Deux clubs sportifs de l’Indre SDF depuis 6 mois !

Touchés par la grêle au printemps 2022, deux clubs majeurs de l’Indre sont SDF depuis le 22 mai dernier. Pourtant Le Poinçonnet basket et La Berrichonne tennis de table continuent de faire honneur au département dans leurs championnats nationaux. Explications.

Par Pierre Belsoeur

Dezz Ramos (15) l’arme américaine du Poinçonnet en Nationale 1.

Il n’a fallu qu’une vingtaine de minutes, le dimanche 22 mai, pour rendre inutilisables le gymnase Beaumarchais à Châteauroux et le gymnase de la Forêt au Poinçonnet. 
En regard de ce qu’ont subi cette année des centaines de particuliers dont les toitures et les véhicules ont été ravagés par des grêlons démentiels, des dizaines d’entreprises dont l’outil de travail a été gravement endommagé, les malheurs des sportifs peuvent paraître anecdotiques.
 Seulement, dans les deux cas, leurs équipes fanions représentent l’Indre au niveau national. Les filles du Poinçonnet évoluent au troisième échelon dans la hiérarchie du basket féminin, comme les footballeurs de la Berrichonne dans leur fédération. La Berrichonne tennis de table joue, elle, au quatrième échelon, depuis le déclin de Déols et est devenue le porte-drapeau du ping-pong dans l’Indre. Or ni le basket, ni le tennis de table ne se disputent en plein air.

Au lendemain de l’orage de grêle Claude Lhortolary, président des pongistes et Pierre Bousquié à la tête du Poinçonnet basket, se posaient la même question. Comment continuer de faire tourner le club avec des installations qui ne seront évidemment pas réparées pour le début de la nouvelle saison, en septembre !?
Le premier avait perdu plus de la moitié de ses tables, le second avait bouclé son recrutement, avec trois nouvelles recrues sous contrat ! 

Solidarité et débrouillardise  

Pour La Poinçonnet il fallait trouver une salle répondant aux exigences de la FFB pour évoluer en Nationale 1 (et en Nationale 3 pour la réserve), avec un parquet, une table de marque, un tableau électronique… et des gradins pour accueillir les quatre cents spectateurs, supporteurs inconditionnels.

C’est finalement le gymnase du Centre Technique régional de la ligue du Centre de football qui a été choisi. Il avait la particularité de ne pas être attribué à un club particulier. Pierre Bousquié pouvait donc y transférer les activités d’une dizaine d’équipes. Encore fallait-il l’équiper. « Nous louons (25 000 €) le parquet qui a servi à la dernière coupe de France à Bercy. L’ASPTT nous a prêté son gymnase pour les entraînements de début de saison, mais dans son seul créneau libre (sept heures du matin). Nous avons joué sept fois à l’extérieur en attendant que la salle soit prête. Heureusement les filles se battent et malgré tous ces handicaps, notre équipe est deuxième du championnat ». (Comme l’équipe réserve en Nationale 3) 

Pierre Bousquié, président du Poinçonnet Basket.

Des ambitions sportives bridées par la raison économique

Pierre Bousquié espère simplement que son équipe ne monte pas dès cette année en ligue 2. « Ce sera difficile de le refuser à nos joueuses si elles obtiennent ce droit sur le terrain ». Son souci immédiat c’est de boucler un budget qui va passer, en raison de tous ces imprévus, de 400 à 500 000 €. Une réunion rassemblait cette semaine les élus du Poinçonnet, responsables de clubs et les entreprises pour lancer le chantier de rénovation du gymnase de la Forêt, mais il ne sera pas opérationnel avant la rentrée de la saison 2024-2025. D’ici là il faudra tenir.
Le budget de fonctionnement de La Berichonne tennis de table est sans commune mesure avec celui des basketteuses (50.000€). « Les pongistes sont tous amateurs et une équipe n’est composée que de quatre joueurs et leur entraîneur, relativise Claude Lhortolary. C’est en termes d’organisation que cet orage de grêle a été un désastre. Nous avions une salle dans laquelle on pouvait travailler confortablement, et dont nous avions amélioré l’équipement année après année. Elle est complètement détruite et l’assurance n’a même pas remboursé nos tables. » 

Des tables qu’il a fallu racheter, avec l’aide de la mairie, de comité de l’Indre de tennis de table… et d’une cagnotte solidaire. Car il fallait non seulement remplacer les six tables détruites, mais en acheter pour le deuxième site occupé par le club.
« Nous avons des créneaux d’entrainement au Centre National de Tir Sportif de La Martinerie, détaille le président, le reste des entrainements et les matchs se déroulent au gymnase Marcel Paul, près du Lycée Giraudoux. Il appartient au Gazelec qui le met à notre disposition. Nous avons pu y installer un espace convivial et y prendre nos marques. »

Là encore les joueurs ont répondu présent, le maintien de l’équipe première est assuré, les équipes de régionale grimpent d’un échelon.
 Les spectateurs ont trouvé le chemin de la salle Marcel Paul. Les pongistes vous y donnent rendez-vous le 10 décembre à 17h pour leur dernière rencontre de l’année face à une équipe lyonnaise. 

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