La Grand Maitre de la Fédération française du Droit Humain réalise un tour de France pour présenter son obédience, la troisième par le nombre de loges et de membres. Elle est surtout pionnière dans la mixité et l’engagement sociétal contre les exclusions.
Propos recueillis par Jean-Jacques Talpin
Amande Pichegru. Photo Magcentre
Présentez-nous votre obédience
Amande Pichegru : Nous regroupons près de 17 000 membres issus de tous les milieux, de toutes origines sociales ou politiques. Le Droit Humain est une obédience créée il y a 140 ans autour d’un axe central : la mixité totale de toutes nos loges et de nos représentants. En 1882, la mixité était une revendication révolutionnaire. Elle le reste encore dans de nombreux territoires puisque nous sommes présents dans 60 pays avec plus de 32 000 membres dont 110 à Orléans.
La franc-maçonnerie est-elle une organisation encore adaptée à nos temps modernes ?
A.P. : La franc-maçonnerie est plus que jamais d’actualité quand il s’agit de réfléchir sur les grandes questions qui agitent la société pour former des hommes libres et responsables. Les sociétés initiatiques sont une réponse à la perte de valeurs et à la demande de spiritualité, de solidarité et de travail collectif qui agite la société.
En plus de la mixité quelles sont vont valeurs essentielles ?
A.P. : Nous sommes des militants de l’égalité bien sûr entre hommes et femmes mais aussi pour tous. Nous sommes aussi engagés contre toutes les exclusions et les discriminations au service de réelles mixités.
Vous avez des positions politiques ?
A.P. : Non bien sûr même si nous dénonçons tous les partis qui prônent l’exclusion. Nous faisons appel à la bienveillance de tous, à l’intelligence de cœur de chacun pour construire une belle société. En ce sens nous sommes avant tout des utopistes.
“C’est la dignité de l’être humain qui prime”
Sur quelles questions vous mobilisez-vous ?
A.P. : Sur des problèmes sociétaux comme le bien vieillir, la transition écologique, la jeunesse européenne, la paix, des questions scientifiques comme l’intelligence artificielle, la laïcité même si nous préférons le terme de liberté de conscience. Nous avons bien sûr été favorables à l’IVG, à la PMA et nous réfléchissons à la GPA (gestation pour autrui) dans la mesure où elle est encadrée par une loi et qu’elle réponde à la liberté individuelle. Notre réflexion n’est pas tranchée. C’est la dignité de l’être humain qui prime.
On parle souvent du pouvoir occulte des-francs-maçons, de réseaux affairistes…
A.P. : C’est un fantasme. Nous aimerions avoir les pouvoir qu’on nous prête. Quant à l’affairisme le Droit Humain n’a jamais été touché ni éclaboussé de près ou de loin par des affaires. Nous y veillons.
Quelle est votre vision de l’avenir ?
A.P. : Notre mot d’ordre c’est la vigilance, nous sommes en situation de veille. Toutes les avancées sociales peuvent en effet être remises en cause, on le voit dans certains pays. Il faut donc s’arcbouter pour préserver nos libertés afin que les hommes se réalisent pleinement, sans formatage de pensée et sans être esclaves de dogmes ou de dictatures.