que le jury du concours a fait montre d’une magnifique clairvoyance. Dans une salle de l’Institut comble sont, en effet, saluées la prestations de David Maratka ou celle de ce merveilleux comme inspiré Isaac Cebon, jeune pianiste de Cambridge. Inoubliable.
Magnifiques sont aussi les prestations de Félicité Lainé, prix Kurtag, et de Martin Perenom, prix spécial pour l’interprétation d’une œuvre de Jonathan Harvey. Audacieux et troublant. Ovation souriante, également, pour Maya Intha Annouay, pianiste de sept ans et neuf mois officiant avec un charme confondant dans Cage et Louvier.
La défense “émouvante et rassurante” de la musique du siècle
“Emouvant et rassurant”. Tels sont les mots du compositeur que Bruno Giner a prononcés, lors de la remise officielle des prix, pour saluer et remercier les jeunes pianistes ayant avec âme défendu son œuvre. Hommage unanime par ailleurs à Hélène Brana, percussionniste qui a accompagné trente candidats interprétant les œuvres de Giner pour piano et percussions.
Hélène Brana, professeur au conservatoire d’Orléans : ” Ce fut un travail passionnant. Il y eut chaque fois des couleurs différentes et quelque chose de différent évoqué . L’œuvre de Bruno Giner est avant tout pour moi une véritable réussite instrumentale côté inspiration, couleur, fil conducteur… Lors du concours, chaque candidat a apporté quelque chose chose et je me suis trouvé en communion avec la personnalité de chacun. Ce qui est formidable , c’est que l’œuvre de Bruno Giner permettait tout simplement que tout cela advienne !”.
Une oeuvre dure à mettre en place mais belle comme un défi

A l’issue du concours, dans le hall de l’Institut, Laure Chole, pianiste de 14 ans, étudiante à Grenoble et premier prix d’excellence de niveau 2 qui a interprété avec une présence infinie Messiaen , Turian et Crumb, parle volontiers de son travail et du concours :
” J’ai trouvé l’œuvre de Bruno Giner extrêmement intéressante, rythmique, joyeuse et entraînante. Il s’agit certes d’une œuvre dure à mettre en place mais surtout d’une belle pièce comme un défi”.
Et cette jeune fille qui avait tout d’abord étudié le violoncelle avant d’élire à l’âge de six ans le piano, de poursuivre : “Je travaille mon instrument quatre à cinq heures par jour. Dans mon programme, j’ai essayé de mettre plein de choses et de composer avec mes possibilités actuelles.[…]. Quoi qu’il en soit, dans ce concours, j’ai surtout entendu de très belles choses interprétées par les autres. L’accueil, le niveau d’organisation m’auront aussi surpris. Et puis la musique contemporaine est un style que j’affectionne tout particulièrement. Ce n’est certes pas une mélodie que l’on va chanter comme cela dans la rue. Mais le défi de faire passer cette musique au plus grand nombre est quelque chose que j’adore.”
Jean-Dominique Burtin.