Au cœur des alpages de Maurienne, au pied des célèbres Aiguilles d’Arves, le chalet de Patricia se niche au creux de la montagne. Sur les traces d’un passé révolu, les randonneurs y trouvent un havre de paix au cœur d’un espace naturel exceptionnel.
Par Jean-Luc Vezon
Le chalet de Patricia offre une halte hors du temps.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.
La marche est longue et le dénivelé difficile pour certains. Depuis le pittoresque hameau d’Entraigues, sur les bords de l’Arvan, on monte tranquillement vers l’alpage où les anciens du pays de Saint-Jean d’Arves vivaient avec leurs troupeaux durant la moitié de l’année.
Il s’agissait alors d’une véritable petite vie au milieu des montagnes et des nombreux chalets qui les peuplaient. Durant la période estivale, les Arvains et Arvinches fabriquaient le Beaufort ou la tome de Savoie et fauchaient les champs pour le foin. Sans eau courante ni électricité, ils vivaient heureux.
Au détour du chemin, le chalet en bois du Perron pointe le museau. Accueilli par les aboiements joyeux de Link, le chien de Patricia, sous le regard malicieux d’un âne qui paît tranquillement la bonne herbe, on peut enfin souffler. Sur la terrasse ensoleillée, la pause est méritée. Au loin, on entend siffler les marmottes et l’harmonie du tintinnabulement des cloches des vaches Abondances et Tarines.
« En reprenant ce chalet familial, j’ai voulu partager avec les randonneurs les bons moments des souvenirs de mon enfance dans ces alpages. Il ne s’agissait pas de faire un hôtel confortable en altitude mais plutôt de préserver un maximum l’authenticité du chalet en restant dans des besoins essentiels, un vrai retour aux sources » nous explique Patricia Charvin, l’hôtesse du lieu.
Soucieuse de préserver la tradition, la jeune femme a racheté puis remis en état le chalet de son arrière grand-père qu’elle baptise “Louis de Coppon”. Un travail colossal entrepris avec l’aide de son père à partir de 2016. A la clef, la satisfaction d’une ouverture au public il y a trois ans. De juin à septembre, les visiteurs peuvent ainsi goûter à la déconnexion à 2 150 mètres et profiter du panorama sur les majestueuses Aiguilles d’Arves, cathédrales de pierres pointées vers le ciel d’azur, à une portée de godillot.
Aller chercher l’eau à la source, profiter du soleil sur la terrasse, s’amuser dans le torrent, discuter ou jouer aux cartes lors des veillées …. Ils y vivent de bien belles expériences agrémentées par la chaleur de l’accueil de Patricia qui veille avec passion sur ce petit coin de paradis.
Patricia (au centre) sait accueillir les randonneurs qui “emmontagnent” le temps d’une nuit.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.