Carte postale #Sargé sur Braye

« Durant mes voyages de ces quatre dernières années, je suis tombé sur une multitude d’épouvantails dont les visages avaient des formes de masques africains“, explique Hans Silvester, l’un des photographes participant à la 18e édition des Promenades photographiques de Vendôme. A Sargé sur Braye, commune partenaire, il y présente logiquement…des images d’épouvantails.

Par Jean-Luc Bouland

A Sargé sur Braye, les oeuvres d’Hans Silvester auraient du être dans le parc de la mairie, comme celles d’Eric Zeziola pour la 17e édition des Promenades photographiques. Mais la sécheresse du sol n’a pas permis d’implanter les structures adéquates, et c’est dans un lieu beaucoup plus sauvage qu’elles ont élu domicile, sur la promenade menant à la base de loisirs, ce qui leur va aussi bien. Les habitants et visiteurs, jouant les promeneurs, peuvent donc admirer des images d’épouvantails, après avoir appréciés d’autres clichés et quelques spécimens dans les rues de la ville. Pourquoi ce choix, cette thématique voulue par l’artiste ?

Dans une Provence qui ressemblait à un immense jardin, la beauté de ces silhouettes fantomatiques qui peuplaient alors les champs entre Luberon et monts de Vaucluse” ne manquaient pas de l’interpeller. “Faits de bric et de broc par la femme et les enfants des paysans, les épouvantails servaient à assurer la pérennité des semailles et la bonne marche des récoltes, ces deux moments clés de la vie agricole. Le mot « épouvantail », formé au XIIIe siècle, dérive du latin expaventare, « apeurer, jeter la panique ». L’objet était donc littéralement destiné à créer l’épouvante“.

Fasciné par ces effigies dépenaillées, vraies formes d’art brut, Hans Silvester a voulu en garder la mémoire photographique tout en liant un contact avec les fermiers du lieu, qui au premier abord se montrèrent assez méfiants, puis furent amusés par cet intérêt surprenant. À sa grande surprise, tous lui confièrent qu’ils ne croyaient pas vraiment à une réelle efficacité de ces épouvantails, car il arrivait que les oiseaux les prennent pour perchoir. L’acte de créer ces effigies, surtout masculines, rarement féminines, revenait en quelque sorte à poser un geste magique, à rendre tangible un symbole de défense et d’appropriation. (…)

Dans ses pérégrinations, en France, en Europe, au Japon, au Maroc et en Afrique, Hans a photographié plusieurs centaines d’épouvantails qui, en même temps que des myriades d’oiseaux, ont peu à peu disparu de nos campagnes.

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