[Publi] Centre-Val de Loire : ces jardins méconnus qui sortent des sentiers battus (Partie 2)

Nichés dans le creux d’une vallée, en terrasse, à flanc de coteau, ou au pied d’une abbaye oubliée, de ravissants jardins vivent dans l’ombre des grands parcs historiques du Val de Loire. Écologiques, de théâtre, féminins, nourriciers… ces écrins au cachet indéniable, sont souvent peu connus du grand public. À tort !

À l’occasion de la 3e édition des Nouvelles Renaissance(s] , prolongez l’été et osez vous perdre dans leur charme romantique et bucolique, autre facette discrète du « Jardin de la France ».

Les ravissantes “fabriques” du parc floral d’Apremont-sur-Allier ajoutent fantaisie et exotisme
à cet écrin surplombant l’Allier. Photo Estelle Boutheloup

Petites folies dans le Cher
Une fois n’est pas coutume mais ici, la propriétaire, Lise Hurstel, l’encourage : « marcher pieds nus sur les pelouses, c’est possible, à l’anglaise ! » Alors on en profite, et on foule ces vastes étendues fraîches librement et sans règle de parcours, tantôt ourlant massifs et bosquets champêtres, tantôt dévalant doux promontoires et cascade mélodieuse, tantôt offrant une toile de fond à la longue pergola d’où les grappes pendantes des glycines offrent une succession de voûtes parfumées incroyables. Labellisé « Jardin remarquable », le parc floral d’Apremont-sur-Allier est un superbe écrin de cinq hectares imaginé par Gilles de Brissac dans les années 1970. « Un parc dessiné ex nihilo qu’il insère dans le village en contrebas du château. Outre un arboretum, un immense jardin reprend les codes des jardins anglais avec des mixed borders colorés et de la rigueur des jardins à la française avec les charmilles. Au centre un étang a été creusé pour arroser le parc et remplir les points d’eau, et des éléments décoratifs très en vogue au XVIIIe – Pont chinois, Pavillon turc et Belvédère – ont été installés pour attirer le visiteur dans les coins reculés du parc et profiter des vues imprenables sur le parc, l’Allier et la campagne. » Des petites folies qui ajoutent au cachet d’une ambiance paisible, hétéroclite et harmonieuse. « Gilles de Brissac est homme assez fantaisiste, qui, à l’époque, veut faire voyager les Berrichons, ouvrir sur des styles différents, distraire et instruire les visiteurs. » Un parc au charme exotique, au bord de l’Allier, et dont les hauteurs nous offrent une vue magnifique sur le village d’Apremont, classé parmi les « Plus beaux villages de France », tout en style médiéval berrichon.

Au Plessis-Sasnières, l’art des jardins s’exprime entre esprit british et élégance à la française.
Photo le Jardin du Plessis-Sasnières.

Passion en héritage dans le Loir-et-Cher
C’est l’un des coups de cœur des touristes anglais qui y retrouvent de leurs jardins outre-Manche. Entre Château-Renault et Vendôme, blotti au creux d’une vallée, en contrebas du village de Sasnières, le jardin du Plessis Sasnières (Loir-et-Cher) offre de cet esprit british : jardin naturel, enclos fleuris chamarrés, belles étendues engazonnées, bancs de contemplation… Des tableaux poétiques et vaporeux, parfois sauvages, qui cohabitent harmonieusement avec des parties plus travaillées : haies de buis taillées au cordeau, topiaires, pièce d’eau du XVIe siècle alimentée par des sources naturelles, petit pont à enjamber, superbes treilles de pommiers palissées dont le rouge des fruits donne à l’automne des touches flamboyantes au jardin.
Une composition réussie entre raffinement et poésie que l’on doit à Rosamée Henrion et sa passion pour l’art du jardin et de la botanique : un héritage familial de mère en fille depuis le XIXe siècle, nourri par l’élégance féminine, ses nombreux voyages à travers le monde et des échanges entretenus avec l’International Dendrologie Society dont elle fut la présidente en 2011. Des instants plaisir et hors du temps à prolonger au salon de thé ou au restaurant aménagé au cœur au jardin. Guillaume Henrion, qui a repris le flambeau, y propose une cuisine traditionnelle à base de produits locaux et de viandes françaises dans un cadre unique.

