Paroles de musiciens de l’Orchestre d’Orléans #3: Cuivre, voix et percussions à l’honneur

A l’occasion de la parution de l’ouvrage publié chez Plot Editeur et consacré par l’Orchestre Symphonique d’Orléans au centenaire de son existence, belle aventure musicale, nous avons sollicité certains interprètes de l’orchestre afin qu’ils témoignent de leur engagement au cœur de l’ensemble musical orléanais dont Marius Stieghorst est aujourd’hui le chef et le directeur artistique. Voici à présent, faisant suite à ceux de Julie Bonnafont, violoniste, ceux de Sarah Chervonaz, contrebassiste, les propos de Vincent Mitterrand, trompettiste, Corinne Sertillanges, soprano et de Rémi Bernard, timbalier. Chacune et chacun évoquent  leur art et leur profond attachement à l’orchestre orléanais. Rappelons que ce dernier se produira le samedi 26 novembre à 20 h 30 et le dimanche 27 novembre à 16 heures en la salle Touchard du Théâtre d’Orléans, dans un programme intitulé Virtuoso. Des œuvres de Britten, Gliere (avec la harpiste Anazëlle Tourpet en soliste), Chostakovitch, seront au programme.  A l’occasion de ces deux concerts, les auteurs dédicaceront à l’entracte, et en fin de concert, dans le grand hall du théâtre le livre “L’Orchestre Symphonique d’Orléans, un centenaire tourné vers l’avenir”. 

Par Jean-Dominique Burtin

“Bien respirer et conserver la cohérence cardiaque” 

Il ensoleille l’orchestre de ses éclats. Mais il possède aussi l’art de chanter le passage lent et possède un son moiré comme tendu dans l’aigu. Professeur au conservatoire d’Orléans depuis 2013, Vincent Mitterrand y fut aussi élève, sous les directions de Jean-Marc Cochereau et de Claude Henry Joubert. Jean-Paul Leroy y fut son professeur : “Il est celui qui m’a le plus apporté et qui m’a ouvert de nombreuses portes”. Aujourd’hui trompettiste solo de l’Orchestre symphonique d’Orléans, ce musicien pose son regard sur cette phalange musicale et cette année anniversaire : “Marius Stieghorst est un directeur artistique formidable, habité par sa musique. Son exigence et sa connaissance du répertoire nous apportent infiniment”. 

Vincent Mitterrand. Photo : Michel Perreau.

Quant au travail personnel, en amont des concerts : “Chaque programme se prépare à la manière d’un entraînement sportif.  Avec notre instrument, il est important de tenir, de garder l’endurance. Être sur un bon rythme de travail en amont nous permet d’être tout de suite prêts pour jouer. La colonne d’air, la musculation des lèvres, la régularité, le travail sur le son, la justesse et le travail d’écoute que l’on fait enfin lors des répétitions partielles sont au cœur de nos préoccupations”. 

« C’est avec l’orchestre d’Orléans que j’ai « grandi » 

En juin 2008, la soprano est entre autres la soliste du concert de clôture de la saison Romantique allemande : Prélude et mort d’Isolde, de Wagner, et Quatre derniers Lieder de Strauss. Dès 1992, les 5 et 6 mai, Corinne Serillanges était l’une des solistes de l’oratorio d’Arthur Honegger, « Jeanne au Bûcher » donné pour la première fois à Orléans sous la direction de Jean-Marc Cochereau en la cathédrale Sainte-Croix. Niseema Theillaud et Jean-Claude Cotillard, parents de Marion Cotillard, tenaient les rôles titres. Plus tard, Marion succédera à sa maman dans cette œuvre donnée au Palais des Sports orléanais. 

Corinne Sertillanges. Photo : DR

Corinne Sertillanges, soprano : « Elève en classe de chant au conservatoire d’Orléans dont le directeur, à l’époque, était Jean-Marc Cochereau, j’ai pu faire mes premières armes en tant que soliste avec l’orchestre. Jean-Marc m’avait proposé d’assurer la voix de Catherine dans Jeanne au bûcher, d’Arthur Honegger, à la cathédrale d’Orléans en mai 1992 dans le cadre des fêtes de Jeanne d’Arc. C’était le début d’une collaboration régulière qui allait durer presque vingt ans. Il m’a donné l’occasion, pendant ces nombreuses années, de pouvoir chanter ce que l’on peut considérer comme les plus belles pages du répertoire de soprano lyrique : Puccini, Verdi, Strauss, Wagner…J’ai pu ainsi vivre beaucoup de moments magiques avec l’orchestre !  En vérité, je peux dire qu’avec l’orchestre d’Orléans je me sentais en famille ; je retrouvais à chaque fois et avec grand bonheur mes amis musiciens du conservatoire. D’abord les instrumentistes grands élèves, comme moi et plus tard mes collègues alors que je devenais professeur. J’ai tout de suite été impressionnée par la qualité de cet ensemble, j’avais l’impression pendant nos répétitions et concerts qu’un tapis sonore royal se déroulait devant moi et que je n’avais qu’à me laisser être portée… Je ne pouvais que donner le meilleur de moi-même ! “

“Parfois éprouvant, mais tellement beau et poignant”

Dès l’âge de huit ans, il voulait faire du tambour. Premier Prix de percussions au Conservatoire d’Orléans en 2000 dans la classe d’Hélène Brana. Après s’être perfectionné au conservatoire de Créteil, il participera à l’Orchestre régional des Jeunes du Centre, l’Orchestre d’Harmonie de la Région Centre et sera le percussionniste de différents ensembles:  la fanfare Dixe d’ailleurs; l’ensemble Lakko ; l’Orchestre Lamoureux ; l’Orchestre de chambre de Paris. Depuis 2008, Rémi Bernard est le timbalier solo de l’Orchestre symphonique d’Orléans. 

