Les médiathèques d’Orléans fêtent pour la troisième fois l’illustration jeunesse. Ils proposent des expos, ateliers, lectures et rencontres. Plusieurs lieux, quatre dessinateurs. C’est toujours très attachant de voir en vrai les planches destinées à être reproduites dans des livres. D’une grande qualité, ces œuvres prennent tout leur poids et mettent en avant le travail nécessaire à leur réalisation.
Par Bernard Cassat
Quatre illustrateurs, trois hommes et une femme, d’âges et de styles différents, ont été choisis par le réseau des médiathèques d’Orléans pour une exposition de plus d’un mois dans plusieurs lieux. Gilles Bachelet expose les dessins de son livre Une histoire d’amour, pleins de personnages en forme de gants en caoutchouc utilisés pour la vaisselle. Même si ce livre s’adresse à des enfants, comme la majorité de son travail, il ne se considère pas seulement comme un illustrateur jeunesse. Il apprécie le terme inter-générationnel, sachant que les enfants lisent leurs livres avec des adultes, et que des échanges naissent autour des images.
Les gants amoureux de Gilles Bachelet.
Bergères guerrières
Amélie Fléchais, elle aussi, travaille soit pour la jeunesse, soit pour les plus grands. En plus, elle participe à des films d’animation. Ses personnages, souvent féminins et souvent revendicatifs, comme les Bergères guerrières (déjà quatre volumes), cherchent à introduire dans les histoires pour enfants la conscience féminine. Son dessin très graphique se pare d’onirisme pour entrainer le lecteur dans son monde où l’imaginaire baigne dans le folklore occidental comme oriental.
Bruno Heitz, à la fois auteur et illustrateur, utilise souvent des techniques différentes, linogravure, papier découpé ou autre. Il a à son actif un nombre d’albums considérable, dont plusieurs séries sur l’Histoire et l’histoire de l’art. Mais aussi une série avec pour personnage Louisette, une grand-mère taupe qui connaît la vie ! Avec beaucoup de poésie et d’humour, Bruno Heitz remplit ses livres de détails qui retiennent l’attention des petits.
Et puis Stanislas Gros, l’Orléanais de l’expo. Dans un style tout à fait original assez branché sur le début de siècle, il aime bien adapter, ou plutot mettre en images, des romans classiques, Hugo ou Oscar Wilde. Il a été choisi par le Centre Charles Péguy en 2021 pour une résidence d’artiste, pendant laquelle il a créé huit planches sur le thème « Charles Péguy dans la cité harmonieuses ». Elles sont exposées au Centre Péguy.
Toutes les médiathèques et le Centre Péguy accueillent ces œuvres sur leurs cimaises sans mélanger les artistes. Un temps fort, une table ronde avec les quatre exposants, animée par Patrice Wolf, était prévue vendredi 21 janvier. Mais cette réunion a été annulée en raison des conditions sanitaires actuelles. Les expos et diverses animations, en revanche, sont accessibles gratuitement dans les différents lieux.