IAM, Clara, Eddy et les autres itou…

À la moitié de la 46e édition du Printemps de Bourges, les salles de concert sont copieusement garnies, les allées de merguez-street sont bondées et la ville bouge comme si la prochaine Saint-Guy était déjà passée. On bronze sous le soleil exactement et les cigales berrichonnes profitent de ce renouveau festif. Le monde des fourmis attendra bien lundi…

Par Fabrice Simoes

Retour sous la bâche du W, avec ou sans masque, sur le menton aussi, c’est comme vous voulez. Photo Fabrice Simoes

En deux jours et trois soirées, le Printemps de Bourges-Crédit Mutuel a fait mieux que « ripoliner » la façade du W ou du Palais d’Auron, comme aurait dit un candidat à l’élection présidentielle. Il a retrouvé de vraies couleurs comme si le temps d’avant c’était maintenant. Il a retrouvé sa ministre de la Culture, Mme Bachelot, aussi. La Roselyne, elle est passée pour voir où ils en étaient tous ces petits jeunes massés pour le concert des rappeurs du mercredi, parce que c’est le jour des enfants, même en vacances. Il a retrouvé ses sourires. On les voit maintenant. Le masque n’est pas de rigueur, quelques-uns le portent, d’autres non.

Les iNOUÏS ont repris leur rythme d’enfer en passant de l’Ouest à l’Est du 22 à la cadence d’un TGV Paris-Limoges sans arrêt à La Souterraine. Les capsules remontent le temps à travers la prestation de Michel Houellebecq et son “Existence à basse altitude“, une lecture de ses poèmes associée à un DJ. Elles retrouvent des tranches d’absurdie à travers l’exubérance d’une Brigitte Fontaine pour une « Closing night » qu’elle a débaptisée en « Fucking night » autrement plus propice à mettre le bordel qu’à un appel à une fin de scène. Des moments d’anthologies comme on n’en avaient pas eu depuis longtemps avant que la pandémie ne s’invite.

Pâté de Pâques façon Guillaume Ledoux des Blankass sur une table de bistrot. Sur le PdB, il faut aussi se sustenter. Photo Fabrice Simoes

Au nouveau PdB on bouge toujours. On boit des coups aussi, de l’eau, de la bière, du vin du coin. On rappelle à l’ordre modération pour qu’il tienne tout ce beau monde. Au PdB on mange, des frites au pied des gargotes ou des petits fours dans les salons VIP, du pâté de Pâques aussi sur une table de bistrot, recette façon Blankass donc la version d’Issoudun. Au fil des stands, des effluves, des senteurs, c’est la “Cuisine du monde” qui fait l’invite. Un peu comme à Camdem Market, l’accent anglais en moins. Le Pdb est redevenu un festival. Un festival pas totalement comme avant mais un festival autrement.

On danse, on bouge, on chante et on mange aussi sur le PdB. Photo Fabrice Simoes

Les gamins à la Halle aux Blés, les grands sous le W

Alors que la classe biberon s’est éclatée à la Halle aux Blés avec une série de rappeurs, Zinée, Guy2Bezbar, Gazo, Josman et Dinos, à peine plus âgés qu’eux, leurs parents se sont encanaillés sous la bâche du W.

L’ouverture des Cats and Trees comme un jeu de main jeu de Toulousain. Photo Fabrice Simoes

Un peu, au début, parce que Cats on Trees, c’est pas non plus Motörhead ! Agréable à l’oreille, à voir aussi, à danser, même à flirter si y avait pas tout ce monde autour. Un peu plus, juste derrière, avec Eddy de Pretto, de retour en terre berruyère cinq ans après son passage parmi les iNOUÏS du 22. La notoriété, ça vous fait passer d’une salle à 250 personnes tassées, à 8000 tout autant tassées. Ça pourrait surprendre mais pas tant que ça finalement. Le succès, on doit probablement s’habituer.

Clara Luciani, le festival et la fête qui va avec en costume de cœurs pailletés. Photo Fabrice Simoes

Et la belle est arrivée toute de paillettes incrustée dans son costard à la Claude François. Clara Luciani avait déjà effectué deux concerts sur le Printemps, parmi les vedettes en devenir avec les iNOUÏS en 2018, comme vedette de demain sur la scène « moyenne » du Palais d’Auron l’année suivante. Cette fois elle était sur la grande scène, celle qui fait briller les reflets des guitares. Sourire aux lèvres à jamais, énergie débordante, elle voulait « fêter le retour des festivals ». Assistée d’un très bon batteur habitué à manier les troncs de Douglas, dans une autre vie elle l’a fait, et la salle en quasi ébullition itou. Faut dire que Clara avait annoncé que « ce qui se passe au Printemps de Bourges, reste au Printemps de Bourges ». Ça peut donner des idées des fois, même flirter si y avait pas tout ce monde autour.

Pour IAM, Droit au but pour être à jamais les premiers. Photo Fabrice Simoes

En clôture, en explosion à la manière d’un bouquet final de feux d’artifice un soir de 14 juillet, les gars d’IAM étaient dans la place. Akhenaton et Shurik’n à la relance, tout l’temps, tout l’temps. Par contre, des basses au niveau d’un mur du son d’une rave-party au milieu de la forêt d’Allogny, ça plombe un peu les effets. Là, pas question de flirter, même s’il n’y aurait pas eu de monde autour. Les Marseillais ont refait le match comme ils savent si bien le faire à coup de morceaux choisis, de flows saccadés et de textes ciselés. Les pionniers du hip-hop français savent tenir un public qui vibrent comme un caisson… de basse bien sûr ! Plus de trente ans après le premier album Concept, les quinquas et leurs compères balancent du son, du gros, comme des ados.

Ouais, sur ce coup-là, avec des vieux ziccos (encore) le Printemps de Bourges s’est offert un lifting sans anesthésie.

Lire aussi : Il est 20h, le Printemps de Bourges s’éveille

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