Orléans: «  L’installation de la peur », philosophique et burlesque au CADO

Le dernier spectacle de la saison du CADO est à l’affiche du théâtre d’Orléans jusqu’au 6 mai. « L’installation de la peur » est un spectacle qui dérange, qui bouscule, qui intrigue et ne laisse pas indifférent tant le contraste entre les grands sujets de société et la distance humoristique secouent en permanence le spectateur.

Par Anne-Cécile Chapuis

Une affiche qui pose l’interrogation et la quête des acteurs vers une appréhension du monde d’aujourd’hui.
Photo AC Chapuis

« Un original thriller tragi-comique »

Ainsi est présentée la pièce de Rui Zink, et ces deux mots accolés donnent bien l’atmosphère de l’installation de la peur. Les grands problèmes de notre époque, avec tout ce qu’ils ont d’inquiétant, sont abordés sous ce fil conducteur de la peur, des plus quotidiennes comme la peur du noir ou les peurs d’enfants aux plus terrifiantes comme les conflits, les épidémies, les dictatures économiques.. Une incroyable actualité pour un texte écrit en 2012.

La mise en scène d’Alain Timar vient donner le contrepoint à ces propos. Une confrontation entre deux personnages, qui oscillent entre Laurel et Hardy et la famille Adams, et une jeune femme toute en finesse et innocence, est ponctuée par le commentaire parfois off, parfois en direct d’une « meneuse de revue » pertinente et incisive, et orchestrée par un pianiste décoiffant.

La musique sous tend le drame, elle rythme l’intrigue, donne la réplique aux moments dramatiques et donne la juste distance. Elle est un personnage à part entière.

Un formidable jeu d’acteurs

Les acteurs sont au taquet. Ils jouent, miment, chantent, dansent, et emportent le spectateur dans leurs errances. On a envie de rire ou de crier. L’humour est parfois acerbe, la fable est amère mais le second degré l’emporte et la frénésie du spectacle porté par ses interprètes entraîne dans un tourbillon qui laisse finalement euphorique. L’auto dérision nous est donnée aussi par Vadim Cher ce pianiste « tout terrain » qui joue sur toutes sortes de claviers, des plus prestigieux aux plus inattendus, dispensant des sons eux aussi tout en contraste.

Salut final pour Charlotte Adrien, Nicolas Geny, Vadim Sher, Edward Decesari, Valérie Alane. Photo AC Chapuis

Les jeux de lumière d’Olivier Forma et les effets sonores de Quentin Bonami apportent leur contribution indéniable à ce pamphlet sur « la peur qui paralyse mais aussi la peur qui pousse à penser »

Tout un programme, et en tous cas tout un spectacle complet qui mérite le détour.

Prochaines séances :

Mercredi 4 mai, 19h

Jeudi 5 mai 20h30

Vendredi 6 mai 20h30

Samedi 7 mai, 15h et 20h30

Pour en savoir plus :

www.cado-orleans.fr

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