Un FFD pour donner espoir en un autre monde

Le Festival du Film de demain (FFD), à Vierzon, a tenu ses promesses. Le trio d’organisateurs avaient annoncé une pluie d’acteurs, de réalisateurs, de cinéastes, de masterclass, d’avant premières, d’histoires à raconter, d’histoires à voir et aimer, d’histoires pour apprendre et comprendre. Ils ont rempli le contrat et promis de remettre ça l’année prochaine.

Par Fabrice Simoes

Le Festival du Film de Demain, et son tapis rouge, devrait être pérennisé à Vierzon. Photo Fabrice Simoes

Quand j’étais petit – Elizabeth II venait tout juste de fêter ses 13 ans de règne – une version de « La case de l’oncle Tom » était passée à la télé. A cause de la pensée du moment, encore un peu refermée sur son propre monde, on montrait à peine, on devinait surtout à l’époque. Sur ce petit écran, en noir et blanc, des gens étaient fouettés, battus, enchaînés, mal nourris et devaient travailler du matin au soir, par tous les temps, dans les champs de coton. En plus, ils étaient noirs ! A 10 ans, soit tu passes à côté et tu vas taper dans un ballon, soit tu te dis que si c’est ça la vie, c’est vrai qu’il vaut mieux aller taper dans un ballon. Cela s’appelle l’empathie, et comme l’humour ou la connerie, tu l’as ou tu l’as pas. On pourrait digresser longuement sur l’humour que l’on peut acquérir et la connerie qui est innée, mais là n’est pas le sujet… Quelques décennies plus tard, si les images ne sont plus en tête, les idées restent. Un film peut donc éclairer les esprits sur le monde tel qui a été, tel qu’il est, tel qu’il pourrait être ? Ben oui !

Un succès populaire mais pas seulement

C’est de cela qu’il s’agissait lors du premier festival du film de demain : raconter des histoires pour éclairer plus encore le, les publics. D’accord, sur le plan accueil, public, organisation, programmation, tout ça, c’était super. On a dénombré 4000 spectateurs selon les organisateurs, à peine moins selon la municipalité vierzonnaise partenaire de l’événement. 14 films étaient programmés dont 4 avant-première. Des masterclass avec des gens connus et reconnus étaient accessibles. On avait sélectionné les films et un jury aussi. Le tapis rouge et puis un village gastronomique, des produits locaux, aussi étaient de sortie. Une liste à la Prévert quoi.

Corinne Masiero était la première présidente du Festival du Film de Demain. Photo Fabrice Simoes

Au début, on a eu droit à une cérémonie d’ouverture, maîtresse de cérémonie à l’appui. A la fin, on a eu droit à une cérémonie de clôture, maîtresse de cérémonie itou. Les pisse-froids ont eu leur mot à dire. Les enthousiastes ont dit les leurs. Certains ont vu le FFD comme la vie, en gris mais avec du rose dedans. D’autres, ne changeront jamais de prisme de couleurs. Il en est ainsi mais rien n’empêche d’essayer de modifier la vision des choses. C’est cette approche qui a présidé à la genèse du festival du film de demain à Vierzon entre les trois initiateurs, Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit Bonnefond et la ville de Vierzon. C’est cette approche qui fera que le festival berrichon s’installe durablement dans la deuxième ville du Cher.

Le trio d’organisateurs, Camille Carteret, Mathieu Pierre Bonnefond et louis-Julien Petit, a savouré dans l’ombre cette première édition. Photo Fabrice Simoes

A Vierzon, comme à La Rochelle – lors du festival de la fiction TV, il avait obtenu le prix du meilleur film unitaire et ses jeunes acteurs le prix, en commun, de l’espoir masculin – L’Enfant de personne a fait coup double. Pourtant, tandis que le film de Akim Isker recevait la récompense pour le meilleur film et ses trois jeunes acteurs, Yassine Chorfa, Abdelmajif Guemri, Moncef Farfar, une mention spéciale, l’AAVASE (association d’aide aux victimes de l’ASE) instruisait un nouveau dossier. Alors que Marie Gillain ( A la folie) était sacrée pour sa prestation, à l’HAFB (halte aide aux femmes battues) on cherchait un havre de paix pour une femme, une de plus, en détresse. Chaque film consacré pourrait avoir son pendant associatif. Tant mieux, qu’ils existent l’un et l’autre, le film et l’association.

Alors, un festival de films pour ouvrir les yeux, voilà une aubaine qu’il ne fallait pas rater. Laissons donc le temps au temps et les images faire leur chemin. Ce sont là de parfaits outils de communication, à condition de les employer à bon escient, évidemment. Mettons-nous d’accord, que tout un chacun ait compris l’ensemble des messages envoyés, ce n’est pas gagné.     

Une mention spéciale et commune a été attribuée. capture d’écran

Une certitude, le FFD n’a pas affiché de blockbuster. Cependant, alors que le mot FIN s’affichait dans les yeux du public vierzonnais, tous les intervenants ont lancé « I will be back ». Un « à l’année prochaine », en français dans le texte, comme une réplique d’ Arnold, fendard, dans un costume de Terminator.

Lire aussi : Le premier FFD, c’est à Vierzon

LE PALMARÈS

Les Envols,  des sculptures fabriquées à partir d’acier recyclé par le sculpteur Ned Marlau, ont été remis pour:

Prix de la meilleure réalisation: Simon Coulibaly Gillard pour Aya.

Prix du meilleur film: L’Enfant de personne de Akim Isker.

Prix de la meilleure actrice: Marie Gillain dans A la folie .

Prix du meilleur acteur: Alfredo Castro pour Je tremble, Ô Matador .

Prix du meilleur scénario : Caroline Vigneaux pour Flashback .

Prix du public : Brillantes de Sylvie Gautier.

Meilleur court-métrage : Invincible de El Hadj Karamoko.

Mention spéciale : Yassine Chorfa, Abdelmajif Guemri, Moncef Farfar dans L’Enfant de personne.

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