Au Domaine de Poulaines, les bambous structurés sont une note d’enfance pour Valérie Esnault.
Photo Estelle Boutheloup


Jardins historiques au cœur de l’Indre
Dans le nord du Boischaut, de jolies routes traversent des paysages vallonnés alternant plaines, bois et vignes. L’une d’entre elles conduit au petit village berrichon de Poulaines, non loin de Valençay, où un parc de 25 ha et une demeure nobiliaire Renaissance du début du XVIe siècle fait la fierté du village. « 30 ans de recherches historiques ont été nécessaires pour restituer l’ensemble de ce château de plaisance », explique Valérie Esnault, propriétaire du Domaine de Poulaines. Outre la restauration des bâtis, elle a restitué des jardins thématiques et des essences présentes au XIXe siècle en s’inspirant d’archives. Ainsi, ici s’épanouit une odorante roseraie de variétés anciennes, là un ravissant fruticetum (jardin d’arbustes) en prélude à des carrés de simples et d’aromatiques autour d’un bassin, là encore une superbe enfilade d’iris et de lavandes en terrasses courant en perspective le long d’une fine rigole d’eau, plus loin des arbres et fruitiers en port libre… Un cheminement paisible dans un écrin de verdure raffiné que prolongent un jardin de bambous taillés en vague et aux effets de lumière incroyables, des topiaires de buis taillés à la méthode japonaise Niwaki, ainsi qu’un arboretum. « Un jardin dans les bois très personnel, dessiné sur des notes d’enfance nourries par les atmosphères des jardins et des propriétés solognotes et méditerranéennes de mes parents et grands-parents. »

Le parc du Château de Bouges offre des perspectives somptueuses sur les allées et l’édifice.
Photo Jean-Pierre Delagarde/Château de Bouges.

Quinze kilomètres au sud, le château de Bouges constitue un ensemble monument-jardins très harmonieux, sublimé aujourd’hui par une récente restauration des façades et de tous les textiles des fenêtres à l’intérieur. Considérée comme une copie du petit Trianon de Versailles, cette seigneurie rurale de 1760, aujourd’hui propriété du Centre des monuments nationaux, s’affiche dans une élégance typiquement à l’italienne. Petit joyau posé au cœur d’un parc de 82 ha, le château doit son allure actuelle à Renée et Henry Viguier (directeur alors du BHV à Paris) qui l’achètent en 1917.
Si le Jardin de fleurs, tout comme les topiaires et les dentelles de buis du Jardin à la française, offrent un écrin raffiné au château, il faut se perdre dans l’immense parc paysager à l’anglaise XIXe pour prendre la mesure des incroyables perspectives tracées sur le domaine : notamment le grand axe est-ouest de deux kilomètres qui coupe le château canalisé par une succession de marronniers, platanes, ormes et tilleuls, mais aussi d’autres allées de promenade jalonnées d’arbres remarquables parfois plus que centenaires (buis, ginkgo, cyprès chauve, tulipier de Virginie…).

Autant de découvertes qui vous donneront l’occasion de sillonner des endroits méconnus de la région et de rencontrer des gestionnaires de site et des propriétaires qui n’ont de cesse de faire vivre et de partager ces patrimoines aux mille facettes.

Une Vue d’un des jardins du Plessis Sasnières par drone. Photo Le Plessis-Sasnières.

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Commentaires

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  1. Promenade très agréable ! Comme dans les bonnes séries, on aimerait rester plus longtemps sur chacun des sites… et avoir plus de photos en complément du texte particulièrement attractif et juste !

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