Petits et grands héros de la Génération Climat

Initiée par la Halle aux grains, Scène nationale de Blois, Génération Climat veut être l’écho sociétal de l’urgence climatique. Le festival, qui se tient du 16 au 19 janvier, prolonge par un geste culturel et artistique l’interpellation des jeunes.

Par Jean-Luc Vezon

Du manchot aux dernières découvertes des sciences, le conteur, David Walh a imaginé un voyage extraordinaire façon Jules Verne. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

Pour cette seconde édition de ce temps fort de la saison culturelle, le public est clairement présent aux différents rendez-vous (spectacle vivant, expositions, cinéma, conférences, ateliers, forum des associations…) proposés par l’équipe de la HAG. Surtout, il adhère au parti pris de « formes spectaculaires et hybrides de spectacles, mêlées à des espaces de réflexions » voulu par Catherine Bizouarn, à l’origine de Génération Climat puis Frédéric Maragnani qui lui a succédé à la tête de la HAG.

Grâce aux partenaires (INSA CVL, Les Lobis, ETIC et Écolieu La filerie) et aux soutiens financiers des mécènes (Casden, MGEN, Keolis et Biocoop), le format de ce festival sociétal, artistique et culturel s’impose sur la forme et le fond. C’est le constat dressé par les élus lors de son lancement le 16 janvier dernier.

« Le combat de la Génération Climat est essentiel pour éveiller les consciences, convaincre le plus grand nombre et montrer des modèles désirables susceptibles d’embarquer la population », a insisté Hélène Menou, adjointe au maire de Blois qui a fait du réchauffement climatique un combat quotidien.

Vice-présidente déléguée à la Culture et à la coopération internationale, Delphine Benassy, soulignera de son côté le caractère innovant du projet soutenu par la région CVL qui a décrété en décembre 2021 l’état d’urgence climatique et social et lancé en 2019 une COP régionale.

Un riche programme

A l’honneur de cette nouvelle édition, la dessinatrice et illustratrice de reportage Cathy Beauvallet a présenté quinze portraits de jeunes repris dans un film en motion design de l’Orléanais Owen Molière.

Le public a également eu le plaisir d’accueillir la nouvelle causerie de David Wahl La Visite curieuse et secrète. Artiste associé à Océanopolis Brest, Centre national de culture scientifique dédié à l’Océan, David Wahl nous a embarqué dans un passionnant voyage marin à la recherche du lien mystérieux rattachant l’homme à l’Océan. Autre découverte, L’Asymétrie des baratins, conférence dessinée de Nicola Delon et Benoît Bonnemaison-Fitte. En direct, la peinture et le dessin ont traduit le trouble sur « un chemin traversé par les enjeux politiques et les intuitions des alternatives collectives ».

Nombreux, les jeunes plébiscitent la formule. « Ce festival sociétal et culturel est formidable. C’est bien de présenter notre génération qui n’est pas seulement écoanxieuse mais agissante », souligne Myeenndine Cachard, 23 ans, à la tête d’un salon de tatouage à Blois. Avec sa fille Nemaya et son papa, la jeune femme mène sa vie pour avoir le moins possible d’empreinte carbone sur la planète.

« On organise toute notre vie pour ça. Notre style de vie, notre façon de nous nourrir, de nous habiller. Je créé des articles zéro déchet et des vêtements pour enfant à partir de tissus », assure la jeune femme qui retape actuellement un bus pour partir. Son objectif : vivre libre et se passer de l’inutile.

L’illustratrice Cathy Beauvallet avec Myeenndine Cachard. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

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« On ne peut plus tout faire impunément au nom de l’art »

Invitée à réaliser quinze portraits de jeunes engagés pour le climat, l’artiste blésoise Cathy Beauvallet présentait ses œuvres dans la grande halle avec la satisfaction d’avoir construit un projet qui a du sens.

« Ces jeunes agissent et font des choix de vie en conséquence de leurs choix respectifs. Ce sont de petits et grands héros du climat.(1) Leur volonté m’émeut », expliquait Cathy Beauvallet lors du lancement du festival.   

L’illustratrice a aussi mis en phase ses convictions écologiques avec ses actes artistiques. Elle a ainsi pris le projet de peindre de façon écoresponsable dans la mesure des possibilités en recourant à la peinture à tempera avec pigments naturels et à des matériaux de récupération tant pour les papiers que les encadrements. Elle a aussi imprimé ses cartes postales sur un papier recyclé. « On ne peut plus tout faire impunément au nom de l’art », insiste Cathy Beauvallet qui est aussi directrice d’ETIC, l’école d’art et de design blésoise.

Un joli carnet illustré raconte ainsi l’engagement de Nina Da Costa (responsable RSO HAG), Mattéo Le Gall (étudiant à l’INSA), Charles Lefèvre de Bussière (étudiant ENSNP Blois), Sophie Pouvreau (terminale Augustin Thierry), Sahori Mbissi (étudiante ETIC), Marion Boudringhin (école d’infirmière), Pierre Lanquetin (Sciences Po Grenoble), Noé Petit (étudiant en géographie Fac de Tours), Antoine Bargue (collégien à Contres), Abygaëlle Paris (terminale lycée agricole Vendôme), François Cabaret (INSA), Myenndine Cachard (tatoueuse), Romane Dietrich (BTS Gestion et protection de la Nature), Alice Chrétien (architecte) et Rose Cussac (étudiante à Brest).

https://www.etic-insa.com/

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