Amour et gastronomie, en union libre à Valençay

Jusqu’au 13 novembre 2022, le Château de Valençay expose les oeuvres retenues pour la 12e édition du Festival international de la photographie culinaire. Sur le thème “Amour et gastronomie”, 21 auteurs présentent 63 clichés hauts en couleur et en émotion. Ce qu’aurait adoré l’ancien maître des lieux, Charles-Maurice de Talleyrand.

Par Jean-Luc Bouland

Dans les cuisines du château, séduction, union et fuite, vues par Yanne de Bongré – Photo JLB

Le bonheur d’un homme amoureux est extrême, parce qu’il est fondé sur une réalité placée dans le domaine de l’imagination” déclarait Charles-Maurice de Talleyrand, spécialiste de l’aphorisme et de la saillie pertinente, comme on peut le découvrir dans un opuscule des plus réjouissant que l’on peut acquérir pour une modique somme à l’accueil du château de Valençay, demeure qui fut sienne et qui lui rend hommage encore aujourd’hui. Personnage controversé, baroque, amoureux des femmes et de la bonne chère, il donna à ce lieu tout les moyens d’assouvir ses passions, comme en témoignent les somptueuses chambres du château, et les non moins impressionnantes cuisines installées en sous-sol. Comment, alors, ne pas accueillir ici des oeuvres valorisant l’art de la table, comme cela se fait depuis plusieurs années, et surtout en cette année 2022, quand la thématique de la 12e édition du Festival international de la photographie culinaire n’est autre qu’ Amour et gastronomie. Une invitation séduisante entre réalité et imagination, tout un menu haut de gamme.

Des coeurs à prendre, et à déguster, signés Jonathan Thevenet, auteur de l’affiche du festival- Photo JLB

L’homme amoureux qu’était Charles-Maurice serait ici comblé, déambulant à loisirs dans ses couloirs, saluant au passage quelques statues féminines peu vêtues, et s’arrêtant avec plaisir devant les clichés exposés. 21 triptyques, comme le veut l’esprit du festival, soit 63 oeuvres à la créativité réellement renversante. 21 auteurs de renom international qu’il serait ici difficile de tous citer, et dont, avouons le, la sélection est des plus difficile à faire, sinon en mariant coup d’oeil et coup de coeur, par amour de la photographie, et sans déjuger pour autant ceux que l’on laisse dans l’ombre.

La sensualité, la tendresse et l’amour des “périmets”, vus par Julie Oriol – Photo JLB

La photographie culinaire est devenue une véritable œuvre d’art faisant entrer l’alimentaire dans la sphère artistique contemporaine. Aujourd’hui, la photographie culinaire présente à un très nombreux public à la fois gastronome et curieux une image évocatrice de mythes dans un contexte esthétisant“, expliquent les responsables du château. En 2021, la thématique était consacrée aux saveurs du Sud, et les clichés s’exposaient en plein air tout l’été à Marseille, face au MUCEM. Cette année, elles sont revenues en terre berrichonne, et c’est pour nous offrir un plaisir visuel des plus tentateur…qui nous met l’eau à la bouche tout autant qu’il réveille en nous des envies incontrôlables de nous mettre à table, avouons-le.

Eros, Phylia et Storge, matérialisés par Sophie Loustau – Photo JLB.

Cette 12e édition était parrainée par le chef pâtissier du Ritz Paris, François Perret. “En gastronomie, amour, partage et don de soi sont les clés d’un travail bien fait. Amour & Gastronomie sont depuis toujours indissociables. Si l’amour donne bon goût aux plats, ce sont les plats qui nous aident à nous souvenir de la saveur de l’amour…“, estime Jean-Pierre PJ Stephan, le président fondateur du festival, en ouverture du catalogue de cette exposition, et en saluant par ailleurs Sylvie Giroux, la directrice du château de Valençay, “pour son amical accueil“.

Dans les cuisines du château, sensualité, transmission et partage, dans l’oeil de Nicolas Ravinaud -Photo JLB

Alors, ne vous privez pas de cette visite, surtout quand le château et son parc en eux même justifient largement le déplacement, et sachez savourer comme il se doit cette exposition illustrant  à merveille “que chaque photographe possède en matière de gastronomie un point de vue affirmé, signant sa photographie comme un peintre son tableau“. Et un chef ses mets les plus… aphrodisiaques…

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