« Des Caravelles et des Batailles » tout en dérision, en guise de clap de fin de saison au CDN d’Orléans

3ème et dernier volet du Focus Raoul en cette dernière journée du mois de juin, avec « des Caravelles et des Batailles », afin de clore une saison particulièrement riche au CDN d’Orléans, à l’aube d’une nouvelle saison tout aussi attendue et dont nous vous parlerons dans quelques jours.

Par Bernard Thinat

Les mémoires retiendront sans doute que le 30 juin fut une journée particulièrement pluvieuse avec un fleuve royal soudainement très haut, tout banc de sable ayant disparu. Le CDN fermait ses portes avec un dernier spectacle du Focus Raoul. Rappelons qu’un membre du Raoul Collectif s’immisce parmi une compagnie, ici, Benoît Piret qui assure la mise en scène en compagnie d’Eléna Doratiotto, et est présent sur le plateau. Excellente initiative de ce Collectif belge d’apporter son aide à de jeunes acteurs dans leurs créations.

Benoît Piret, 3ème à partir de la gauche – Photo B.T.

Ils sont 3 sur le plateau, tentures noires de chaque côté. Seule une structure de planches de bois atteint les cintres, genre totem menacé d’effondrement et qu’ils devront étayer. Survient un 4ème homme, nouveau dans ce huis clos. Deux autres seront de retour un peu plus tard.

Et qu’y font-ils ? Ils s’imaginent entourés de tableaux évoquant la rencontre et la bataille de Cajamarca entre Pizarro et son armée d’une part, et un roi Inca et ses guerriers, lesquels périront par milliers. Bien plus tard, ils offriront un pavé en guise de Prix littéraire à l’un d’eux, lequel venait de terminer son roman par ces 3 mots ; « Gloire aux vaincus ! ». Mais ces trois mots n’étaient-ils pas le roman tout entier ?

Pour le reste, tout semble aller fort bien dans ce réduit perdu quelque part, à l’écart du monde dit civilisé. Certains épousant la même idée théâtrale, font resurgir les mêmes problèmes sociétaux que leurs personnages ont pensé fuir, concluant à l’échec de ces communautés retirées du monde. Ce n’est pas le cas ici, ou si peu, à tel point qu’on écoute en boucle le 3ème mouvement de la symphonie n°1, dite Titan, de Gustav Mahler. Vous savez, chers lecteurs de MagCentre, là où on entend « Frère Jacques » !

En fait, ce spectacle, créé et produit du côté de Liège où on ne compte plus les artistes d’exception qui se consacrent aux arts vivants, porte à son apogée, la dérision, où l’on côtoie le théâtre de l’absurde. Certains spectateurs ont adoré, d’autres beaucoup moins, dont je suis. Ce qui provoque débat, c’est une excellente chose ! Mais la critique est dithyrambique. Alors !

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