Rémi Bernard. Photo : Michel Perreau.

Rémi Bernard : Alors que j’étais élève au conservatoire nous avions l’occasion d’intégrer l’orchestre que dirigeait Jean-Marc Cochereau aux côtés de Céline Blondeau et d’Hélène Brana.  Jean-Marc Cochereau était quelqu’un d’à la fois secret mais généreux qui offrait tout ce qu’il pouvait donner en répétition et en concert. C’est lui qui m’a fait découvrir le monde symphonique et je garde un souvenir ému de cette période, celle où l’on est à la fois étudiant et jeune professionnel. Comment Remi Bernard vit-il les changements de chefs en cours de saison ? Nous nous adaptons. En fait, il y a toujours des chefs invités ou des cheffes invitées dans les orchestres et l’on doit composer car chacun d’entre eux, chacune d’entre elles, apporte une vision. Cela nous remue, vient nous chercher un peu plus loin. A présent, nous avons une grande chance d’avoir un chef permanent tel que Marius Stieghorst, un chef très investi et qui opère un précieux travail de détail. 

Quelle place occupe le timbalier dans l’orchestre ? “Il est un point central dans la conduite, la dynamique, le son et le placement rythmique de l’orchestre. Il est celui qui déclenche, en lien avec les chefs d’attaque. Traditionnellement, le timbalier se situait dans le pupitre des cuivres entre trompette et trombone, aujourd’hui il peut se retrouver presque au milieu des cordes afin que tout l’orchestre puisse sentir l’impulsion. Comment définir cette formation symphonique orléanaise ? L’orchestre est un organe avec plein de cellules. Ne jouez pas avec moi sur un geste nous dit le chef, l’essentiel est de jouer ensemble. Il vaut mieux mille fois jouer avec ses oreilles qu’avec ses yeux. Ainsi l’orchestre est-il singulier. C’est un orchestre familial composé de gens qui se connaissent bien.  Un orchestre auquel il faut faire attention, où je prends du plaisir et un ensemble auquel je suis très attaché”. Pour Rémi Bernard quelles sont les plus belles œuvres ? “Il y en a plein. Les timbales font des notes et grâce aux pédales nous avons un grand spectre. Je me souviens toutefois de la seconde Symphonie de Sibelius sous la direction de Philippe Ferro. Dans le final, c’est long, interminable dans le beau sens du terme, éprouvant pour les bras, mais tellement beau et poignant.

“Orchestre symphonique d’Orléans, 1921-2021, Un centenaire tourné vers l’avenir”, Par Philippe Barbier et Jean-Dominique Burtin, Editions Plot. Graphisme David Héraud. 128 pages. 24€. 

Le livre est disponible dans différents points de ventes : En ligne : https://billetterie-orchestreorleans.mapado.com/ Au bureau de l’Orchestre 6 rue Pothier 45000 Orléans, du lundi au vendredi de 13 heures à 17 heures. Tel. : 02 38 53 27 13. Dans les librairies d’Orléans (Librairie Nouvelle, Chantelivre, Les Temps Modernes, Librairie du Théâtre).  Également à l’Espace culturel Leclerc Olivet. A l’Office de Tourisme et au Musée des Beaux-Arts d’Orléans.

Concert « Virtuoso » 

Samedi 26 à 20 h 30 et dimanche 27 novembre à 16 heures au Théâtre d’Orléans . Direction : Marius Stieghorst . Harpe : Anaëlle Tourret. 

Britten : The Young Person’s Guide to the Orchestra. Glière : Concerto pour harpe. Chostakovitch : Symphonie n°9.  Tarifs : Cat 1 : 30€ ; Cat 2 : 27/24/19/13€ ; Cat 3 : 19/13€.  Réservations : · Théâtre d’Orléans du mardi au samedi de 13 à 19 heures au 02 38 62 75 30 · Billetterie en ligne : https://billetterie-orchestreorleans.mapado.com Site internet : www.orchestre-orleans.com 

Causerie de Clément Joubert 

Samedi 26 novembre à 18 heures, Salle Debussy, Conservatoire d’Orléans. Présentation des œuvres des concerts « Virtuoso » de l’Orchestre Symphonique d’Orléans. Entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles. 

Dédicace du livre “L’Orchestre symphonique d’Orléans, un centenaire tourné vers l’avenir”. Les deux jours de concert, les 26 et 27 novembre, à l’entracte et à l’issue des représentations.

Anaëlle Touret, harpiste. Photo: Harald Hoffmann.

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