250 mètres de haie écologique plantés à Bou

Les 27 et 28 janvier, bénévoles et scolaires ont planté une haie de 250 arbres et arbustes sur la commune de Bou (Loiret). Objectif ? Favoriser le retour de la biodiversité et redonner du couvert au petit gibier.

Par Estelle Boutheloup

Bruno Cœur, maire de Bou, participant à la plantation de la nouvelle haie rue du Chillou. Photo Estelle Boutheloup

Qu’importe le froid, les bénévoles étaient encore au travail ce samedi matin. Depuis la veille, une vingtaine de personnes bêchent, plantent, ajustent les protections grillagées et déroulent des ballots de paille rue du Chillou, au sud de Bou, près d’Orléans. « Du fusain d’Europe, de l’épine noire, de la viorne lantane, du troène et du cornouiller sanguin », énumère Bruno Cœur, maire de Bou, et conseiller délégué en charge de la Biodiversité à Orléans Métropole. Une haie de 250 mètres le long d’un chemin communal d’exploitation entre deux parcelles privées, pour développer et protéger la biodiversité dans la commune. « En 40 ans, le productivisme agricole a tout saccagé pour gagner en cultures. L’idée aujourd’hui est de parfaire ce que faisaient les anciens et faire revenir oiseaux et insectes. »

Les scolaires impliqués

Une démarche qui s’inscrit dans une série d’actions déjà réalisées ou en cours pour cette commune très engagée dans la protection de l’environnement : « 24 heures de la biodiversité », parcours naturaliste en zone Natura 2000, inventaire de la biodiversité par Loiret Nature Environnement, dispositif « Terre Engagée pour la Nature » (travail sur les haies et les mares, réflexion autour de l’avenir agricole, désimperméabiliser les cours d’écoles et les parkings, sensibilisation auprès des scolaires…). Ainsi, aux côtés des bénévoles de la commune, les CM1 et CM2 de l’école primaire ont participé à cette plantation. Comme Loan et Naël, 10 ans, en plein paillage « pour tenir les plantes au chaud et éviter que d’autres herbes poussent et fassent de la concurrence, pour que Bou soit jolie aussi, éviter les inondations, faire de l’ombre en été… », comme expliqué en classe.

Absence de biodiversité, la faute à la PAC ?

Aux côtés des enfants, des bénévoles ont eu aussi à cœur de s’impliquer dont une bonne partie de chasseurs : « On nous traite assez de destructeurs !, lance Didier, vice-président de la Chasse communale. Dans les années 70, il y avait du gibier, plus de polycultures… Aujourd’hui, les animaux n’ont plus que de l’herbe à manger : en zone Natura 2000, pour que les agriculteurs touchent leur PAC, ils ont planté du ray-grass mais qu’est-ce que ça apporte aux animaux ? » Dans cette réserve de chasse (lièvre, perdreau, perdrix rouge, faisan, et chevreuil pour la régulation) où seuls les tirs avec des balles en plomb sont autorisés, cette nouvelle plantation va ainsi permettre à la commune de conserver le petit gibier qui, jusqu’à maintenant, se réfugie dans les jardins où il trouve de quoi s’abriter et se nourrir.

S’il faut attendre un an pour voir cette nouvelle végétation commencer à se développer et s’étoffer, Bou réfléchit déjà à sa prochaine plantation qui devrait se faire entre Bou et Mardié « où la commune possède des terres convertibles en bio, une parcelle qui sera entourée cette fois d’une double haie ».

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Bourges Plus engagée dans la transition écologique

Commentaires

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  1. bonne initiative, mais une haie sur talus n’est-elle pas plus adaptée à la faune et à la flore, en plus de l’effet coupe-vent ?

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