Les « gardes-barrières » du judo

En judo, la ceinture rouge et blanche est portée uniquement par des judokas de haut grade. La Ligue de judo du Centre-Val de Loire est particulièrement riche de ces hauts gradés qui ont atteint, voire dépassé le « 6ème dan », les autorisant à ceindre cette prestigieuse ceinture. En interrogeant l’Orléanais Frédérico Sanchis, « 8ème dan », nous avons essayer d’en savoir plus…

Propos recueillis par Jean-Paul Briand

Ceinture des hauts gradés en judo

MagCentre : Expliquez-nous succinctement les grades en judo ?

Frédérico Sanchis
8 ème dan

Frédérico Sanchis : Le maître japonais Mikinosuke Kawaishi (1889-1969) est arrivé en France en 1935. Il a alors décidé de matérialiser les progrès en judo par des ceintures de couleur allant de la blanche du débutant, puis jaune, orange, vert, bleu, marron et enfin la ceinture noire pour le judoka confirmé et assidu. Au delà des degrés supplémentaires sont possibles du « premier dan » au rarissime « dixième dan ». Ils furent mis en place par le grand maître, fondateur du judo, Jigorō Kanō.

Actuellement, sur le territoire national, il existe huit « 9 ème dan » et aucun « 10 ème dan ».

MagCentre : Après avoir atteint le « 6 ème dan » et le droit d’arborer cette ceinture bicolore, quel est alors le rôle du haut-gradé ?

Frédérico Sanchis : Le judo est une discipline sportive martiale mais aussi morale voire philosophique. Les hauts-gradés sont des références. Ils doivent être les garants du Code moral du Judo : La politesse – Le courage – La sincérité – L’honneur – la modestie – Le respect – le contrôle de soi – L’amitié. C’est principalement parce que nous devons être des modèles et surtout les gardiens des valeurs du judo que nous sommes malicieusement dénommés les gardes-barrières du judo et non uniquement pour la ressemblance de notre ceinture avec un passage à niveau.

MagCentre : La Ligue de judo du Centre-Val de Loire est particulièrement riche en hauts-gradés. Dans le Loiret il y a actuellement cinq « 8ème dan » : Fabien Canu, Marc Alexandre, Yves Delvingt, Stéphane Traineau et vous même. En Indre-et-Loire Guy Lebaupin. Pourquoi ?

Frédérico Sanchis : Il y a un examen pour le « 6 ème », mais la ceinture blanche et rouge récompense les grands champions ou une personnalité dont l’engagement vis à vis du judo et sa notoriété rayonnent régionalement et nationalement. Le Loiret, avec son club orléanais de l’USO, pépinière de champions et de titres, a pu ainsi obtenir un nombre important de hauts-gradés. Il faut savoir que ce n’est pas si simple. La progression est lente. Il faut avoir passé 4 ans en « 5 ème dan » et être âgé de plus de 40 ans, pour postuler au « 6 ème dan ». Encore attendre 13 ans pour obtenir éventuellement le « 7 ème dan ». S’armer de patience durant 10 ans pour le « 8 ème dan » et un minimum de 9 ans pour le « 9 ème dan ». Ces temps de « maturation » dans un grade sont incontournables dans la culture du judo. 

MagCentre : Comment obtenir ce « 6 ème dan » ?

Frédérico Sanchis : Ce n’est pas facile. Pour accéder au premier haut-grade, ce fameux « 6 ème dan », l’examen se passe devant un jury de cinq judokas de plus de « 7 dan ». Il dure une heure et débute par avec un exercice de kata (suite de mouvements imposés et codés où la pureté du geste est notée). Ensuite le candidat passe une épreuve libre de techniques suivi par un délicat entretien avec le jury. Il y a beaucoup de recalés.

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