Serge Klarsfeld remet le grade de commandeur de la Légion d’honneur à Hélène Mouchard Zay

Au cours d’une cérémonie très touchante, le célèbre militant de la mémoire de la Shoah a élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur Hélène Mouchard Zay pour son travail de construction du Cercil, centre d’études et musée-mémorial des enfants du Vel d’Hiv. Elle nous avait raconté quelques jours plus tôt cette création et les différents stades de son installation, et sa volonté qu’il soit hébergé dans un lieu pérenne.

Par Bernard Cassat

Hélène Mouchard Zay et Serge Klarsfeld. sous la photo d’Aline. Photo BC

Après les interventions de William Chancerelle, adjoint au maire d’Orléans chargé de la culture, et de Jean-Pierre Sueur qui a travaillé à la création du Cercil, Serge Klarsfeld a fait un magnifique développement comparant la vie d’Hélène et la sienne : importance tragique du père, brillantes études à la Sorbonne, enseignement pour Hélène et création du Cercil, et mise en place d’un travail de mémoire pour lui. Il a rappelé ensuite l’horreur des rafles, notamment d’enfants, et leur présence aux camps de Beaune la Rolande et de Pithiviers jusqu’à l’été 42, date de leur déportation à Auschwitz. Puis il a accroché autour du cou d’Hélène la Légion d’honneur, qui passe ainsi commandeur dans cette distinction.

Aline, enfant martyre qui nous regarde dans les yeux

Hélène Mouchard Zay a ensuite rappelé ceux qui ont participé à la mise en place du Cercil. Dans un moment terriblement émouvant, elle a longuement parlé de cette photo qui a beaucoup contribué à sa détermination, l’image d’Aline, devenue l’emblème de la rafle du Vel d’hiv, des enfants martyrisés et des six millions de Juifs exterminés. « Qui se comptent surtout un plus un plus un », comme précise souvent Hélène en citant Serge Klarsfeld.

Nous avions rencontré Hélène Mouchard Zay quelques jours auparavant pour lui demander de nous raconter cette aventure du Cercil. Non sans rappeler avec force les sinistres correspondances entre aujourd’hui et les années 30 et la montée du nazisme, elle évoque la profanation du cimetière juif de Carpentras en 90, élément déclencheur d’une réaction ressentie comme urgente et obligatoire, puis l’enclenchement des actions ayant installé le Cercil.

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