La NUPES, l’avenir du PS

Le campus socialiste, qui s’est tenu à Blois du 26 au 28 août 2022, a regonflé le moral d’un parti laminé à la présidentielle. Son premier secrétaire a réaffirmé son ancrage à gauche et au sein de la NUPES, la coalition qui l’a sauvé du chaos.

Par Jean-Luc Vezon

Clémentine Autain (en robe verte) a “bu du petit lait” pendant le discours d’Olivier Faure.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.

“Je revendique le choix de ce nouveau cadre de rassemblement qui a réveillé l’espoir à gauche et permis une clarification sur nos valeurs » a déclaré Olivier Faure dans un long discours en plein air sur le parvis de la HAG. En présence de Clémentine Autain, députée NUPES, Raphaël Glucksmann (Place publique), Boris Vallaud et Patrick Kanner, présidents des groupe PS à l’Assemblée et au Sénat et de son équipe fédérale (Pierre Jouvet, Nora Mebarek, Gabriel Siry, Luc Carvounas…), le leader socialiste a justifié l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélanchon et EELV, dont le candidat à la présidentielle Yannick Jadot était aussi présent lors des Universités.« Sans un PS puissant, la gauche manquera toujours la dernière marche » a aussi martelé O. Faure qui a aussi chargé vigoureusement la Macronie accusée « d’avoir apporté une caution institutionnelle à l’extrême droite ». « Ils ont brisé les digues du front républicain et assuré une respectabilité au RN. Je compte sur vous pour mener la bataille culturelle de la pensée contre l’extrême droite » (1) a discouru le premier fédéral.

Taxer les superprofits

Alors que notre pays connait une crise sans précédent avec en perspective une explosion de la facture énergétique pour les particuliers et les entreprises, le premier secrétaire entend « ne rien laisser passer » et ouvrir un débat sur le partage de la valeur ajoutée. Face aux 174 Milliards de bénéfices des entreprises du CAC 40 (2021), face à la hausse de 33 % des dividendes, il propose donc un référendum législatif partagé sur la création d’une taxation des superprofits.
Les militants sont invités à porter ce projet pour créer un rapport de force pour « redonner du pouvoir d’achat et engager la transition écologique ». « Notre créancier principal, c’est le climat, pas les fonds de pension. Est-ce que notre monde est sérieux ? » a déclaré Olivier Faure en citant le Petit Prince. Refusant le néo-libéralisme responsable, il propose en contrepoint « une république du travail » avec un SMIC à 1500 €, « l’imposition de la rente » et “le droit au repos à 60 ans“.
« Au 19e, la question du régime politique était au cœur de l’action des socialistes puis au début du 20e, ce fut celle des réformes sociales avec Jaurès. Aujourd’hui, nous devons nous battre pour ne république sociale et écologique. Notre mission historique, c’est la justice » a asséné le député de Seine-et-Marne.
Symbole de cette nouvelle stratégie d’ancrage à gauche du PS, un hommage a été rendu à Léon Blum artisan du Front populaire, dont on commémore le cent-cinquantième anniversaire de la naissance, par deux espoirs de la jeune génération socialiste Sarah Kerrich et Milo Lévy-Bruhl.

Autour d’Olivier Faure, Clémentine Autain (NUPES), Marc Gricourt (maire de Blois) et l’équipe fédérale scandent la Marseillaise. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

En fin d’année, Olivier Faure devrait se représenter devant les militants lors du 80e Congrès du parti avec de fortes chances d’être reconduit. Absents lors du campus de Blois, ses opposants et contradicteurs d’une ligne de gauche radicale, semblent en perte d’influence au sein d’un parti qui veut retrouver son ADN d’acteur de transformations sociales au plus près des forces de terrain.

Stéphane Le Foll était ainsi aux abonnés absents tandis que la réformiste Carole Delga a fait le déplacement sur les bords de Loire. Porté par les jeunes socialistes, qui étaient près de 200 à Blois (sur 2000 participants) et dont la présidente Emma Rafowicz a enflammé le public dans un discours de combat, Olivier Faure peut se prévaloir d’avoir agi pour conserver un groupe à l’assemblée nationale (31 députés et apparentés) et maintenu l’ancrage territorial d’un parti qui compte de nombreux maires, présidents de départements (30) et, à la tête de cinq régions en métropole.

(1) Le RN a notamment obtenu deux vice-présidences de l’Assemblée nationale.

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