Châteauroux : Bonne reprise pour DARC

La 47^e édition du stage-festival castelroussin a remis l’église au centre du village. En ce chaud mois d’août, les stagiaires étaient tout feu tout flamme de retrouver les planches berrichonnes. Les spectateurs étaient tout aussi satisfaits de renouer avec les concerts et les spectacles à Châteauroux, mais aussi dans les villages. Promis, juré, la prochaine volée n’attendra pas deux ans !

Par Fabrice Simoes

La place Voltaire, à quelques pas de l’église Saint-André, va bientôt retrouver sa fonction initiale, celle de parking. Parce que la musique, la danse, tout ça, c’est bien beau mais ce n’est pas vraiment pratique pour se garer, hein. Dans l’odeur de chichis et de barbe à papa – comme quoi les festivals d’été, d’automne, d’hiver et de printemps aussi, ne véhiculent pas tous les mêmes impressions olfactives – la place avait retrouvé cet été cette configuration estivale devenue si habituelle avant qu’on l’avait presque oublié dans le paysage.

Mardi dernier, l’ultime concert a fait le plein. Ce vendredi soir, pas mieux et pas moins coté public pour le spectacle final. Là, les stagiaires ont fait le show et envahi une dernière fois l’espace scénique. Ils sont les derniers de la saison à profiter de cette grande scène installée au cœur de la ville de Châteauroux. Aucun n’aura boudé son plaisir et ce retour en cette terre berrichonne et de danse. C’est que ce 19 août 2022 n’était pas comme les autres. Cela fait deux ans que tous l’attendaient. Deux ans avant un vrai retour sur le parquet. Deux ans à taper du pied, même pas en cadence, même pas en rythme, même pas sur le pied d’un ou une partenaire. Deux ans c’était devenu long, trop long. Alors, danser sur un thème unique intitulé Oxygène, c’était une respiration retenue depuis tant de mois qu’on n’est pas lassé d’en inspirer chaque parcelle. Deux ans pour retrouver, sur un même thème, le travail de 24 chorégraphes et de leurs stagiaires. Et, au final, tous n’avaient qu’un seul objectif : le spectacle final d’une 47^e édition de reprise, enfin.

De la danse mais des concerts aussi

Deux ans, c’est le temps qu’aura attendu Blankass pour faire un dernier set énergique à la maison ou presque. Prévus là en 2020, la pandémie les avaient arrêté. « Eric Bellet nous avait fait confiance en 1990 … » expliquait d’entrée de jeu Guillaume Ledoux, le chanteur emblématique du groupe, lors du dernier concert. Pour faire un compte pas rond du tout, trente-deux ans c’est quand même l’écart entre la première prestation du groupe issoldunois et celle de cette année, sur le plateau castelroussin.  En territoire conquis, les Berrichons ont donc conclu leur CQTN Tour à quasi-domicile par une soirée « carte blanche », avec des invités à la clef. L’Orléanais Matthieu Mallon, les Berruyers-ères du duo Léonard, sont venus pour marquer le coup d’une soirée où la régionalisation musicale se voulait affirmée.

De Gaétan Roussel, en ouverture, à Christophe Maé, en clôture, la partie concert en ville du festival a fait se déplacer les Castelroussins, et les autres aussi. Ici, comme l’after c’est pas trop un truc local, on a eut l’idée de faire des before musicaux pour amorcer les débuts de soirée. Dans les villages, pour que le festival aille au devant du public et non l’inverse, on a créé DARC au pays. Le festival ‘à côté de la grande ville fait son chemin. Il a bien profité le petit. C’est là que sont passés en d’autres temps les Montluçonnais de Blondin et la bande terriens. C’est là que sont aussi passés les Bretons du groupe Le pied de la pompe. L’un et l’autre envoient du bois et ont fait, chacun à leur manière, les premières parties de Superbus pour l’un, de Blankass pour l’autre. C’est là que se sont produits, ces dernier jours, le Rogers brass band, ou encore Sacha, le fils de Max Ploquin, l’un de ceux par qui rien ne serait arrivé.

Dès la semaine prochaine, chacun aura repris son parcours, sa recherche du bon son, sa découverte des pas et de ses déhanchés. Dès la semaine prochaine, on va attendre le prochain DARC …