La saison de l’Orchestre Symphonique d’Orléans démarre avec brio ! Ce samedi, la salle Touchard du théâtre d’Orléans était comble et le public était là pour accueillir son orchestre centenaire, avec un plaisir manifeste à retrouver les musiciens, le talentueux Marius Stieghorst à la baguette, et la musique qui n’en finit pas de se renouveler et de surprendre.
Par Anne-Cécile Chapuis
L’Orchestre Symphonique d’Orléans en répétition. Photo OSO
Le programme était audacieux et original. Entièrement axé sur le XXe siècle, il a mis à l’honneur des compositeurs peu joués comme Benjamin Britten, mal connus comme Dmitri Chostakovitch ou carrément inconnus comme Reinhold Glière.
« The Young Person’s guide to the orchestra » de Britten ouvrait la séance. Véritable leçon d’orchestre, cette pièce donne la parole à tous les instruments, chacun leur tour, et le compositeur n’a pas été avare de mises en valeur, renforcées par des indications qui montrent sa connaissance de l’instrument, dans sa facture, ses possibilités mais aussi son image.
Un moment de pur bonheur
Puis c’est le « concerto pour harpe et orchestre » de Glière, une œuvre post romantique en trois mouvements. « Un bijou » disent les connaisseurs. Glière a travaillé avec une harpiste du Bolchoï qui a prodigué des conseils tout au long de son écriture, d’où un morceau parfaitement adapté à l’instrument. C’est une frénésie de thèmes, d’alternances soli/orchestre, d’arpèges et glissandi, le tout magistralement interprété par Anaëlle Tourret. Avec présence et musicalité, cette jeune harpiste originaire d’Orléans et au palmarès impressionnant, dialogue avec l’orchestre, s’impose ou s’efface, relance ou suspend et met parfaitement en valeur les soli du premier mouvement, les six variations du deuxième mouvement ou le dernier mouvement qui passe du classique au folklorique.
A la fin de cette première partie, Anaëlle Tourret, longuement applaudie, gratifie le public d’une suite espagnole pour guitare transcrite pour la harpe solo. Un moment de pur bonheur.
La harpiste Anaëlle Tourret a dédicacé ses disques à la fin du concert. photo AC Chapuis
Une œuvre contestataire
C’est ensuite la 9e symphonie de Chostakovitch, une œuvre étonnante dans laquelle Chostakovitch se rit de la commande qui lui était faite à la fin de la seconde guerre mondiale et qui devait célébrer la Russie victorieuse. C’est une œuvre courte, joyeuse, sarcastique parfois et même carrément parodique par moments. De beaux effets symphoniques lui donnent une ossature solide, offrant un terreau de choix pour des passages soli de toute beauté, comme la clarinette ou le basson qui fait merveille dans un quatrième mouvement très expressif.
Mais l’orchestre tout entier est à saluer pour la performance. Tout en virtuosité, ce concert a montré une fois de plus les belles qualités d’ensemble de l’OSO cher aux orléanais, avec de splendides soli et des percussions très pointues dans leur mise en relief de cette musique à découvrir.
Ce concert est redonné dimanche 27 novembre, à 16h au Théâtre d’Orléans.
Les spectateurs pourront se procurer l’ouvrage « Orchestre Symphonique d’Orléans : un centenaire tourné vers l’avenir » Jean-Dominique Burtin et Philippe Barbier, auteurs, seront présents dans le hall du théâtre pour la dédicace.
Pour en savoir plus :
https://www.magcentre.fr/239728-un-livre-evenement-pour-les-cent-ans-de-lorchestre-symphonique-dorleans/
https://www.magcentre.fr/238138-orchestre-symphonique-dorleans-en-avant-la-musique/