Scavi Europe relocalise le textile dans le Loiret

L’entreprise saranaise de production de lingerie, maillots de bain et vêtements de sport a formé et recruté 46 personnes en 2021 et 24 sont en cours de recrutement. Relocalisation et embauches, un combo gagnant qui a piqué la curiosité de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, venue visiter les ateliers, le 18 février dernier.

Par Elodie Cerqueira

Elisabeth Borne, ministre du Travail, a visité Scavi Europe à Saran (Loiret), le 18 février 2022, qui relocalise la production textile. Photo Elodie Cerqueira

Des linéaires de machines à coudre, de surjeteuses ou encore de scies à ruban ont pris place dans l’atelier de confection et de production d’articles de lingerie, de maillots de bain et de vêtement de sport de Scavi Europe (anciennement Corèle), à Saran (Loiret). Et pour faire bourdonner les machines, de petites mains s’affairent avec minutie et agilité. Du personnel fraîchement formé et embauché afin de relocaliser la production en France, jusqu’alors exclusivement réalisée en Asie.

Reconversion professionnelle et réinsertion de demandeurs d’emploi, l’entreprise mise sur la formation pour relocaliser un savoir-faire perdu. « J’ai vu partir ce métier, année par année, en Asie. Nous n’avions malheureusement pas le choix, se désole Sylvie Douin-Guilbert, responsable du service création. Nos prix français n’étaient pas du tout compétitifs. » Désormais en fin de carrière, elle se réjouit de voir le métier se réinstaller peu à peu et y voit « un challenge formidable pour les futures générations ». Ainsi, l’entreprise saranaise, filiale du Groupe Financière B’Lao, créée en 1988, a débuté un projet fin 2021 afin d’embaucher 50 personnes à fin 2021. Objectif quasi atteint, puisque 46 personnes ont signé un CDI. En avril prochain, ce sont 24 personnes supplémentaires qui devraient venir compléter les effectifs.

L’atelier de confection et de production de textile (lingerie, maillots de bain et de vêtement de sport) à Saran, réintroduit un savoir-faire aujourd’hui essentiellement asiatique. Photo Elodie Cerqueira

Un nouvel élan socio-économique que la ministre du Travail, Elisabeth Borne, est venue saluer le 18 février dernier. « Il faut qu’on recréer ce savoir-faire, heureusement il n’a pas totalement disparu, se rassure la ministre. Il faut remettre en place ces formations, pour toutes ces personnes qui n’ont jamais travaillé dans ce secteur et reconstituer ce savoir-faire dont on a besoin pour réimplanter de l’industrie dans notre pays. »

En ce jour de visite, les aiguilles s’agitent sur un tissu fleuri : point droit et point zig-zag assemblent les nombreuses petites pièces nécessaires à la confection d’un soutien-gorge ou d’une culotte. Intriguée par le parcours professionnel des couturières en poste, Elisabeth Borne s’attarde deci delà pour s’entretenir poliment et rapidement avec quelques-unes, quelque peu intimidées par cette visite officielle.

L’entreprise Scavi Europe forme au savoir-faire de la confection de lingerie. Photo Elodie Cerqueira

Des employées qui se réjouissent de leur nouveau métier. D’ailleurs, Marie-France Danet, responsable administrative et ressources humaines, explique que la première vague de recrutement a été plutôt aisée. Avec le concours de pôle emploi, ce sont d’abord des personnes très motivées et déjà familiarisées, de plus ou moins loin, avec la couture qui ont postulé. Mais aujourd’hui, le vivier étant quelque peu épuisé, le recrutement devient plus difficile. « Nous craignons pour la vague d’avril de ne pas remplir nos formations », s’inquiète-t-elle. Soulignant au passage des difficultés de motivation de la part des potentiels candidats et la difficulté pour les chômeurs longue durée de revenir à l’emploi.

L’occasion au passage pour la ministre de défendre le plan de relance de l’apprentissage. Un peu d’auto-promo à la veille d’une présidentielle ne fait jamais de mal. La ministre dit être « très attachée à créer de l’emploi industriel » tant pour la croissance que pour la souveraineté du pays. Et pour cela, elle mise sur la revalorisation de l’image des métiers manuels, « souvent des métiers de passion ». Et de conclure : « Il faut permettre aux jeunes de connaitre ces métiers au moment où ils font leur choix d’orientation. Je pense que les mentalités sont en train de changer. Il faut marteler qu’il y a de très beaux métiers auxquels on peut se former, notamment en apprentissage. Cela peut être l’occasion de reprendre une entreprise ou de créer une entreprise. Et pour les jeunes qui souhaitent de l’indépendance, c’est une très bonne façon d’y arriver. »

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