Les grands projets régionaux en délibérations

Le Conseil économique social et environnemental (Ceser) lundi puis le conseil régional jeudi et vendredi examinent des dossiers qui engagent l’avenir de la région comme le « plan d’urgence santé », le contrat de plan État/région, le fret ferroviaire ou l’alimentation dans les lycées.

Par Jean-Jacques Talpin

Le Ceser renouvelle son cri d’alarme face au désert médical de la région Centre-Val de Loire, lors de la session du 21 février 2022. Photo Magcentre

Le « Pacte régional pour répondre aux enjeux de santé publique en Centre-Val de Loire », qui devrait se concrétiser par la création d’une Faculté de médecine à Orléans, a quelque peu étouffé les autres débats des deux assemblées régionales. Il est vrai que l’urgence sanitaire et la rencontre d’élus régionaux avec le Premier ministre ont pris le dessus sur des enjeux tout aussi capitaux.

C’est vrai notamment sur le CPER (Contrat de plan État/région) 2021-2027 qui va être signé avec près de 900 millions de crédits pour l’enseignement supérieur, la transition énergétique ou les infrastructures. Dans le domaine universitaire le pilier de ce CPER avec 54 millions d’euros sera l’installation sur le campus Madeleine à Orléans de la Faculté droit-économie-gestion dont les locaux seront réutilisés par l’institut de formation des enseignants. A moins que ces locaux n’accueillent la future Faculté de médecine annoncée mardi par Jean Castex.

Ce CPER est pourtant partiel puisqu’il n’inclut pas le volet « mobilités » et donc le transport ferroviaire dont le contrat devrait être seulement signé en fin d’année. François Bonneau espère inscrire dans ce contrat les travaux de modernisation de plusieurs « petites lignes » et la réouverture aux voyageurs d’Orléans-Châteauneuf.

Châteaudun : quel avenir pour la base ?

Pas sûr que des crédits soient inscrits pour Orléans-Voves (tronçon d’Orléans-Chartres) en projet depuis bientôt 30 ans. Philippe Vigier du « groupe Centre, démocrate, républicain et citoyen » souhaite d’ailleurs l’abandon définitif de ce projet de réouverture de la ligne aux voyageurs, projet butant notamment sur la proximité de la base de Bricy. Matthieu Schlésinger aurait également aimé voir dans ce CPER une prise en compte de « l’écosystème cyclable » avec la création d’une filière industrielle tout comme pour le démantèlement des centrales nucléaires.

De son côté le Ceser aurait souhaité que l’avenir de l’ex-base aérienne de Châteaudun où près de 400 ha de terrains doivent être acquis par la communauté de communes en avril soit pris en compte par la région. Une piste de 2 300 mètres et de nombreux bâtiments pourraient se prêter à un gros projet industriel et aérien. Le Ceser demande donc que la région s’implique dans ce dossier, comme l’a déjà fait (mais après bien des débats) la Métropole d’Orléans.

Bases logistiques : stop ou encore ?

Même mobilisation pour le fret ferroviaire que le Ceser aimerait voir pris en compte dans le volet « mobilités » du CPER. A la suite de sa mobilisation, une « coalition pour le fret ferroviaire » réunissant les différents acteurs du secteur, s’est constituée afin de mieux organiser cette activité au trafic de 4,5 millions de tonnes. Une meilleure utilisation des infrastructures existantes et des travaux importants sur les voies permettraient d’augmenter sensiblement ces flux. Et cela d’autant plus que la région attire des investissements logistiques massifs avec 720 000 m² d’entrepôts autorisés en 2020 même si une bonne part ne bénéficie pas d’embranchements ferroviaires.

Le flux est loin d’être tari avec de nombreux projets sont dans les cartons : 120 000 m² à Illiers-Combray, 80 000 m² à Auneau, 74 000 m² à Boisseaux, 75 000 m² à Escrennes, nouvelle plateforme à Salbris, etc. Le groupe « écologie solidarité » va d’ailleurs déposer un vœu pour stopper l’artificialisation des terres avec un moratoire sur les projets logistiques considérés par le président du groupe Jérémie Godet comme « un miroir aux alouettes et une vision anachronique de l’aménagement ».

Alimentation dans les lycées : du proche et du bio

Le rapport sur la restauration collective dans les lycées rappelle des objectifs ambitieux : utiliser à terme 100% de produits locaux dont 50% de bio. Ambitieux l’objectif l’est car aujourd’hui seuls 12% de produits locaux sont utilités dont 7% de bio. « C’est vrai, reconnaît Estelle Cochard du groupe écologie solidarité, il faut trouver des producteurs locaux, organiser l’approvisionnement et la logistique et développer l’agriculture bio. »

Le Centre est aujourd’hui l’avant dernière région en France pour l’agriculture bio avec seulement 5% de la surface agricole utile. Dans le même temps la région veut réduire les déchets et le gâchis notamment en instaurant la réservation des repas au jour le jour par les lycéens. Tout cela doit se faire sans augmenter les tarifs aujourd’hui établis dans chaque lycée et qui pourraient être à terme uniformisés.

« Rien de nouveau dans tout ça, regrette Marc Fesneau du groupe Centre, démocrate, républicain et citoyen, on en parle depuis 10 ans, ce n’est que du déclaratif il faut passer en seconde… ».

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