Le chœur symphonique du conservatoire, accompagné d’un quintette à vents, continuo et solistes a offert un beau concert samedi et dimanche à un public venu nombreux à la salle de l’Institut. Des extraits judicieusement choisis chez Mozart, Haydn, Schubert ou Mendelssohn, ont fait résonner le lieu mythique de la musique classique orléanaise, pour le plus grand plaisir des nombreux spectateurs qui avaient eu la chance d’y trouver place.
Par Anne-Cécile Chapuis.
Concert pour 48 choristes, 7 instruments et 2 solistes, samedi 17 décembre à l’Institut. photo AC Chapuis
Une fois n’est pas coutume, c’est Elisabeth Renault, cheffe du chœur symphonique, qui a mené de main de maitre ce concert de Noël. D’où un chœur engagé, réactif aux messages de leur cheffe habituelle, et une prestation musicale expressive de tous les instants. Mais la performance de ce concert d’environ une heure et demi, c’est aussi la transcription de pièces écrites pour orchestre, vers un quintette à vents et continuo (orgue positif et contrebasse). Rien ne manque dans l’harmonie de pièces connues, offrant une musique revisitée par un vent (sic !) de finesse et de sonorités mettant en valeur l’essentiel de la partition. Saluons au passage le talent d’arrangeur de Christophe Patrix, hautboïste.
Un florilège d’oratorios et airs sacrés
Le concert débute avec Mozart, émotion garantie avec deux beaux airs extraits des Vêpres pour un confesseur. Julie Fontenas séduit d’emblée son public dans le laudate Dominum, avec un chœur tout en résonance. Comme le dit Clément Joubert, dans sa « Causerie musicale » proposée en amont du concert « la musique religieuse, ça transporte »
Puis place à Joseph Haydn, avec le duo d’Adam et Eve issu de la Création, où le compositeur « mélodiste extraordinaire », toujours dixit Clément Joubert, met en scène un chœur « homorythmique, dévoué à Adam et Eve »
Pierre Baranger, flûte, David Harnois, cor, Philippe Récard, basson, Christophe Patrix, hautbois. En arrière plan : Florence Blatier, orgue, et caché, Thierry Leu, contrebasse. Photo AC Chapuis
Un moment de temps suspendu fait charnière dans le concert avec le très beau deuxième mouvement d la symphonie n°5 de Schubert, élégamment joué par les sept instruments, « une autre manière d’entendre la musique » dans laquelle on se laisse guider par la succession de thèmes et reprises.
Avec les extraits d’Elias de Mendelssohn, où « le prophète jaillit comme un feu » c’est le déferlement. Cet oratorio écrit en deux mois par le compositeur transporte la salle par la fougue et l’élan, qui feront dire à Berlioz « C’est magnifiquement grand et d’une somptuosité harmonique indescriptible »
Des solistes remarquables
Virgile Frannais, baryton, Julie Fontenas, soprano, Elisabeth Renault, cheffe de chœur. Photo AC Chapuis
La belle voix de Julie Fontenas offre un sans faute dans ce programme qu’elle interprète avec beaucoup de musicalité, une évidence dans les styles successifs, et une présence forte sur scène comme auprès du public. Elle partage la scène avec Virgile Frannais, une grande pointure du lyrique au palmarès conséquent : Beaucoup de plaisir à l’écouter, notamment dans le très bel air de Mendelssohn « ja, es sollen wohl Berge weichen » (Oui, les montagnes peuvent bien s’écarter et les collines s’écrouler)
Un bis fédérateur
Elisabeth Reanualt invite la salle à partager la Barcarolle d’Offenbach. Photo AC Chapuis
Pour terminer en beauté, c’est la fameuse Barcarolle issue des Contes d’Hoffman d’Offenbach qui est proposée au public, lequel est invité à reprendre cet air connu, qui berce et qui enchante. Ce dernier ne se fait pas prier, bien encouragé par Elisabeth Renault qui, décidément montre ses grandes qualités de cheffe et de musicienne.
Une belle soirée de Noël qui réchauffe les cœurs en ces temps de froidure.
Pour en savoir plus :
https://www.magcentre.fr/208767-musique-au-feminin-une-rencontre-avec-elisabeth-renault-cheffe-de-choeur-au-conservatoire-dorleans/
www.orchestre-orleans.com