Passer janvier au sec

La période des fêtes de fin d’année est propice à la consommation déraisonnable voire immodérée de boissons alcoolisées. Cet épisode festif passé, il serait sans doute judicieux d’observer un temps de sobriété. Pourquoi ne pas essayer de suivre le Dry-January, cette campagne sanitaire et salutaire que les Britanniques organisent depuis dix ans ? 

Par Jean-Paul Briand

À l’origine, le Dry January est une expérience lancée par Alcohol Change UK en 2013. Le défi du Dry January est tout simple : ne pas boire de boissons alcoolisées depuis son lever du 1er janvier, jusqu’à la fin du mois. Simplissime en apparence mais pas forcément aisé. 

En France, l’alcool est souvent associé à la convivialité et présent dans la plupart des rencontres qu’elles soient familiales, amicales ou professionnelles. Le vin est un élément quasi incontournable de la gastronomie française et pour fêter de nombreux événements de la vie sociale : naissances, mariages, pendaisons de crémaillère, promotions professionnelles, départs en retraite, victoires sportives…

Il existe un triste revers de médaille à ces vertus chaleureuses, gustatives, et socialisatrices de l’alcool. Ce sont les conséquences particulièrement délétères sur la santé d’une partie de la population et de l’économie de notre pays.

L’alcool a un terrible « coût » pour l’État et l’assurance maladie. Que ce soit la prise en charge des maladies liées à l’alcoolisation aiguë ou chronique, avec son cortège d’arrêts maladie, de drames familiaux, d’accidents de la route et du travail, ou son coût social qui a été évalué à près de 120 milliards d’euros. Avec plus de 41 000 décès par an, après le tabac, l’alcool est le deuxième facteur de mortalité évitable.

Pas de soutien étatique pour le mois de janvier sans alcool

Compte tenu de ces conséquences accablantes, on pourrait espérer une politique gouvernementale énergique de lutte contre l’alcool. Or, lors du premier lancement en France, de l’opération dite « Dry January », le 1er janvier 2020, le président Emmanuel Macron, récompensé pour sa défense des vins français, a arrêté cette campagne, pourtant préparée depuis six mois par Santé publique France et le ministère de la Santé. Sous la pression de lobbies de l’alcool, Emmanuel Macron a décidé qu’il n’y aurait pas de soutien étatique pour le mois de janvier sans alcool. Il est vrai que l’alcool est à prendre en considération dans l’économie française. D’après le rapport de la Cour des comptes de juin 2016, le chiffre d’affaires de la filière alcool française approcherait les 22 milliards d’euros et les exportations de vins et de spiritueux représenteraient un chiffre d’affaires de 11,2 milliards d’euros.

Malgré le manque d’appui de l’État, la fédération d’associations France Assos Santé organise la quatrième campagne du « Dry January ». Au-delà de faire économiser de l’argent (d’après l’Insee, les ménages français consacrent 1,3 % de leur budget aux boissons alcoolisées), cette pause réparatrice dans sa consommation d’alcool a de nombreux bénéfices pour notre santé : perte de poids, amélioration de la peau, meilleure qualité du sommeil…

Après les festivités arrosées de décembre, il est possible de se faire aider pour passer un mois de janvier sans alcool (et de le réussir) en cliquant ICI sur le site du « Dry January » français.

Commentaires

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  1. Plutôt sec(s) comme commentaire(s)…
    peut-être parce qu’au lieu de nous dire de se serrer la ceinture pour l’alcool comme pour beaucoup d’autres choses (sauf pour une petite caste , mais passons, les ardoises se règleront bien un jour!) nous apprenions ensemble à vivre sans excès en profitant de tout ce qui est bon à condition d’en jouir (osons le mot) sans en abuser et pas seulement pour l’alcool.
    Je suggère que soit institué un mois épicurien où les enfants, les adultes seraient conviés à découvrir les plaisirs de la chair, de la conversation, de l’art … mais pour cela il faudra(it) cesser cette course au toujours plus dont l’excès est le moteur.

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