Six sites en Centre-Val de Loire proposés au loto du patrimoine

La mission patrimoine 2022, impulsée par Stéphane Bern, a publié lundi 29 août 2022 la liste des cent nouveaux sites pouvant profiter d’aide pour leur rénovation. En région Centre-Val de Loire, le loto du patrimoine concerne Sancerre (18), La Chapelle-Guillaume (28), Argenton-sur-Creuse (36), Villaines-les-Rochers (37), Blois (41) et Gien (45).

Par Jean-Luc Bouland

La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux (FDJ), a dévoilés lundi 29 août les 6 sites départementaux de la Région Centre-Val de Loire lauréats en 2022.

Ces six sites, s’ils obtiennent des fonds acquis par les tirages du loto entre le 5 et le 17 septembre, à raison d’un par département, pourront, après les travaux effectués, accueillir différentes activités culturelles, touristiques ou patrimoniales (concerts, lieu d’exposition, accueil hôtelier, etc).

Sancerre (18) – Sauvegarder une maison traditionnelle médiévale fortement dégradée. Un arrêté de péril a été formulé par la ville en 2021. La désolidarisation de la charpente entraîne des poussées sur le pignon nord et des lézardes importantes dans la structure du bâti. Il existe un risque alarmant d’effondrement des deux pièces voutées, du pignon nord et de la souche de cheminée.
La 1première phase de travaux doit intervenir d’urgence afin de consolider la structure de la maison. Après cela, il sera nécessaire de restaurer la totalité de la charpente côté rue tout en conservant un maximum de bois. Dans un second temps, la toiture de la dépendance sera elle aussi réparée.

La Chapelle-Guillaume (28) – le Manoir du Pré, datant du XIIIe siècle, est un ensemble immobilier comprenant notamment une dépendance dans un état des plus préoccupants : des éléments structurels comme les sablières basses ont disparu, provoquant un versement de la grange sur la cour très important. La désolidarisation des assemblages
engendre le déséquilibre de la structure qui entraîne la casse de liens en charpente conduisant à la déformation de la toiture visible depuis l’extérieur. Le pan de bois Nord est actuellement en train de se déchausser sous la tension générale du bâtiment. L’ensemble menace de s’effondrer.
La première tranche de travaux portera sur la mise en sécurité de la dépendance du manoir, le terrassement et l’assainissement, la maçonnerie, la restauration des charpente et couverture et une isolation par torchis.

Argenton-sur-Creuse (36) – La maison Auclert-Descottes, à pan de bois, est dans un état désastreux. Elle risque de s’effondrer et d’entraîner avec elle la maison à galerie qui la jouxte et s’y appuie, ainsi que les suivantes par effet domino. Cette maison a été entièrement enduite d’une sorte de béton, ce qui l’a rendue imperméable et a provoqué le pourrissement des pièces de bois. La maison a dû être étayée et l’enduit supprimé.
L’ensemble des bois a quasiment disparu à hauteur d’1 m sur tout le pourtour. La poutre d’angle est brisée en deux ainsi que plusieurs jambages qui s’y encastrent. La couverture en ardoises est totalement hors d’usage ainsi que plusieurs pièces de la charpente. Les propriétaires souhaitent, après restauration, y créer deux chambres d’hôtes, offre inexistante sur la commune.

Villaine-les-Rochers (37) – Au coeur du Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine, à proximité d’Azay-le-Rideau, la commune abrite notamment l’église Saint-André et ses sublimes fresques. Les toitures de la partie romane sont très dégradées et menacent les fresques du Xe siècle tandis que des fissures des murs extérieurs et des remontées de sels sur tout le pourtour de l’église menacent le décor peint du XIXe siècle. La Commune est prête à poursuivre les travaux, interrompus à l’achèvement de la tranche ferme en
novembre 2020 faute de financements suffisants jusqu’alors.

Blois (41) – Situé sur la rive gauche de la Loire, l’Aître Saint-Saturnin, propriété de la ville de Blois, est un exemple rare de cimetière cloîtré conservé ; il est l’un des rares témoignages d’aître encore observable de nos jours qui a conservé ses dispositions d’origine et une très forte valeur patrimoniale. Classé au titre des Monuments historiques dès 1886, le bâtiment reste encore méconnu des blésois car peu ouvert aux visites (pour des questions de sécurité). Les différentes occupations qu’a connues le bâtiment depuis sa construction ont chacune eu des conséquences sur son état sanitaire. Les travaux visent donc en premier lieu à restaurer les façades, la charpente et voûte lambrissée, les piliers en pierre et en bois, et les peintures murales de l’édifice. Sa restauration permettrait de créer un musée et d’y organiser des évènements culturels.

La Neuville-sur-Essonne (45) – Il s’agit de sauver le château des deux tours, datant du XIIIe siècle, qui accueille en période estivale le théâtre des Minuits. Non entretenue durant des décennies, les courtines Nord et Ouest, les deux tours et les restes de l’ancien logis sont fortement déstabilisés et nécessitent des travaux de restauration d’urgence. Ces derniers permettront de consolider les courtines et leurs arases, de renforcer les
maçonneries de l’ancien logis et de dégager l’intérieur des tours de façon à protéger les ouvrages et graffitis anciens. La tour-maîtresse d’escalier ainsi que l’ancienne chapelle seront protégées par une nouvelle couverture s’insérant harmonieusement dans l’environnement du monument.